Chapitre 9

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Mes pattes s'enfoncèrent dans l'herbe mouillée de la forêt.

Super, mon pelage allait être tout sale maintenant.

Je levais le museau. La lune me narguait d'un sourire semblable à celui du chat dans Alice au pays des merveilles. Mon loup était heureux de pouvoir sortir deux fois en un mois. Je frétillais de la queue comme si j'étais surexcitée.

Non, mon loup, n'y prends pas l'habitude.

Plus tôt dans la nuit, Edwin m'avait contacté afin de me rappeler les engagements que j'avais envers lui. J'étais donc venu patrouiller avec quelques membres de la meute sur Forest Park.

Le loup noir de Florian passa devant moi. Il était suivi de Seth, le jeune Bêta avec le cou de taureau et un autre que je ne connaissais pas. Nous évitions au maximum d'entrer dans le territoire des Faes juste à l'ouest près de la ville de Bethany. Notre tour de garde allait bientôt se finir et nous n'avions rien noté de suspect.

Florian montra les dents, signe que nous pouvions rentrer chez nous.

Enfin. Je détestais muter. Devoir le faire pour le compte d'Edwin me mettait hors de moi.

Je tentais de repérer la sortie de la forêt mais, voyant que j'étais perdu, Seth secoua le museau en direction du sud. Il m'indiquait le chemin. Peut-être n'était-il pas aussi idiot que je le pensais en fin de compte. Lui et Florian se détournèrent et partirent de leur côté. Je suivis le chemin indiqué par Seth mais remarquais très vite que ce n'était pas le bon. Ce petit malin m'avait mené en bateau. Je lui ferais payer. Normalement, j'aurais dû pouvoir facilement me retrouver en pleine forêt mais j'avais perdu l'habitude de gambader en nature depuis le temps.

Je du tourner en rond pendant au moins vingt minutes (saleté de Seth) quand quelque chose m'interpella. Des traces de pattes. Elles n'y étaient pas tout à l'heure. Je savais pertinemment que ce n'était pas les miennes, les griffes étaient trop longues. Elles devaient appartenir à un loup plus gros que moi. Ma louve n'appréciait pas. Mes oreilles se plaquèrent sur mon crâne.

Je reniflais les empreintes de plus près mais trop tard. Le loup solitaire que je venais de repérer bondis sur moi. Mes pattes me projetèrent sur le côté alors que je sentis le souffle de sa gueule près de mon oreille. Il tenta de me prendre à la gorge mais je protégeais mon cou. Le loup utilisa tout son poids pour me faire tomber et je perdis l'équilibre. Avant qu'il ne puisse charger de nouveau, je m'écartais de lui et me postais à gauche d'un arbre. Ainsi, s'il tentait de m'attaquer de nouveau, il serait obliger de passer de ce côté ou alors de front. En tout les cas je le verrais venir.

Je réfléchis à toute vitesse, le cœur battant et les pattes ancrées au sol.

Merde. Un loup solitaire, et de surcroit encore vivant ! Le loup solitaire n'avait sûrement pas conscience du danger dans lequel il était. Il allait peut-être se faire tuer. Je ne pouvais pas me battre avec lui. Je devais l'emmener avec moi. Bordel, ça n'allait pas être simple. Il devait me prendre pour une proie ou alors un ennemi.

Il lança ses mâchoires vers mon ventre mais je lui donnais un coup de patte sur le museau. Surpris, il s'écarta mais bondis de nouveau. Le loup me griffa alors sur le flanc droit. Je grognais et ma louve se retint de lui rendre la pareille. Je ne fis pas attention à la douleur. Je fis un écart en arrière pour qu'il ne m'atteigne plus. Il semblait avoir peur. Ses oreilles étaient plaquées en arrière et ses grondements devenaient de plus en plus sourds. Moi aussi j'avais peur. Je ne m'étais battu que très peu de fois en forme loup. Florian m'avait beaucoup entraîner sur ce point et j'avais pu affronté des membres de la meute mais jamais un loup sauvage comme celui-ci. Je redoutais la fin de ce soi-disant combat. Oui, car ce n'était même pas un vrai combat parce qu'il était le seul à vouloir tuer quelqu'un ici. Je n'étais même pas sûr qu'il veuille bien me suivre à la fin. Malgré tout, ma louve était grisée par le combat. Elle qui ne sortait qu'une fois par mois, elle était déterminée à en profiter. J'allais tuer ce loup et me délecter de son sang.

Les Loups de Portland { TERMINER }Where stories live. Discover now