Chapitre 23

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Une fois sortie de la cave j'aspirais une grande goulée d'air.

— Florian est dans le salon, il nous attends.

La voix profonde d'Edwin me fit sursauter. Je redressais les épaules et dit d'une voix que j'espérais convaincante :

— Oui, on y va ?

Edwin se rapprocha de moi et ses yeux captèrent les miens. Mal à l'aise sous son regard, je ne bougeais pas. Ses mains glissèrent alors doucement sur mon visage, lentement, il me demandait presque la permission. Il me contempla un moment puis pencha la tête vers moi pour que ses lèvres douces effleurent les miennes sans jamais les toucher. Je restais immobile.

— Laisse-moi, t'embrasser. Juste une fois, chuchota-t-il.

— Edwin...

Les révélations de Jill avaient dû l'ébranler autant que moi. Nous avions besoin d'un contact, de serrer quelque chose entre nos mains, de ne pas sentir ce vide, cette compassion à l'égard de Jill.

Non, putain, non.

Plus que jamais, Jill, même si ce n'était pas son intention, m'avait rappelé à l'ordre. Les loups ne devaient pas faire partie de ma vie, je devais déjà apprendre à contrôler le mien. Je sortis discrètement mon poignard de ma botte et le pointai sur l'entrejambe d'Edwin. Terminé le petit jeu pour moi.

— C'est un poignard, lui dis-je au cas où il ne l'aurait pas encore compris.

Il sourit et se plaqua plus fermement contre moi. Oula.

— J'en ai déjà un dans mon pantalon, gronda-t-il d'une voix rauque, sexy à souhait.

J'appuyais la lame contre lui et il se raidit.

— Fais gaffe avec les sous-entendus, Edwin. C'est moi qui prends le dessus pour une fois.

Ses mains quittèrent mon visage et il éclata de rire.

— C'est typique de ta part, tiens. Tu débarques comme une tornade, tu chamboules tout sur ton passage et quand on vient te demander des comptes, tu es déjà partie.

Cette petite référence à mon départ ne me plut pas. Même si ses paroles n'étaient pas censés me provoquer (il semblait même plus pensif qu'autre chose), j'accusai le coup. Cette conversation incessante entre nous, ça commençais à me lasser. Ok j'avais disparu mais ce n'était pas une raison pour me le renvoyer à la figure à chaque occasion. Avant que je n'ai eu le temps de répliquer, Nate apparut au bout du couloir.

— Oh, bonjour Maïlyn !

Je me tournais vers lui, heureuse de pouvoir parler à quelqu'un qui n'avais pas une rancune tenace contre moi.

— Alors, comment se passe ton séjour chez les loups ? demandais-je.

Nate haussa les épaules.

— Plutôt bien, à vrai dire. Tu n'as pas vu Isaac ? Je le cherche depuis ce matin.

— Il est rentré chez lui, intervint Edwin. C'est Seth qui a repris le tour de garde de la maison.

— Dommage, dit-il en repartant vers le salon pendant que nous le suivions.

Florian nous attendait effectivement, quoique un peu impatient, sur le canapé. Nate s'était assis sur un coin de la table, curieux de connaître la raison de ma visite. Je cherchais discrètement Seth du regard mais Edwin anticipa mon geste.

— J'ai envoyé Seth faire une ronde, on est tranquille, me dit-il en s'appuyant contre le mur. De quoi tu voulais me parler ?

Je pris la chaise la plus proche et collais le dossier au mur du fond. J'avais l'air d'une idiote mais au moins je voyais tout le monde d'où j'étais.

Les Loups de Portland { TERMINER }Where stories live. Discover now