Ivar's Imagines

Le cri (1ère partie)

Intervenants : Ivar x lectrice

Remarques (et j'en ai des tonnes !) :

- c'est la première fois que j'écris avec insertion du lecteur. L'insertion de ton prénom (ou du prénom de ton choix) est indiqué par le code utilisé habituellement en anglais, soit « Y/N » (Your/Name).

- Mon style dans cette fic est extrêmement dépouillé, c'est complètement volontaire. Je voulais voir si j'étais capable de faire quelque chose de moins alambiqué que ce que j'écris d'habitude.

- J'ai beaucoup hésité entre le tutoiement et le vouvoiement. Je regarde Vikings en VO, donc le tutoiement est la règle. Je sais que dans les pays scandinaves le vouvoiement de politesse s'est complètement perdu. Après vérification, c'est une disparition récente, les années 60 pour la Suède, les années 80 pour la Norvège.

Ça veut dire qu'avant, le vouvoiement de politesse existait. Et donc, je suis partie du principe qu'il devait également exister en vieux Norrois (d'autant qu'on sait qu'il existait en vieil Anglois, et que le vieux Norrois et le vieil Anglois sont toutes les deux des langues germaniques d'origine indo-européenne). Donc voilà pourquoi la lectrice vouvoie Ivar, même si à titre personnel je trouve ça bizarre, et ce quel que soit le statut de ladite lectrice.

- Enfin, vous lirez qu'Ivar parle de lui-même en se traitant d'infirme. Encore une fois, je regarde en VO, donc je ne sais pas quel est le terme utilisé en VF. Mais « cripple », qui est le mot utilisé en VO se traduit à priori par « infirme ».  Je ne suis pas certaine que le terme « infirme » soit aussi dépréciatif que ne l'est « cripple ». Mais clairement, quand Ivar se fait traiter de « cripple » ou qu'il parle de lui-même en ces termes, c'est terriblement péjoratif. Donc en lisant « infirme », il faut garder cette notion-là à l'esprit. C'est pour ça que dans toutes mes fics je serai toujours très prudente avec l'emploi de ce mot. Dans la série, à l'exception de Floki (et encore, il l'appelle « crippled bastard » ce qui veut dire « bâtard estropié », ou il le remercie d'avoir traîné son « crippled ass » soit « cul estropié » jusque chez lui mais je ne suis pas certaine qu'il l'appelle vraiment « cripple » et même si c'est le cas la relation entre eux est tellement forte et particulière que personne ne pourra jamais suspecter Floki de mauvaises intentions), les gens qui tiennent à Ivar ne parlent jamais de lui en tant que « cripple ». Le seul membre de sa famille à le faire, c'est Sigurd, et Sigurd eh bien... est Sigurd... Les gens qui utilisent le terme « cripple » (ou « infirme » donc selon ma traduction) le font pour se moquer et/ou l'humilier. Et Ivar l'utilise en parlant de lui-même et rien que ça donne une idée du peu d'estime qu'il a pour sa propre personne (sauf en ce qui concerne son intelligence, on est bien d'accord !).

- Je profite de cette longue digression pour ajouter ceci. Quand on regarde la série ou qu'on lit des fics qui s'y rapportent, il faut toujours garder en tête qu 'Ivar évolue dans une société capacitiste. Kézako ? Le capacitisme est une discrimination défavorable à l'égard des personnes handicapées. En gros, du racisme vis-à-vis des handicapés. Il n'est pas certain que les vikings aient été réellement capacitistes mais c'est le choix du créateur de la série, Michael Hirst. Pour comprendre complètement Ivar, il faut garder ça en tête. Garder à l'esprit que pour ses contemporains (dans la série), il est une sorte de monstruosité qui ne mérite pas d'être en vie. Il n'est pas aimable au sens premier du terme, ce qui veut dire qu'il ne peut pas être aimé (ou du moins il est convaincu de ne pas pouvoir l'être). Ce qu'il dit à Freydís dans l'épisode 5x15 est très révélateur (je traduis à l'arrache) : « À l'exception de ma mère, je n'ai jamais vraiment su ce que c'était que d'être aimé, ni su ce qu'était le véritable amour. Mon père a voulu me laisser mourir dans la nature quand j'étais un bébé, parce que j'étais un infirme. Tout le monde m'a toujours traité d'abord comme un infirme. Tout ce que je voulais c'était d'être aimé. Mais j'ai vu que c'était impossible. » Mais chouchou, moi je t'aime !!!!