Vingtième sentiment

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YoonGi est finalement revenu au travail avec son propriétaire. Ils se sentent mieux quand ils sont toujours à deux et se sont promis de ne plus se séparer. Au moins, personne ne pourra s'approcher du petit. La matinée a été plutôt calme. Ils sont restés dans le bureau, la poupée assise sur une chaise à admirer Nam Joon. Il a remarqué que, parfois, quand son esprit divague, son humain se met à dessiner des portraits inconsciemment. D'abord le sien puis celui d'une jeune femme. Il ne comprend pas trop à quoi tout cela mène et ne demande pas. Il le sait secret et n'obtiendra pas facilement une réponse. Alors, il préfère garder le silence et chercher des indices de son côté qui le mèneront à la réponse. Il lève la tête et regarde l'horloge murale. Elle indique bientôt treize heures. Il aimerait bien manger un paquet de sucrerie mais, son humain semble plongé dans son travail. Doucement, il tapote plusieurs fois sur son épaule en chuchotant son prénom mais, il n'obtient aucune attention. Il gonfle légèrement les joues puis pince le jeune homme, l'appelant une nouvelle fois. Nam Joon sursaute et adresse enfin un regard à l'autre. Il a faim. Le plus grand reprend un peu conscience de son environnement et effectivement, c'est l'heure. Ils quittent le bureau, traversent les grands couloirs pour se diriger vers la salle de restauration. Mais, arrivé au rez-de-chaussée, YoonGi aperçoit deux hommes franchir rapidement une porte. Celles des archives. Il prévient son propriétaire. Ce n'est pas normal. L'accès aux sous-sols n'est autorisé qu'aux hauts gradés. Par sécurité, ils décident de les suivre.

L'endroit est plongé dans l'obscurité. L'humain ne préfère pas allumer la lumière par peur d'être repéré. YoonGi prend doucement la main de son propriétaire et la serre. Aussi banal soit ce contact, il est fortement agréable. Sa main dans la sienne est plaisante, jamais la poupée n'aurait imaginé à quel point, cela pouvait être doux et rassurant. Ensemble, ils s'enfoncent dans la pénombre, descendant les escaliers. Enfin, de la lumière s'échappe d'un couloir et, des voix se font entendre. Par précaution, le petit stoppe son propriétaire dans sa marche et passe devant, avançant discrètement jusqu'à se cacher derrière un mur. Il observe la scène et distingue enfin les deux individus. JungKook est contre le mur tandis que HoSeok maintient avec force son col de chemise. Ils se fixent froidement. La lèvre du plus âgé est blessée tandis que les mains du cadet semblent rouge, légèrement tacheté de sang. Ils se sont battus ? La tension dans l'air est incroyable, jamais il n'avait vu ça auparavant. Il ne bouge pas, voulant en savoir plus. Il va peut-être pouvoir comprendre pourquoi les deux se détestent autant. Le plus âgé reprend la parole sèchement.

« Je t'ai rien fais JungKook, fous-moi la paix et dégage, t'as rien à foutre ici. »

Il se rapproche lentement de lui, tirant un peu plus sur son vêtement, ses doigts glissant lentement sur sa gorge.

« T'es pas clair, je le sais. Tu caches des choses.

C'est toi qui délires. Tu blesses tout le monde et tu fais n'importe quoi. Tu ne te rends pas compte de tes actes, de ce que tu fais à JiMin. »

Un déclic se produit dans l'esprit d'HoSeok. Comment connaît-il son amant ? Qui est-il en réalité ? Il n'arrive plus à réfléchir, seule la colère l'envahit un peu plus. De son côté, YoonGi garde son sang-froid, réfléchissant. Il avait raison. JungKook est un menteur. Mais le plus jeune n'a pas tort. Le meilleur ami de Nam Joon sombre totalement dans une démence profonde. Il ne sait qui croire. Peut-être que c'est à cause de sa paranoïa qu'il pense que l'autre est dangereux. Il mordille sa lèvre et hésite à intervenir. Il n'a pas reçu d'ordre et son humain est encore près des escaliers à attendre son autorisation pour s'approcher. Soudain, le plus jeune adresse un violent coup de poing au visage de son adversaire puis un coup de pied dans l'estomac pour le repousser contre le mur. Un grognement de douleur. HoSeok baisse la tête, reprenant son souffle tandis que son ennemi en profite. La poupée le voit. Sa main glisse dangereusement dans son long manteau et serre un objet. Une arme. Le petit s'élance et, avec rapidité, désarme JungKook. Le pistolet vole au loin tandis qu'il le maintient. Son ami lui adresse un timide regard. Jamais il ne remerciera YoonGi par fierté, mais, il doit bien admettre que sans lui, il serait peut-être mort d'une balle. Cette pensée lui glace le sang. 

𝑷𝒓𝒆́𝒄𝒊𝒆𝒖𝒔𝒆 𝒑𝒐𝒖𝒑𝒆́𝒆. 𝑵𝒂𝒎𝒈𝒊Where stories live. Discover now