Chapitre 19: Cher journal (3)

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Cher journal,

Il y a une semaine, il s'est passé quelque chose de bizarre...Tu te souviens la fois où j'avais écrit une sorte d'appel à l'aide ? Alors voilà, c'est comme si quelqu'un (comme Jésus ou Mamie Cassidie –qui je l'espère repose en paix– ou encore une force supérieure) l'avait compris et m'avait envoyé une personne pour m'aider. Sauf que, cette personne a fait une erreur. En effet, on m'a envoyé Zack, oui ce Zack-là, Zack Lockwood quoi.

N'importe qui, j'aurai accepté n'importe qui sauf quelqu'un en rapport avec Damon et sa bande. J'aurai été très satisfaite si ça aurait été le concierge de l'école ! Les anciens ont toujours beaucoup de choses à nous apprendre, ils ont du vécu ! Vous savez ce qu'on dit : « Pensez comme un adulte, vivez comme un jeune, conseillez comme un ancien et ne cessez jamais de rêver comme un enfant. ». J'admire les « vieilles » personnes, dommage que je n'ai pas de grands-parents, ça aurait été chouette.

Du coup, sans savoir pourquoi c'est tombé sur Zack Lockwood, voulu on non, nos chemins se sont croisés et maintenant il ne lâche pas l'affaire ! Finalement je n'ai plus de tout besoin d'aide ! J'avais dit ça comme ça, sur le coup!

Il est trop insistant, il me colle les baskets! Bizarrement quand Damon me fait ses coups-bas du jour, Zack n'est plus là ou il est avec cette fameuse bande mais ne fait rien.

Ah oui...J'ai fait une bêtise aussi...J'en avais marre de recevoir des messages odieux, rabaissant ou des menaces tout court, j'ai donc, sur un coup de tête, jeté mon cellulaire –qui était déjà assez amoché de base– à travers la fenêtre. J'ai été impulsive, autant dire que je l'ai retrouvé en mille morceaux par terre. De toute façon je suis mieux sans non ? NON ! La musique me manque...

Ce téléphone je l'avais depuis l'époque de Lise et Greg, je l'avais acheté avec mon argent de poche mais après eux, je n'avais plus aucune rentrée d'argent et les tuteurs n'étaient pas du style à m'acheter un téléphone, surtout lorsque même eux n'en avait pas par manque de sous! Donc je ne m'en rachèterai pas un, ça ne me sers à rien en fait ( à part écouter ma musique, je pense que du coup je devrais plus tôt penser à un lecteur mp3..)

Hier, je suis enfin allée courir, depuis longtemps je dis que je vais le faire et au final je ne le fais jamais et quand je me suis lancée, j'avoue que ça m'a fait du bien même si c'était assez dur. Quand on est grosse et qu'on ne fait rien, qu'on ne bouge pas beaucoup, c'est vraiment quelque chose de très difficile mais je continuerai, c'est sûr !

C'est vrai, ça peut servir ; si je suis suivie de Damon savoir courir me sera très utile et encore mieux si j'apprends à courir très vite. Je pourrai peut-être enfin réussir à rattraper mon bus, pour ça aussi c'est utile la course.

C'est vrai que le sport et moi ça fait des années qu'on n'est plus amis ! Maintenant, doucement, je l'apprivoise. J'espère que nous allons à nouveau nous lier d'amitié et cette fois, pour une longue durée, c'est très utile le sport dans la vie !

Sinon avec mes tuteurs, c'est l'horreur ! On se prend le bec tout le temps alors je les évite autant que je le peux. Sérieusement, ils ne me nourrissent même pas et quand je veux prendre quelque chose dans le frigo, ils se fâchent car c'est « à eux ». Je me demande combien de temps je vais survivre chez eux, cette fois, c'est différent. Je ne peux pas pousser ceux-ci à bout car ils sont assez violents.

Quand j'étais en train de faire le ménage (ils m'y forcent), j'ai découvert un magazine de femmes en sous-vêtements ( parfois sans)sexy. J'imagine bien que ce n'est pas Pamela qui va éplucher ce magazine...

Le pire c'est qu'au moment où je l'ai découvert, il m'a surprise et m'a collée une gifle monumentale avant de m'arracher le magazine des mains en me disant que je devrais avoir honte de moi. Ça va, je ne voulais pas le lui volé... Je suis bien restée dix minutes dans les toilettes à me tenir la joue. J'avais l'impression d'être anesthésiée, je ne la sentais plus, il faut dire que les mains de Walter sont grandes, grosses et dures.

