Chapitre 10.1

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Mardi soir, Hanji avait déboulé dans la maison après son séjour chez Erwin. J'étais sur le point de dormir quand elle a envahi mon espace privé. Sur le moment, j'étais plutôt heureuse de la retrouver, alors je ne l'avais pas congédié de suite. Nous avions discuté.

Encore...

Et encore...

Elle jacassait. Mon sommeil en retard me suppliait de la faire partir de ma chambre. Mais une fois qu'elle était lancée, je ne pouvais plus l'arrêter. Elle me décrivait sans gêne ses soirées avec Erwin, elle n'oubliait pas les détails les plus importants et au bout d'une heure, elle m'avait enjambé, plaqué contre le matelas et dans le blanc des yeux, elle m'avait débité ces précieux conseils sur les rapports sexuels. Intérieurement, je faisais la morte. Même si, une oreille écoutait avec attention.

— Il faut être détendue. Si tu es crispée, tu auras mal... Si un truc ne te plaît pas, dis-le-lui sans tarder. Sinon, il va croire que tu aimes bien et recommencer... Les hommes ne devinent rien. Il faut communiquer. Par contre, nous, les femmes, on sait quand quelque chose les stimule davantage. Par exemple, d'après mes expériences, je sais qu'ils adorent entendre leur prénom pendant qu'on jouit. Ils se sentent forts, fiers. À croire que sa relève de l'impossible de faire jouir une femme. Bref.... Empoigne-lui les fesses aussi ! Griffe son torse avec sensualité. Le lendemain, il aura la trace de votre lutte. C'est trop excitant. Tu marques ton territoire !... Ne mets jamais les dents ! Va-s'y tranquille. Avec ta langue, tu lèches le gland. Tu descends au fur et à mesure. Le sexe, c'est de la patience. On la déteste, mais une fois que ça explose, on adore, on la bénit, et on en redemande...

— Très bien, ça suffit. Pourquoi tu me racontes tout ça ? avais-je râlé.

— Qui le fera sinon ?

Je n'avais pas fermé l'œil de la nuit. Résultat, mon cerveau marchait à deux à l'heure et depuis une bonne demi-heure, je maintenais la porte de mon placard ouvert et essayais de savoir ce que je devais mettre dans ma valise. J'avais sorti mes armes, mes couteaux. Juste au cas où. Mais j'avais oublié un détail. Si nous quittions le territoire, je devrais me confronter à la douane. Je ne pouvais rien apporter avec moi et ça m'irritait. Ce voyage ne m'assurait rien de bon. Seulement, c'était une occasion en or de m'incruster dans sa vie privée.

— T'as toujours pas fait ta valise ? s'exclama ma colloc, tu ne comptes pas prendre tous ces... machins, rassure-moi ?

Entre deux doigts, elle souleva un poignard et le dévisagea. Je le lui piquai et le rangeai dans mon tiroir avec les autres.

— Non. Je ne le sens pas, putain.

— Ce n'est pas le moment de faire machine arrière ! intervint-elle, va à la douche et je m'occupe de ton sac.

— Là, je ne le sens pas, mais alors, pas du tout.

Elle me retourna brusquement et me poussa hors de ma chambre en ajoutant d'une voix peu rassurante :

— Chut, femme ! Laisse tata Hanji s'occuper de tout !

Elle me calqua la porte au nez. Je grattai mon front, les yeux au ciel, et m'orientai vers la salle de bain d'un pas nonchalant avec un tas d'appréhension qui me suivait à la trace.

***

Le chauffeur se gara devant notre allée. J'attrapai la bandoulière de mon gros sac et le coinçai sur mon épaule. Dehors, le conducteur en costume et au teint mat m'attendait. Lorsqu'il me vit quitter le seuil de l'entrée, il marcha dans ma direction et me demanda l'autorisation de mettre mon sac dans le coffre. J'acceptai et devant la portière ouverte, je me retournai vers Hanji. Elle remonta ses grosses lunettes et m'attira dans ses bras.

Quand de l'ombre naît la lumière // Livaï X Reader - TERMINEEWhere stories live. Discover now