Recueil de one shots autour d'Ivar the Boneless. Les histoires mettent en scène l'Ivar de la série (période viking donc) aussi bien qu'un Ivar moderne.
Il est possible qu'à l'occasion, avec l'accord de l'auteur, je traduise l'un ou l'autre one shot...
- C'est l'Anja de "À propos d'Ivar" et du "Lac". "Cauchemars" se situe beaucoup plus loin dans le temps, des mois après qu'Anja soit revenue à Kattegat.
- Je remercie Luna_ann, c'est une de nos multiples discussions qui m'a inspirée pour écrire ceci (en substance, Ivar ressent-il ou non de la culpabilité d'avoir tué Sigurd)
Résumé : Anja et Ivar sont en couple maintenant. Parfois, les nuits d'Ivar sont particulièrement difficiles.
Avertissements : angoisse+++, colère
Mots : 2918
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Le soleil brille haut dans le ciel de Kattegat pour la première fois depuis des jours et Mère l'a autorisé à sortir. Une esclave l'a porté, installé dans sa charrette puis a recouvert ses jambes d'une épaisse fourrure.
Mère dit toujours que c'est parce que le froid augmente ses douleurs mais il connaît la vraie raison : elle ne veut pas que les autres voient ses jambes. Déformées, hideuses, inutiles, monstrueuses. Honteuses.
Il doit avoir cinq ans. Peut-être six. Il voit les enfants jouer à quelques mètres de lui. Des fils et des filles de paysans, de guerriers, de marchands. Et un prince. Sigurd.
Ubbe et Hvitserk sont partis pêcher. Il aimerait qu'Ubbe soit là. Ubbe fait toujours attention à lui, au moins un peu.
Mais il est seul. Et ça lui fait mal. Plus mal que la douleur dans ses jambes quand Père le serre un peu trop fort contre lui.
Les enfants jouent, se lancent une balle que l'un d'eux a confectionnée avec de la paille et de la corde. Il aimerait tant jouer avec eux.
Mais il est invisible. Et ça lui fait mal. Plus mal que la douleur dans ses jambes quand elle l'empêche de dormir en plein cœur de la nuit.
Il lève les bras au ciel pour attirer leur attention. Les appelle. « Gudrun, ici ! » Il agite ses petites mains dans sa direction. La fille ne le regarde même pas. Pas plus que les autres enfants.
Mais il entend leurs rires. Ils rient de lui, il en est sûr... Et ça lui fait tellement mal qu'il doit ravaler ses larmes.
Et soudain son frère est en face de lui. Sigurd. « Alors petit Ivar, tu veux jouer aussi ? »
Il n'y croit pas pour commencer. Son aîné n'est jamais gentil avec lui. Il essaie de lire dans ses yeux mais son œil de serpent le rend terriblement difficile à déchiffrer. « Alors Ivar, tu veux jouer ? » Son frère insiste. Il n'arrive pas à capter de malice dans sa voix. Il n'a que cinq ans. Il opine de la tête, plusieurs fois, très vite. Il en a tellement envie.
