Au cœur de la fiction (Première Partie ) ⁿᵃᵐᵍⁱ

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Personne ne s'arrêtait jamais pour lui.
Personne ne lui prêtait jamais attention.
Personne ne lui a jamais adressé un sourire, ni même un regard ; depuis son départ.
Tout le monde l'ignorait, tout le monde faisait comme s'il était minuscule, comme s'il était invisible, un grain de poussière qui leur faisait mal aux yeux.
De loin dans ses souvenirs ; l'unique personne qui lui a jamais témoigné de l'intérêt ou de la gentillesse était parti. Il ne savait ou ni pourquoi ; en avait-il marre de lui ? Assez de son mutisme ? De ses regards tristes et dénués de vie ? De son teint blafard et de son frêle corps fin ?
Chaque nuit ; il fouillait dans tout les recoins de ses souvenirs, en quête de quelque chose de chaud, d'aimant, de réconfortant...Mais rien. Pas un nom, ni un visage ni un endroit à part celui où il se trouvait actuellement n'existe dans sa tête ; les formes de visages qu'il distinguait sont tous flous, sans expressions et ils se ressemblaient tous. Le seul dont il parvenait clairement à se rappeler est le sien mais pourtant il était parti, il l'avait laissé seul, au milieu de tous ces humains semblables à des robots articulés car ils étaient tous dénués de chaleur humaine.

D'abord, en voyant son absence, il a cru qu'il s'est juste absenté. Puis au fil des jours ; il n'a toujours pas réapparu. Et puis, un matin ; un homme, portant presque les même vêtements que lui, ayant également la même stature était apparu dans sa chambre. L'Homme lui souriait, mais le sourire était très différent du sien ; l'homme ne dégageait pas l'aura chaleureuse et rassurante qu'il avait ; à voix basse, il lui avait annoncé qu'à présent, il sera son responsable puis l'homme l'a intensément regardé en répétant son nom, comme une incantation : « YoonGi, Min YoonGi ». YoonGi en avait frissonné.
Depuis son départ ; YoonGi était retombé encore plus profondément dans les abysses de ses peurs et de son propre monde. Il s'est retranché de plus en plus dans sa bulle.
L'homme a irrévocablement failli à sa mission et YoonGi avait perdu l'unique être humain qui le faisait ressentir « plus vivant ».
Il avait arrêté de compter, depuis combien de temps était-il parti ? Ou est-il ? M'a-t-il remplacé ? Ces questions, pendant ses nuits d'insomnies ; venaient le hanter. Plus le temps passait ; plus les questions s'ajoutaient : 'Pourquoi était-il parti ', 'Ai-je fais quelque chose qu'il ne fallait pas, qui l'aurait déplu' ; 'reviendrait-il un jour' ?

Quelques mois après son départ, YoonGi a passé le clair de son temps à guetter la porte d'entrée ; les yeux inlassablement en train de fouiller tout le centre. A son plus grand tristesse, il n'était jamais réapparu. A force d'attendre ; YoonGi avait perdu la notion de temps et du monde gravitant autours de lui.
Par conséquent, le monde entier aussi a fini par le recaler, le reléguer en dernière plan. Ses repas lui paraissait fades et sans saveurs.
Le temps lui paraissait toujours maussade.
Le monde était triste et terne.

En cet après midi de Mai ; assit au coin de la salle ; seul, le dos contre le mur, serrant une peluche dans ses bras ; YoonGi regardait d'un regard vide le monde qui gargouillait de vie et d'entrain ; nombreuses personnes faisaient des allers-retours devant lui, mais aucune ne semble le remarquer.

_ Remarqueront-elles si je reste à jamais ici ? –demanda t-il avec sa voix à peine audible.

Tout à coup ; son cœur battait violement : non ! C'est impossible ! Ca ne peut pas être lui ! Il est parti, loin.
Et pourtant, cette démarche souple, presque royale, ce sourire, ce visage...C'est lui. Il n'était visiblement pas le seul à l'avoir vu puisque tout le monde s'est arrêté et l'acclamait déjà. L'effervescence régnait dans la grande salle.
Dans son stupeur, il s'est levé et à mesure qu'il s'approchait de lui ; ses jambes lui a semblé constituer de coton tellement il vacillait. Il s'est arrêté à quelques mètre et heureusement ; la petite foule s'est dispersé.

Sa voix, son sourire, ses yeux pétillants et pleins de vivacité, il n'a pas perdu son éclat ; il n'a rien perdu, par contre, il a pris quelque chose : enfin, quelques kilos de plus.
Une grande bouffée de sentiment inconnu le submerge alors : un sentiment mêlée de haine et de mal : une sensation qui lui faisait parcourir un mal être.
A côté de lui, se tenait un garçon qui lui faisait la même taille, un garçon plein de vie également, un garçon souriant qui se portait très bien, pas comme moi -se dit amèrement YoonGi.