Une nuit, j'étais en train de regarder la télévision dans le salon (ce qui n'arrive jamais), donc j'étais debout à cette heure-là car j'avais rêvé de mes anciennes familles d'accueil enfin, surtout une en particulier et ce n'était pas très glorieux...

Pamela était venue me rejoindre. Elle avait bu et si d'habitude ça la rend davantage méchante, là je peux vous dire que ça la rendue triste, j'avais presque de la peine pour elle.

Bon d'accord, je l'ai peut-être réconfortée...Je sais, je sais, elle ne le mérite pas mais que voulez-vous ? J'aide les gens moi quoi qu'ils ont pu faire, c'est mon pire défaut d'ailleurs.

Il y a quand même des exceptions que je n'aiderais jamais comme Damon bien-sûr.

Du coup, on a passé un moment...Normal je dirai entre deux être humain et en bonus...avec de la communication ! Wouah ! C'est choquant non ? C'est peut-être normal pour les autres mais, il faut se rappeler de ma relation avec l'espèce humaine...Hum oui, un peu compliquée hein...Et je pense qu'avec ce que je vais dire là, est loin de ce qu'on peut imaginer.

Roulement de tambour...

Personne n'est prêt pour cette révélation...

Attention...

On s'est fait une accolade !

Elle n'a pas duré longtemps heureusement, c'était très bizarre étant donné que je ne suis pas habituée à ce genre de contact humain.

A vrai dire ça doit faire des années que je n'avais pas fait ou reçu un câlin, si je me souviens bien, ça remonte à ma première famille d'accueil, avec Lise et Greg.

Je me suis rendue compte que Pamela n'était pas une femme épanouie, « Sans blague » j'ai envie de dire. J'ai de la peine pour elle... Elle avait versé quelques larmes, d'où l'accolade.

Le matin arriva et tout redevint comme avant, je pense qu'elle a tout oublié et c'est tant mieux.

La nuit, elle m'avait demandé si j'étais heureuse et j'avais dit non évidement, puis pareil pour elle. Je pense qu'aucune de nous n'aime l'autre alors autant que nos problèmes restent nos problèmes, même si au fond, si elle a un problème –autre que la couleur de son vernis– je lui proposerai mon aide quoi qu'il arrive.

Voyez-vous je la déteste, enfin non, je ne l'aime pas c'est tout. Ce n'est que depuis qu'elle m'a giflée et qu'elle m'a dit de l'appeler « Maman », croyez-moi, ça me reste toujours en travers de la gorge.

Enfin bref, lorsque j'ai demandé à mes tuteurs s'ils avaient quelque chose à me prêter pour que je puisse écouter de la musique avec un casque, il m'a tendu un vieux bazar qui fonctionne avec des disques, ou DVD, je ne sais pas trop.

C'est vieux comme le monde, mais je me prends au jeu, je n'ai rien d'autre et je ne peux pas me passer de musique. J'irai donc m'acheter des disques de mes musiques préférées un de ces jours. Ça existe toujours non des magasins qui vendent ça ? Je me renseignerai...

Damon ne cesse de me persécuter -pas étonnant- il arrive toujours à trouver des idées de plus en plus originales, faut dire que ce garçon déborde de créativité et d'énergie. Et moi, je ne me bats pas, je me laisse faire et je prends la fuite, c'est ce que je fais de mieux dans la vie.

Chaque jour, je suis hantée par des pensées très noires et à vrai dire, je ne sais toujours pas pourquoi je ne suis pas encore passé à l'action. Je pense que je n'en ai même pas la force, ni le courage, c'est bien dommage. Je n'arrête pas de me demander « À quoi bon ? » et bien sûr j'ai les réponses, ou plutôt la réponse mais ça ne m'aide pas, je suis tellement fatiguée...

Enfin bref, tout ça pour vous dire que la vie continue enfin le cauchemar continue mais physiquement, je suis toujours là même si intérieurement ce n'est plus le cas. Je vous avoue que je suis assez apaisée de voir que certaines blessures commencent à partir, les bleus s'effacent,...

Mais les cicatrices, elles, restent.

MAYAWhere stories live. Discover now