𝑷𝒓𝒆́𝒄𝒊𝒆𝒖𝒔𝒆 𝒑𝒐𝒖𝒑𝒆́𝒆. 𝑵𝒂𝒎𝒈𝒊

Quatrième sentiment

Ce matin, YoonGi peut se lever plus tard. Son propriétaire a pris un jour de repos pour être avec lui. Il s'est réveillé tôt mais, n'a pas bougé, attendant qu'on vienne à lui. C'est agréable de prendre son temps au lit, apprécier pleinement la chaleur des couvertures et le silence. Il est perturbé par des bruits de pas. Nam Joon arrive. Il s'assoit sur le matelas avant de caresser les cheveux de sa poupée, comme toujours, dégageant quelques mèches pour mieux voir ses beaux yeux. Doucement, il glisse sa grande main sur son ventre, par-dessus les draps pour lui offrir quelques papouilles. Le petit le laisse faire sans contester. Il n'a plus peur de lui. Il sait que jamais il ne le blessera. Il le ressent. Ses mouvements sont lents, doux. C'est apaisant. Jamais il n'avait eu une telle sensation avant. Il ferme les yeux un instant en essayant de se concentrer sur les émotions qui se forment dans son ventre. C'est toujours étrange, cette chaleur qu'il n'arrive pas à identifier est si agréable. Il est détendu, laissant son esprit divaguer. En ouvrant les yeux, il distingue le sourire bienveillant de Nam Joon. 

YoonGi se redresse lentement puis, timidement, passe sa main dans les cheveux du plus grand. Il l'imite. Doucement, il glisse ses doigts dans sa nuque pour la caresser un instant puis, remonte jusqu'à sa joue. Il aime bien sa peau. Elle est légèrement sèche et imparfaite mais, c'est ce qui fait son charme. De son pouce, il appuie légèrement où se trouve sa fossette. Son humain ne bouge plus, tentant de respirer calmement. Il le laisse faire. Enfin, les doigts de la poupée effleurent ses lèvres pulpeuses. Elles sont un peu abîmées par le froid de l'hiver. Son regard parcourt son visage, observant chaque détail qui le forme. Ses pommettes sont devenues légèrement rosées et ses yeux se sont fermées. Le petit se demande bien ce que Nam Joon peut ressentir en ce moment. Son autre main se pose sur son poignet. Son cœur bat plus vite. Exactement comme lui à certains moments. Ils peuvent avoir des émotions communes ? YoonGi aime bien cette idée. Progressivement, il s'éloigne. Ils s'échangent un regard puis le petit se lève avant de quitter la chambre, laissant Nam Joon assit, encore troublé par les gestes délicats. 

L'après-midi est vite arrivée. YoonGi est assis devant le piano et tente de créer une jolie mélodie. Il appuie maladroitement sur les touches puis regarde à nouveau la partition. Il lit les notes à haute voix avant de reprendre. Il n'est pas très délicat avec l'instrument pour le moment. Il aimerait réussir à maîtriser cet art qu'il apprécie tout particulièrement. Le son produit quand il est bien joué est très beau. Il doit faire de son mieux pour y arriver et il y travaille dur, délaissant même un peu ses exercices de lecture. C'est même ce qu'il étudie en priorité dans sa journée. Il ne devrait pas mais, la musique le passionne. Depuis qu'il a fouillé dans des manuels de solfège, il ne peut plus s'en passer. C'est un sujet passionnant. Concentré, il ne remarque même plus son propriétaire qui est dans le canapé.

Nam Joon voudrait lui parler à nouveau de ce qui s'est passé avec JiMin, il y a quelques jours. Il a tenté plusieurs fois de lui demander si tout allait bien mais, il n'a obtenu que des réponses brèves. Avec HoSeok, il n'a pas pu lui en discuter, les affaires leur prenant trop de temps. Il soupire. Son meilleur ami a bien changé depuis le lycée. Il était si souriant et joyeux avant de rentrer dans l'entreprise. Depuis, il est devenu un homme sombre et discret. Tout cela sans trop d'explication. Peut-être que la noirceur de son travail l'a trop atteint et qu'il en est prisonnier. Sa relation avec son amant devait lui redonner cette joie de vivre perdue mais, il semble que cela soit bien plus compliqué que prévu.

Le jeune homme décide de s'approcher de sa poupée, posant avec prudence sa main sur son épaule pour le sortir de son activité. Il sait qu'il n'aime pas être surpris alors, il fait attention à ses gestes. YoonGi se retourne lentement, une petite mine étonnée sur le visage. Innocemment, le petit lui demande s'il joue si mal que ça. Un petit mouvement de tête. Non. Ce n'est pas pour cela qu'il le stoppe.