Chapitre 12.2

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— Joyeux anniversaire, Yuki !

Son sourire effaçait ce ciel grisâtre qui plombait la capitale depuis l'aube. Dans sa robe rose, cintrée d'un ruban, elle m'étreignit de ses bras frêles et me remercia de ma venue avec sa voix timorée.

Tout heureuse, elle prit ma main et m'amena en direction de sa maison. Enfin... « Maison » était un bien petit mot pour décrire cette immense demeure. J'entrai avec les yeux écarquillés et la bouche ouverte, encombrée par un sentiment de mal-être. Un espace démesuré servait de salon. Au fond, la salle à manger donnait sur le jardin.

Je marchai jusqu'au canapé beige à angle, tourné face à une magnifique cheminée. Dessus, des photos de Yuki et des bougies.

— (T/P), bienvenue ! s'exclama Mai

Le bruit d'une porte coulissante m'incita à me tourner. J'aperçus un bout de la cuisine derrière la silhouette parfaite de Mai. Elle m'enlaça avec cette familiarité que je ne connaissais pas avant Hanji et m'invita dans cette pièce américaine colorée de blanc et de beige.

— C'est très gentil de me recevoir, répondis-je intimidée par tant de luxe.

— C'est à nous de te remercier, voyons. Yuki voulait absolument te revoir depuis la réception.

La petite gardait toujours sa main dans la mienne. Elle affichait une expression si radieuse que je ne doutais pas en la sincérité de sa mère. Son sourire me contaminait et apaisait ce poids que je traînais dès mon arrivée dans cette propriété privée, gardée par des agents.

— L'anniversaire se passera à l'extérieur. La table est déjà prête. J'espère juste qu'il ne va pas pleuvoir... Le ciel est bien couvert...

Je zieutai l'ouverture en direction de la salle à manger. Dehors, je pouvais voir des ballons personnalisés, des guirlandes d'anniversaire. Mais je bloquais surtout sur l'étendue de leur terrain... Je n'en voyais pas la fin.

— Il reste le plus important à faire. Yuki a insisté pour le faire avec toi.

— Il faut qu'on fasse le gâteau ! intervint la star de la journée.

Sa mère m'expliqua qu'elle aimait pâtisser et qu'elle voulait partager ce moment avec moi. J'en étais sans voix. Je ne comprenais pas pourquoi. Le poids que je pensais perdu revint en force. Et pire.

— Tout est déjà sorti sur l'îlot. La recette est là.

En effet, tous les ingrédients jonchaient le plan de travail. Mai m'expliqua l'utilisation du four au touché digital avant que Yuki s'impatiente.

— C'est bon, maman... On va gérer !

— D'accord, d'accord ! Les invités arrivent dans une petite heure, me prévint-elle avant d'être chassée de sa cuisine.

Yuki ferma la porte coulissante. Mai imita un baiser derrière la grande verrière et s'en alla à ses occupations. Yuki roula des yeux et monta sur une chaise haute en glissant le livre de recettes vers moi.

— Une tarte aux fraises, lus-je

— Penses-tu en être capable ? se moqua-t-elle d'une voix hautaine.

Un coin de mes lèvres tressauta. Je fis le tour de l'îlot, et le toisai de ma hauteur. La petite ne baissa pas les yeux, ne cligna même pas des cils. Elle gardait son sourire sarcastique sur sa jolie frimousse.

— Et toi ? balançai-je

— Les doigts dans le nez.

— Alors, au fourneau.

Quand de l'ombre naît la lumière // Livaï X Reader - TERMINEEWhere stories live. Discover now