Chapitre 31

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 Une main posée sur mon épaule me fit sursauter. Je me retournais prête à parer une nouvelle attaque. Je ne croisais que les prunelles bleues d'Erik.

Il me fit un petit sourire contrit devant mon geste et désigna l'étage du menton.

— Pour nous, c'est là-haut.

Ah, oui, c'est vrai. Je baissais la tête vers ma tenue. La manche de ma chemise était officiellement portée disparue et mon sang avait assez éclaboussé le vêtement de telle façon que la couleur se confondait avec celle d'origine. Mon jean avait aussi bien morflé, la terre s'était incrustée dans la matière et une éraflure commençait à s'ouvrir sur la cuisse.

— Je te suis, Erik !

Le palier, à l'instar du rez-de-chaussée, était mythique. Le sol était recouvert d'une élégante moquette rouge sur contour doré, les murs ornées de tableaux du même genre que ceux d'en bas. D'innombrables portes se suivaient. Il y avait combien de chambre ? C'était sans compter celles des autres étages ! Nous croisâmes quelques hommes sous leur forme humaines qui saluèrent Erik d'un hochement de tête respectueux.

— Dis donc, c'était une vraie furie la louve de tout à l'heure, dis-je à l'attention d'Erik.

— Lisa ? Ce n'est rien de le dire. Elle a un sacré caractère. Une fois elle a frappé un louveteau parce qu'il avait salit la moquette de sa chambre.

J'écarquillais les yeux. Devant mon air, Erik éclata de rire. Son visage s'adoucit, rendant sa beauté moins dangereuse. Il s'arrêta soudainement sur le seuil d'une chambre.

— Tu peux te changer dans cette pièce, je serais dans celle d'à côté, dit-il en m'ouvrant la porte.

— Merci.

Je refermais derrière moi et m'assis sur le lit au milieu de la chambre en poussant un soupir. Depuis que nous avions mis un pas dans le territoire de Jared la puissance s'était affermit, pesant sur l'air et nos épaules. Etre aux côtés du second n'arrangeai vraiment pas mon affaire ! Ma tête s'engourdissait et mes côtes me faisait légèrement souffrir. À peine étais-je arrivée que je voulais déjà repartir. Je me relevai et ouvris l'armoire adjacente au lit de ma main valide.

Non.

Je déplaçais un cintre.

Faites que ce soit une blague.

Je déplaçais un autre cintre.

Non, non, non, non, non, non !

Je m'acharnais sur tous les autres cintres.

Et merde ! Il devait y avoir au moins quarante chambres rien que dans cet étage et j'avais atterris dans celle de la femme la plus féminine de tous les temps ! Des robes, des robes et encore des robes. Longues, courtes, rouge, bleu, violette jusqu'au jaune poussin, il y en avait pour tous les goûts.

Sûrement l'aurez-vous compris par un concours de circonstances : je détestais les robes. Ça dévoilait ce qui devait être caché, ça ne tenait pas assez chaud, mais surtout...où voulez-vous planquer une arme là-dessous ?

Je repérais une commode de l'autre côté de la pièce et m'y précipitais...et refermais rageusement le tiroir dans un claquement sec. Ce n'était pas mieux ici à moins de vouloir ouvrir un véritable magasin de lingerie fantaisiste. Je n'avais encore jamais vue autant de froufrous sur un soutien-gorge...

Je plissais les yeux vers l'armoire. Fais chier. J'avisai une robe décente. C'était un vêtement noir, tout simple, un décolleté rond et suffisamment large autour de ma taille menue pour pouvoir dissimuler au moins une arme. Je me déshabillais et enfilais la robe.

Les Loups de Portland { TERMINER }Where stories live. Discover now