Chapitre 17

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— J'ai besoin d'une pause, haleta le Fae en ralentissant.

Il avait de plus en plus de mal à marcher. Il trébuchait de temps en temps en pressant ses mains à l'endroit où j'avais tiré.

Je le poussais rudement par l'épaule.

— Hors de question, avance.

— Je suis blessé !

J'eu un petit sourire en coin et lui enfonçais la lame aiguisée de son arme dans le dos.

— Tu n'es pas vraiment pas en position d'exiger quoi que ce soit, mon joli.

Il grogna de douleur et reprit la cadence.

Ma colère ne tarissait pas. Je la sentais rugir en moi comme un lion. Elle faisait battre mon cœur et serrer les dents.

Laurel avançait toujours devant nous. Edwin se tenait à mes côtés au cas où la Fae déciderait de jouer les petits malins. Quant à Welgan il avançait, assuré, comme si rien ne pouvait jamais l'arrêter.

— Nous y voilà, annonça Laurel.

J'avisais une petite maison à quelques mètres. Elle semblait avoir été construite à même la route. On passait directement du ciment au palier de la maison. Le bitume, presque neuf, détonnait avec le bâtiment ancestrale. De la fumée s'échappait de la cheminée et de la lumière filtrait à travers une fenêtre. Une fois devant, Laurel ouvrit la porte et entra sans autre forme de procès. On pu sentir une puissance propre aux Faes s'échapper du logis. Nous suivîmes Laurel dans un petit salon où un vieil homme avait le regard braqué sur nous. Il avait l'air de nous attendre.

Notre otage ne perdit pas de temps. Il bouscula Edwin et se retourna pour me donner un coup de pied dans la main. Je lâchai le couteau. Le Fae s'en empara au vol et fonça vers Welgan. Avant que quiconque ait eu le temps de réagir le Fae s'immobilisa. Il tomba à genoux en criant de douleur. Son corps était parcouru de tremblements comme s'il avait été électrocuté.

Je me tournai vers l'homme que je pensais être Sanaret. Comme je m'y attendais, sa main, tendue vers le Fae, était teintée de magie. Notre ex-otage lâcha finalement l'arme. Sanaret, car maintenant je n'avais plus aucun doute sur son identité, s'adressa à lui d'une voix calme :

— Tu as dix secondes pour sortir d'ici.

Le Fae se tourna vers lui avec une expression effrayée.

— Dix, neuf...

Le Fae déguerpis aussitôt. Avant d'atteindre la porte, il avait trébuché trois fois et s'était cogné une fois contre le mur. Je ne le revis plus jamais. Un peu plus tard je m'étais même demandé si il était mort mais ça n'avait aucune importance. Je me tournais vers Sanaret. Pour inspirer une telle crainte auprès des Faes, il devait avoir une sacrée place dans la hiérarchie. C'était un vieil homme qui me faisait un peu penser à Dizzy. Son dos était tellement courbé qu'il semblait prêt à tomber à tout moment, il avait de longs doigts anguleux comme ceux d'un pianiste et il se dégageait de lui une aura impressionnante. J'avais la sensation que je pouvais aussi bien lui faire confiance que le redouter comme le pire de mes ennemis. Il observa quelques secondes nos habits tâchés de sang mais ne fit aucune remarque. Il ne demanda même pas pourquoi nous étions rentrés avec un otage blessé.

— Laurel, que me vaut le plaisir ta visite et de celle des tes amis ?

Sa voix ma rappela aussitôt celle de Haying. Lointaine et douce. Il accentuait beaucoup les « s », ce qui me faisait penser à un serpent.

Laurel baissa la tête en signe de respect. Elle s'apprêta à lui répondre mais Edwin la prit de court.

— C'est moi qui l'ai prié de m'escorter jusqu'à toi. J'avais besoin de m'entretenir avec toi.

Les Loups de Portland { TERMINER }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant