Les Loups de Portland { TERMINER }

Chapitre 26

Tout était prévu dans les moindres détails. À présent, Edwin devait l'annoncer à sa meute. Comme Jared n'habitait pas la porte à côté et qu'il était hors de question que je suive Edwin en tant que louve, le voyage se ferait avec le van de Max. À ce mot, je m'étais tout de suite imaginé un van Volkswagen avec des fleurs de hippies partout sur la carrosserie et, au volant, Max avec une couronne de fleurs sur la tête.

Pas ça, quand même !

Quand je retournais dans la maison derrière Edwin, le pouvoir de la meute me caressa la peau. Le mois était passé rapidement et j'allais bientôt devoir muter. Je sentais déjà les prémices de la mutation : mes doigts et mes orteils étaient parcourus de frissons démangeant qui me donnait l'envie de les gratter jusqu'au sang.

Alors que l'Alpha rejoignait Florian, j'entendis quelqu'un débouler littéralement les escaliers. Après avoir sauté la dernière marche, Jill se planta devant moi. Elle portait pour tout habit un débardeur blanc, un jogging noir et des chaussons Snoopy. Vu l'heure j'en déduis qu'elle était en pyjama. Max, qui n'était pas loin, l'aborda avant moi. Avec leur peau mate à tout les deux, on aurait pu les prendre pour frère et soeur. Seulement les cheveux de Jill étaient trop caramélisés comparés à ceux, noirs, de Max.

— Tu n'est pas censé être couché, toi ? lui demanda Max

Elle fit la moue et croisa les bras.

— J'ai bien le droit de saluer Maïlyn, non ?

— Je suis pourtant sûr qu'Edwin t'as dis de ne pas bouger de ta chambre.

— Entre ce qu'il dit et ce que je fais...

Je lui présentai mon poing et elle le cogna du sien.

— Bien dis, Jill, lui souriais-je.

Max plissa les yeux.

— Et toi tu l'encourages.

— Si elle en fait un peu trop, je l'enverrais chez Dizzy pour qu'elle nourrisse ses chats, promis.

Jill sursauta au nom de notre fournisseur d'armes. Comme presque tout les loups, elle détestait les félins.

— Pas question ! Je suis allergique aux chats, cria-t-elle presque.

Max haussa un sourcil et la taquina.

— Que ça tombe bien.

Elle lui tira la langue.

— De toute façon, c'est Florian qui m'as dis de descendre. Edwin a quelque chose à annoncer à la meute, apparement.

Max lui ébouriffa affectueusement les cheveux et elle fit mine de le repousser.

— Je vais rejoindre les loups. À plus tard, Maïlyn !

Je lui fis un petit coucou de la main avant qu'elle ne disparaisse parmi la foule de loups. Elle, qui était si petite, se mouvait simplement entre ces prédateurs. C'était son monde.

— Bon, tu viens ? dis Max, en me prenant par la main.

J'essayais aussitôt de m'échapper de sa poigne.

— Où ça ?

— Edwin, va faire son annonce. Il faudrait au moins que tu sois là.

Il me tirait derrière lui pour que je le suive alors que je bataillais pour me défaire de lui.

— Mais je sais déjà comment ça va se passer, lâche-moi.

— Allez, Maïlyn. Ne fais pas ta timide et suis-moi.