Chapitre 41

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Une lumière rougeâtre et intense m'agressa les yeux. Je me cachais le visage en grognant.

— Je suis au courant que je suis en enfer mais cachez moi ça !

— Maïlyn !

Je glissais lentement ma main de mes yeux à ma bouche. Qui avait crié mon nom ? J'ouvris les yeux et vit Laurel se jeter sur moi.

— Toi aussi, tu es morte ? demandais-je un peu groggy. Tu as dû abuser de la magie, j'en suis sûre !

Elle fronça les sourcils.

— Je ne suis pas morte, imbécile. Et toi non plus.

Je grognais de nouveau.

— Si on ne peut même plus rêver.

Je pris appui sur mes bras et m'asseyais sur le lit sur lequel j'étais allongée. Un épais bandage enserrait tout mon abdomen et remontait sur mon ventre pour finir de s'enrouler autour de ma poitrine. Le problème c'est que ce n'était pas mon lit et le jogging qui flottait comme un drap autour de ma taille n'était sûrement pas le mien.

— Où est-ce que je suis ?

— Chez Edwin, il a fait appel à moi dès que tu t'es évanoui. Ça fait plus de cinq jours que je me bats contre la mort pour qu'elle ne t'emporte pas.

Autant que ça ? Seth ne m'avait pas ménagé.

— Tu es ma Fae guérisseuse préférée, Laurel.

Je posais les pieds sur le sol et aussitôt mes côtes protestèrent.

— Par mon pouvoir guérisseur, qu'est-ce que tu fais ? s'affola Laurel en me voyant me redresser.

— Je vais pisser. Tu veux m'accompagner peut-être ?

Elle leva les yeux ciel.

— Laisse-moi au moins changer ton bandage.

Je baissais les yeux vers mon ventre. Une tâche rouge s'étalait lentement sur mon pansement. Ce ne serait peut-être pas une mauvaise idée. Laurel retira soigneusement le pansement et je pu admirer les dégâts. Quelques traces de sang séché tiraillaient le contour des plaies et même les bords. Le tout était orné de plusieurs hématomes. Mon sang s'écoulait par de mince filet de pus jaunâtre bien que ma chair soit à vif. J'avais eu le droit à quelques points de sutures vers le haut de ma hanche.

Ma peau, jusqu'ici intacte, allait être à présent marquée par d'autres cicatrices.

— Tu n'auras pas de séquelles, m'appris Laurel alors qu'elle essuyait mon ventre de mes sucs.

— Pardon ?

— J'ai vu tes cicatrices. Tu n'en auras pas de nouvelles tant que je m'occuperais de toi.

— Et comment tu t'y prends ?

Elle releva ses étranges yeux tricolores vers moi et ajusta ses lunettes sur son nez quand elle sentit la pointe de défi qui perçait dans ma voix. Elle passa sa main nue sur mes blessures.

— Comme ça.

Une agréable sensation de chaleur et de lumière entra par mes plaies et apaisa ma chair de l'intérieur. Ses doigts miroitaient alors que sa magie se rependait en moi. Elle retira ses doigts. Les blessures étaient toujours ouvertes mais ne saignaient plus.

— Les cicatrices sont des lésions de la peau qui sont visibles après la guérison, explique-t-elle en commençant le bandage. Une fois réparé, le tissu qui remplace la peau guérie n'est pas identique et ne le sera jamais. C'est un phénomène irréversible. Mais si les blessures sont traitées avant que la guérison ne commence, la magie peut changer le processus. Elle régénérera ta peau et empêchera la cicatrisation tout en poursuivant la guérison et ce jusqu'à ce que tu n'aies plus aucune trace de ce que ce loup t'as fait.

Les Loups de Portland { TERMINER }Where stories live. Discover now