Chapitre 66 : La fin

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Je n'ai pas beaucoup à prendre alors ça devrait aller. Je mets tous mes journaux intimes dans mon sac à dos, toute mes affaires personnelles s'y retrouvent aussi.

Toute ma vie dans un sac à dos.

Je mets le plus gros pull que j'ai ; celui de Zack, je mets un pantalon noir en dessous et m'attache les cheveux. Bientôt, il fera jour ; il faut que je me dépêche. Je prends mes écouteurs, ramasse mon téléphone par terre et mets tout ça dans ma poche.

Je me rends compte qu'il y a encore la boite de médicament que m'a fait prendre Walter au sol, je la prends aussi avec moi dans ma poche.

Pas un regard de plus je ne donnerai à cette chambre.

J'ouvre la fenêtre et m'en vais par là. J'aimerai marcher, je suis fatiguée, mais la peur me fait courir. Les larmes coulent à la vitesse où vont mes pieds.

Et me voilà à l'entrée du bois.

Je respire un bon coup l'odeur fraiche de la nature puis me dirige, comme un robot et instinctivement, vers le pont. Le fameux pont.

Je pose mon sac sur le sol, à côté de moi. Je regarde d'abord le soleil commencer à se lever doucement. C'est magnifique, il n'y a pas aussi beau pour ce que je m'apprête à faire.

Je décide d'envoyer un message programmé à Zack, il sera envoyé à 8 heure.

"Si tu veux te racheter, assure-toi que Pamela et Walter ne peuvent plus garder d'enfants, que lui ne puisse plus en approcher. Essaie de tout ton coeur de le foutre en prison, c'est tout ce qu'il mérite."

C'est tout ce que j'ai à lui dire.

Je glisse mon téléphone dans la première poche de mon sac à dos, puis ferme la tirette. Je prends la boîte de médicament en main, fait glisser 7 pilules dans ma main, je prends ma bouteille d'eau et les avale. Je me redresse puis me mets debout sur la parois du pont.

Rebonjour.

Je ferme les yeux et laisse le vent souffler sur moi, me donnant cette sensation que j'aime tant. Encore une fois, un sourire se dessine instinctivement sur mon visage ; je sais que je suis là où je dois être et que je fais ce qu'il faut.

Adriana m'a fait vivre un enfer lorsque je n'étais qu'une enfant et qu'elle n'avait pas à avoir autant d'idées aussi créatives pour des choses aussi méchantes. Au fond de moi j'espère quand même qu'elle pourra vivre une vie normale et se rendre compte de ce qui a été fait pour ne plus recommencer. J'aimerai qu'elle devienne quelqu'un de bien.

Damon a fait de mon adolescence un enfer aussi, j'ai cru mourir plus d'une fois à cause de lui. Il a contribué à ma mort lente et douloureuse pendant des années. Je ne lui pardonnerai jamais tout ce qu'il m'a fait, toutes ces choses impensables. Je ne peux m'arrêter de penser au fait que ça arrive à d'autres, c'est vrai, de nos jours les harceleurs ont des idées de plus en plus dangereuses et terrifiantes, je me demande vraiment où ils vont chercher tout ça. Je ne sais pas ce qu'il se cache derrière ce garçon, un problème mental ? Une trop grande créativité machiavélique ? Un surplus de films et séries ? Un ennui profond ? Un désir de faire régner le mal? Je ne sais pas ce qu'il faut faire pour lui... L'interner ? L'envoyer en prison pour agression sexuelle, violence et tentative de meurtre? Lui donner des médicaments, suivre un traitement ? Aller chez un psychologue ?

Et puis j'en veux aussi aux adultes, au père d'Adriana qui m'a fait passer pour folle et a voulu que je prenne des médicaments pour un problème que je n'avais pas, alors qu'il aurait plutôt du faire attention à celui de sa fille.

MAYAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant