Chapitre 14.4

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Livaï

Tim et moi-même parcourions l'historique de ses deux téléphones portables et relevions tous les coordonnées GPS qu'ils contenaient depuis leurs achats. Malheureusement, aucune de ces informations ne nous indiquait l'emplacement de l'organisation. Il nous fallait patienter ou tout faire pour qu'elle s'y rende... Mais cette deuxième option m'était impossible à concevoir à contrario de Tim.

D'abord, douteux, le SAT rouvrit l'enquête à ma demande. La police s'infiltra dans cette maison 2 rue de la Foi, un lieu que (T/P) avait visité juste avant notre rencontre dans mon bureau. Je revoyais encore ses bleus apparaître sur son cou. La police scientifique passa au peigne fin une pièce délabrée. Ils repérèrent des cheveux, de l'ADN sur d'anciens mégots de cigarettes. Tout avait été envoyé pour analyse. Il me restait à attendre...

Et expliquer enfin à Tim pourquoi je relançais cette vieille affaire du jour au lendemain. Je lui montrai la photo de la gamine et celui du garçon que j'avais imprimé. Tim fronça les sourcils.

— Le garçon se trouve à l'hôpital XXX. On m'a refusé l'accès à sa chambre. C'est un ami de cette gamine, enrôlée dans l'organisation.

— Si on t'a refusé l'accès, c'est que ce gosse doit aussi être un pantin de ce gang. Et la fille, tu sais où elle se trouve ? m'interrogea Tim

Je me versai un verre de scotch. Tim déclina d'un mouvement de tête. Je bus une gorgée.

— Oui. C'est (T/P) (T/N).

Je pouvais suivre l'information monter dans son cerveau à l'agrandissement de son regard. Il passait d'une lassitude extrême à une stupeur brutale. Il bondit de sa chaise et se rapprocha de ma cuisine en hurlant :

— C'était cette femme ! Putain de merde, Livaï ! Tu as laissé ma fille, seule, avec cette tueuse à gages ?

— Elle ne se serait jamais prise à elle.

— Bien sûr, c'est évident ! s'écria-t-il en riant jaune, elle aurait pu convaincre Yuki de la suivre !

Je mettrais ma main à couper que cette femme ne s'attaquerait jamais à un enfant. Elle aimait trop les gosses. Son comportement avec Yuki dans le château m'apportait une preuve suffisante.

— Et elle est au courant ? me demanda-t-il encore énervé.

— Non. Elle se doute de rien.

— Elle a un contrat sur ta tête ?

J'acquiesçai en m'orientant vers ma grande baie. Les rayons du soleil se cachaient derrière les champs. Je pourrais apprécier mon scotch hors de prix, admirais cette vue que beaucoup jalousaient, mais mes seules pensées se tournaient vers elles.

— Elle peut nous doubler, ajouta Tim, elle peut te tuer à tout moment.

Et je lui avais laissé toutes ses chances pour me réduire au silence.

En France, j'avais demandé à aucun de mes hommes de la fouiller. C'était l'occasion à saisir. Elle avait tout le champ libre. J'attendais qu'elle agisse. Dans la chambre de l'avion, je poireautais devant mon écran de portable à regarder ce qu'enregistrait la caméra dans l'autre pièce. Elle s'était allongée sur le canapé. Grimaçait de douleur. Se tenait le ventre. Je voyais des sanglots secouer ses épaules.

Je m'approchai d'elle, les yeux fermés, les lèvres retroussées. Sa sueur perlait sur son front. J'entourai sa taille de mes bras et comme si elle en avait l'habitude, elle enfouit sa tête sous ma clavicule. Elle s'arrima à mon pull en me donnant l'impression qu'à tout moment, je pourrais la lâcher. C'était une sensation inconfortable.

Quand de l'ombre naît la lumière // Livaï X Reader - TERMINEEWhere stories live. Discover now