Chapitre 18: Pathétique

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Je me dirige vers les toilettes des filles. Les portes sont presque toutes fermées, pourtant je n'entends rien. Je n'y fais cependant pas attention étant donné que mon seul but est de me laver les mains. J'appuie sur le robinet et passe celles-ci en dessous de l'eau, j'y mets du savon puis les repasse sous le liquide assez froid puis je lève la tête et me regarde dans le miroir. Je ne tiens pas plus de 3 secondes avant de baisser les yeux, pathétique !

Dans ma tête, maintenant, ça sonne comme un défi ; « regarde-toi plus de cinq secondes dans le miroir ». Je relève donc la tête et me regarde dans la glace, droit dans les yeux en retenant mes larmes. Qui est cette fille? Je ressens une douleur, de la peine, de la pitié lorsque je vois ce qui se trouve dans mes yeux, pourquoi les autres ne le voient pas ? Ce vide à l'intérieur de moi...

Je vois dans le miroir que les portes qui étaient fermées, s'ouvrent vite toutes en même temps, je me retourne directement et fais face à Damon et toute sa bande dispersée dans chaque cabine. J'aurai dû m'en douter...

Il me sourit diaboliquement puis me jette quelque chose de non-identifié sur moi, par réflexe, je protège ma tête ainsi que tout mon corps. Quand je sens ce truc sur moi, tout mouillé, dégueulasse et mou, je regarde directement ce qui se trouve dans leurs mains : du papier mouillé en boule. C'est, comme je l'ai déjà dit, dégueulasse.

Je les regarde exaspérée, ils ne vont pas faire ça, si ?

Ni une ni deux, je me fais bombarder, toujours par réflexe, j'essaie de protéger mon corps. Je ne serais calculer le nombre de boules qui m'ont été lancé. Je m'empresse de courir en dehors des toilettes des filles, je les entends ensuite éclater de rire à travers la porte, quels idiots !

Je marche furieuse vers la sortie de l'école en essayant d'enlever les petits bouts mouillés de papier dans mes cheveux ce qui s'avère bien compliqué.

—Maya !

Je me retourne après un petit moment d'hésitation, qu'est-ce qu'il me veut lui ?

Je n'ai vraiment pas envie de parler après ce qu'il vient de m'arriver mais le voilà qui se tient devant moi, du haut de son un mètre septante-cinq, de sa grande musculature si je puis dire, ses cheveux noirs bouclés en bataille et ses éternels yeux gris-vert.

—Qu'est-ce que tu veux Zack ?

—Juste te parler, répond-il en se grattant la nuque et en baissant le regard.

—Eh bien, moi je n'ai pas envie de te parler, dis-je en me retournant pour continuer mon chemin.

—Je ne te demande pas de me répondre, juste de m'écouter.

Il me prend le bras et me fait pivoter pour que je me retrouve face à lui.

—S'il te plait...

C'est débile, s'il me parle autant que je réponde sinon quel intérêt ?

Il y a cette part de moi (que je déteste) qui me dit qu'il n'y a pas que du mauvais en lui, la preuve il m'a sauvé et c'est à cause –ou grâce– à cette part de moi que je ne suis pas méchante avec lui et que je lui laisse le bénéfice du doute.

—Très bien, mais parle en marchant. Je dois aller à l'arrêt de bus, dis-je en commençant déjà à marcher.

Il me rattrape et marche à mes côtés sans pour autant parler. Je me dis que malgré le fait que je le déteste, je dois le remercier de m'avoir sauvé la vie mais il prend les devant.

—Je suis désolé...Pour la dernière fois.

—J'ai l'habitude, répondis-je en haussant les épaules.

MAYADonde viven las historias. Descúbrelo ahora