Chapitre 31-3 : Feuler

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Ses s'éclairèrent alors, quand il comprit ce que j'avais dit. Il sembla rassuré un instant, mais de la méfiance émanait toujours de son regard. Il scruta autour de lui et m'invita à me lever. Je le suivis sans vraiment faire attention à ce que je faisais. 

Mes pensées noires m'assaillaient, j'étais prisonnière de mes émotions. De ma peur. 

Il me demanda de prendre mes affaires te nous sortîmes de la salle de sport. Je fis tout cela mécaniquement, complètement obsédée par ces sombres réflexions. Il m'entraîna sous la pluie battante. Je trébuchai parfois, ne regardant que mes pieds. Plusieurs fois Miller dut me rattraper pour ne pas que je tombe.

Il me fit descendre dans la petite cave, la même qu'après mon combat contre Cathleen. Je me souvenais vaguement d'un vieux canapé, et d'un miroir cassé. La peur et la fureur faisaient rage en moi. Je n'en pouvais plus. J'allais exploser d'un moment à un autre. Je le sentais. J'étais comme pris de frénésie, j'avais envie de courir, où à l'inverse de m'enfoncer dans un trou. Et ne plus jamais en sortir.

Miller m'obligea à m'asseoir sur le petit canapé, alors que je fixai la porte comme une acharnée. Il se planta devant moi et me força à le regarder dans les yeux. Malgré son courage, il laissait une petite place à la frayeur. Dans les miens ne devaient transparaître que du désespoir. 

Il saisit mes épaules, sachant que je voulais seulement sortir d'ici. Il parla d'une voix implacable, décisive. 

– Tu ne tueras personne sous une forme de Mutant ! Tu m'as compris ? Tu ne tueras personne sans l'avoir décidé ! s'écria Miller.

Il avait parlé si fort que cela m'apeura. Je m'affolai, comme une enfant. Mais plus que cela, c'était ses mots qui me terrifiaient. J'aurais tellement aimé être autre part, quelqu'un d'autre. Il répéta sa phrase, qui semblait de l'extérieur ne pas m'atteindre. En vérité, à l'intérieur, c'était tout l'inverse.

J'avais les mains sur les oreilles, je ne voulais rien entendre. Je secouais la tête. Je voulais partir, fuir ce monde trop compliqué pour moi. J'avais essayé tant bien que mal d'ignorer ma mutation, de ce qui pouvait m'arriver, j'étais une bombe à retardement. J'allais exploser, d'un moment à l'autre. 

J'étais capable de repousser mes problèmes en les fuyant, mais au bout d'un moment, ils me rattrapaient toujours. Et à cet instant-là, ils exploseraient, comme toujours. Je ne me rendis pas compte que je marmonnais des paroles incompréhensibles. Mais même si moi je ne pouvais les comprendre, Miller sembla choqué en les entendant. 

Il cligna des yeux plusieurs fois et répéta des mots que je ne voulais pas entendre, mains toujours plaquées sur mes oreilles. Miller hésita un instant, mais finit par poser ses mains sur mes bras pour m'obliger à l'écouter. Il était plus fort que moi, et réussis à débcoucher mes oreilles. Il voulait me faire entendre raison, mais moi je ne voulais pas l'écouter, j'en avais marre d'être moi, je voulais fuir le plus loin possible.

– Écoute-moi, bordel ! s'écria Miller.

C'était la première fois que je le voyais aussi vulgaire, mais je n'y fis pas attention le moins du monde. Je m'acharnai à boucher mes oreilles, mais lui me retenait les bras. Je finis par le bousculer en sautant du canapé. Je courus presque vers la porte, mais quand je voulu l'ouvrir, elle résista. Miller l'avait fermé à clé.

– Laissez-moi sortir d'ici ! hurlai-je, mon cœur battant la chamade.

– Amy, calmes-toi je t'en supplie ! m'implora Miller en levant ses mains.

Je cherchai partout un moyen de sortir, mais la seule issue était bloquée. Miller tenta un pas vers moi, très doucement. Cela suffit pour me sentir menacé une bonne fois pour toute. 

Mutante - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant