Les Loups de Portland { TERMINER }

Chapitre 42

  Je n'assistais finalement pas à la venue des Archanges, mon état me l'en empêchant mais aussi une Laurel déterminé et me surveiller. Ma longue convalescence chez Edwin m'avait permis de réfléchir à certaines choses. Ce nouveau pouvoir que j'avais découvert, j'allais devoir apprendre à le maîtriser. Et l'aide d'un certain Archange ne serait pas de refus...Mais plus important encore, je devais découvrir par quel moyen mon sang a été mêlé à celui d'un Ange. Pour cela, j'allais devoir rester un peu plus longtemps auprès de la meute.

Pendant que je me remettais sur pieds, j'avais reçu la visite d'un certain nombre de personnes. Ce fut d'abord, Sally puis Max et même Elliot et Chloé. Isaac vint me présenter ses condoléances pour Nate alors que Jill était avec moi. Nous pleurâmes toutes les deux sans un mot.

— On pourra aller déposer des fleurs, là où il est mort ? m'avait-elle demandé.

— Bien sûr. J'écrirais le numéro de Isaac sur une petite carte. Il aimera l'attention.

Elle sourit.

Jill m'avait tenue informé de tout ce que j'avais loupé. Elle m'apprit que les Archanges Trillion et Ellen n'eurent d'autres choix que de croire les dires d'Edwin à défaut de preuves vu qu'ils avaient ratissés la meute entière de Jérémy.

— Ce qui a vraiment décidé l'Archange Trillion ce sont les souvenirs de Welgan, me disait-elle.

Ce dernier, je ne le revis que lors d'une de ses visites nocturnes habituelles à la fenêtre de mon appartement. Il s'était fièrement tenu dans ma chambre et me faisait profiter de la vue de ses ailes qui brillaient dans toute cette pénombre. Ses cheveux, d'une couleur que je ne pouvais toujours pas déterminer, étaient en bataille sûrement due au vent qui faisait rage dehors. Ces yeux gris ardents parcouraient ma chambre d'un seul regard.

— Je crois que je dois te remercier pour tes précieux souvenirs. Tu nous as tous aidé et nous te sommes reconnaissants, lui avais-je dis.

Il avait balayé mes paroles d'un revers de la main.

— Des remerciements. L'Alpha Edwin s'en est déjà occupé. Ce n'est pas pour ça que je suis ici.

Ma main s'était instinctivement préparée à saisir mon mini GAP, récemment retrouvé. Etait-il venu pour me tuer ?

— Pourquoi tu es ici alors ?

Il s'était dirigé vers la fenêtre encore ouverte qu'il enjamba, il m'offrit alors un sourire étincelant.

— Je ne suis pas ici pour te tuer mais seulement pour te dire que nous serons amenés à nous rencontrer plus souvent que tu ne le crois. Tu devrais t'y préparer. Je ne te laisserais pas t'échapper.

— Bon sang, Welgan ! Est-ce que tu lis dans les pensées oui ou non ?

— Sois sage et je te le dirais peut-être.

Et il avait sauté par-dessus la fenêtre pour s'envoler dans la nuit noire.

Emeline ne posa, à mon grand étonnement, aucune question quand elle me retrouva à moitié amochée sur le canapé du salon.

— Tiens, tu es de retour toi. Ton pote Max là, il est mignon.

Puis elle était repartie dans sa chambre en me signalant que mon boulot avait appelé plus d'une fois pour dire que si je ne ramenais pas mes fesses dans les jours qui suivaient, ce n'était pas la peine d'y retourner.

Je bataillais d'ailleurs en ce moment même avec plusieurs dossiers qui s'étaient amassés pendant mon absence sur mon bureau. Pour rattraper mon retard j'avais dû faire des heures supplémentaires qui ne me seraient même pas payé. Je posais la tête contre le dossier de ma chaise et froissais un rapport déterminant pour la comptabilité en une boule de papier compacte. Je ne savais même pas ce que je lisais et je devais le rendre pour le lendemain sur le bureau de mon patron.

Je levais les yeux vers le cadran au-dessus de la porte. À cette heure de la soirée, je devais être la seule du service encore présente.

— Foutu Alpha, regarde où j'en suis maintenant à cause de tes conneries, marmonnais-je.

— Tu me parlais ?

Je relevais si soudainement la tête que je pris un moment avant de me rendre compte qui était au pas de la porte. Mon cœur s'accéléra et mon ventre se tordit d'appréhension. Je rêvais ? Les fantômes venaient-ils me hanter ?

— Nate...

— Raté ! prononça-t-il joyeusement.

C'était impossible ! Il était mort ! Je l'avais vue de mes propres yeux. Je fronçais les sourcils et le regardais plus attentivement.

Non, ce n'était pas lui. Cet homme avait les mêmes cheveux blonds, les mêmes yeux chocolatés, la même carrure et la même taille que Nate mais ce n'était pas Nate. C'était le frère jumeau dont il m'avait parlé. L'homme me gratifia d'un large sourire, dévoilant ainsi deux canines scintillantes et acérées. Des crocs. Je portais immédiatement ma main vers mon mini-GAP. Le vampire fut plus rapide que moi et me plaqua violemment contre l'armoire derrière moi en moins d'une seconde. Avec cette vitesse irréelle, je n'avais même pas eu le temps de dégainer mon arme. Il la saisit et la jeta par-dessus son épaule en m'étranglant de son autre main. Le vampire approcha son visage tout près du mien. Si semblable à celui de Nate...

— Moi, c'est Hogan. Le jumeau de Nate, tu sais l'un de tes collègues qui est mort pour avoir eu la malchance de te connaître un jour.

À mesure qu'il parlait, ses doigts se crispaient un peu plus autour de ma gorge tandis que l'énergie du vampire qui était en lui s'agrandissait. Il passa lentement sa langue sur ses crocs, jugeant s'il devait me mordre ou non. Ou simplement jouer avec sa proie.

— Que veux-tu ? articulais-je d'une traite avec que je ne puisse plus respirer.

Il haussa les sourcils et sembla se souvenir de quelque chose. Il desserra ses doigts de ma trachée mais me maintint suffisamment fort pour me balancer par terre avec force. Alors que je me relevais péniblement il sortit de sa poche une feuille qu'il déplia et posa à plat sur mon bureau.

— Je viens seulement déposer ma lettre de démission.

Je regardais sans comprendre la lettre. Elle était bien au nom de Nate Gallman, et stipulait une adresse, un numéro, et tous les renseignements nécessaires. Mais tout ça était des informations appartenant à son frère décédé. Il allait se faire passer pour lui ?

Hogan le vampire passa le pas de la porte mais se retourna pour me dire ce qu'il était réellement venu faire ici. Il s'exprima d'une voix teintée de haine et de mépris.

— Nate, mon frère jumeau, a disparu par ta faute. Je vengerais sa mort en son honneur en m'en prenant à toi et tous ceux qui t'entoures à commencer par la meute avec laquelle tu sembles étroitement liée. Prépares-toi, Maïlyn car, contrairement à Seth, tu n'en sortiras pas vivante. C'est une promesse.

Il ferma la porte derrière lui et parti comme il était arrivé. Rapidement et dans un silence de mort.

Les questions fusèrent dans ma tête. Comment connaissait-il Seth ? Pourquoi avait-il supposé que c'était ma faute si Nate était mort ? Bon sang, il savait où je travaillais, est-ce que qu'il savait aussi où j'habitais ? Je le redoutais.

Je m'emparais du téléphone et composais fébrilement le numéro d'urgence.

— Allo ?

— Florian, la chasse aux vampires ça te tente ?

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