Chapitre 58: -Double vie-

216 30 1
                                    



Je n'arrête pas de remuer dans le lit, mes souvenirs me tourmentent, surtout un ; celui de  Ellen, ma troisième tutrice. Lors de mon arrivée chez elle, j'avais été étonnée du fait qu'il n'y avait pas de présence masculine. Cette dame devait avoir dans la trentaine, avec des cheveux mi-longs brun avec une franche, des yeux marrons clairs, elle avait un travail stable qui lui prenait beaucoup de son temps. Elle était normale, du moins c'est ce que je pensais au début, avant que sa vraie nature ne se révèle ou plutôt sa deuxième personnalité, sa deuxième vie.

La journée c'était une femme d'affaire avec la tenue qui va avec ; une robe serrée qui lui donnait l'air sérieuse, certaines fois un beau tailleur, des talons et son sac , elle paraissait toujours occupée, pressée et coincée mais le soir elle devenait une toute autre personne ; habillée seulement d'une petite robe de nuit en soie et en dentelle, elle se mettait à changer totalement de personnalité.

FLASHBACK

Impossible de dormir, qu'est-ce qu'elle fait encore ? Je me rends dans le salon pour me servir un verre d'eau mais lorsque j'arrive enfin dans cette pièce, je la trouve assise sur le canapé, dos à moi, penchée sur la table basse. Je m'avance pour observer ce qu'elle fait. Une ligne de poudre blanche était alignée sur la table, elle se bouche seulement une narine et aspire cette fameuse poudre, elle penche ensuite sa tête en arrière en reniflant plusieurs fois bruyamment. J'allais m'approcher mais un homme arrive de je ne sais où et se tient debout devant elle, avec sa chemise ouverte laissant apercevoir son ventre. Est-ce son compagnon ?

Elle s'approche de lui jusqu'à laisser à peine quelques millimètres entre eux et enlace le cou de cet homme qui paraît légèrement plus âgé qu'elle. Ma tutrice déplace lentement ses mains sur sa chemise et la fait descendre le long du dos du monsieur qui a un sourire bizarre affiché sur son visage.

J'ai enfin le courage d'avancer, et d'entrer entièrement dans la pièce.

—Ellen, que faites-vous ?

Ma voix qui se voulait assurée, tremblait légèrement ce qui m'a trahi. Celle-ci chuchote quelque chose dans l'oreille de l'homme qui quitte la pièce sans même me lancer un regard. Elle se retourne enfin vers moi en me souriant faussement, ses yeux sont étranges et son visage aussi, c'est inhabituel chez elle...

—Ma chérie, dans le monde du business, les femmes doivent se battre pour survivre mais tu comprendras ça quand tu seras plus grande.

—Pourquoi les femmes doivent se battre ?

—Parce que, pour beaucoup de monde, les hommes sint supérieurs à nous.

—Pourquoi tu restes avec lui alors ?  Demandai-je en faisant référence à l'homme qui était là il y a encore quelques secondes.

—Tu sais ce qu'on dit, soit proche de tes amis et plus proche de tes ennemis, me répond-elle en souriant et en me faisant un clin d'oeil.

Elle me contourne et rejoint l'homme dans sa chambre, tandis que je réfléchis encore à ces paroles, je ne comprends rien...

Je me retourne vers la table basse et observe encore quelques petits grains blancs, je mets mon doigt dessus et compresse avec un autre de mes doigts pour analyser la texture, ce n'est pas de la farine, alors qu'est-ce que c'est ? C'est ça qui la rend dans cet état ?

Je souffle dessus pour enlever ça de mon doigt et vais me servir ce verre d'eau. Je retourne ensuite dans la petite pièce, située en dessous de la chambre d'Ellen, qui me sert de chambre. Je dépose le verre par terre et m'installe dans ce vieux lit à deux doigts de casser. Je me mets sous la couette et ferme les yeux pour me rendormir.

MAYAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant