Chapitre 9.4

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Hanji accepta de me déposer au centre commercial avant de partir travailler. Elle bâillait toutes les cinq secondes. Erwin lui accaparait toute son énergie. Quand elle revenait à la maison, elle se reposait, loin de cet homme qui lui demandait visiblement trop d'attention. Pour être honnête, je le remerciais, car maintenant, je fréquentais plus le côté fou de Hanji.

— Je rentrerais sûrement tard, ne m'attends pas pour manger, m'informa-t-elle

J'opinai du chef. Je n'avais pas besoin de détail pour comprendre où elle serait. Je claquai la portière, balançai mon sac de sport dans mon dos et entrai dans cet immense gratte-ciel. Je me dirigeai vers l'escalateur central et me laissai emporter jusqu'au cinquième étage. Je grimpai ensuite les quelque marches pour arriver à la salle de sport.

Je saluai d'un hochement de tête la jeune femme à l'accueil au nombril à l'air et lui présentai mon badge sous une fausse identité. Je m'enfermai dans les vestiaires, extirpai mes baskets du sac, ainsi qu'une serviette et une bouteille d'eau. Puis, je m'attachai les cheveux et m'aventurai dans la salle de combat où seuls quelques rares membres avaient l'autorisation d'entrer.

Dès que j'eus franchi la porte, les regards se levèrent dans ma direction. Un combat intense sur ma droite cessa. Celui du coach. Baraqué, gonflé à bloc, les yeux noirs, les traits sombres et le crâne rasé, il était le premier à m'avoir accepté dans le groupe. Et il était aussi le premier à connaître mon identité. Il m'avait observé boxer contre un punching-ball. C'était juste après avoir pris un savon par mon boss. Mon visage ne ressemblait plus à rien. Ayant eu marre qu'il me relooke, je lui avais demandé de remplacer le pauvre perchoir qui recevait des coups depuis une demi-heure.

Il garde sa défaite en travers de la gorge bien qu'il m'ait laminée deux fois de suite.

Je hochai la tête, il me répondit. J'enjambai le grand tatami principal au centre de cette luxueuse salle, posai ma bouteille près d'une machine, ma serviette sur un banc, et montai sur le tapis de course.

Écouteur aux oreilles, j'activai la musique sur mon portable et débutai ma marche tranquillement. Rien qu'au niveau un, mon cœur s'emballait pour un rien. J'adoptai une respiration régulière, mais avec un rythme cardiaque aussi agité, la tâche me semblait compliquée. Je n'avais plus fait de sport depuis deux mois. Depuis que mon état s'était aggravé. Quand je rentrais à la maison après une séance de sport, je m'écroulais dans mon lit et ne me réveillais parfois que dix heures plus tard. Je n'osais pas dire à Hanji qu'en fait, j'avais perdu connaissance. J'avais arrêté de fournir des efforts le jour où elle avait appelé le secours. M'en débarrasser n'avait pas été de tout repos.

Je marchai sur le tapis, la musique dans les tympans. Je m'oubliai dans la mélodie du violon, de beaux yeux bleu glaçant incrustés dans mon esprit, impossible à les chasser. Je les revoyais s'embraser au-dessus de ma prestation. Je retraçais mentalement le parcours de ses mains sur mon corps. J'entendais sa voix vibrante se déformer par le désir que je lui prodiguais. Nouveau. Exaltant.

— Chérie ! Quelle belle surprise !

Je sursautai sur moi-même. Un écouteur tomba le long de mon épaule. J'appuyai sur le bouton stop, mon palpitant se remettant doucement de cette voix masculine exécrable.

— Qu'est-ce que tu fais là ? On se voit trop souvent en ce moment.

Franck s'accouda sur la machine, un mauvais sourire dévoré par sa barbe noire. Son tee-shirt trempait de sa sueur et se moulait à ses muscles gonflés à leur paroxysme. De longues veines arpentaient ses bras colossaux. Il pourrait me broyer le cou d'une simple poignée de main.

Quand de l'ombre naît la lumière // Livaï X Reader - TERMINEEWhere stories live. Discover now