TWILIGHT - RÉVOLUTION (Tome 2)

15. ÉPILOGUE : UNION (Partie XI)

Je jetais de temps à autre un regard à Renesmée et je vis bien à la manière dont elle remuait nerveusement les jambes qu'elle était aussi impatiente que moi d'arriver à destination. Elle était heureuse de retrouver son amie Emily mais surtout, elle s'impatientait de remplir la mission qui lui avait été confiée.

Je n'avais aucun doute sur le fait qu'elle n'avait pas hérité ce courage de moi. Même si j'apprenais avec le temps à accepter d'être constamment une attraction, je n'en restais pas moins toujours gênée lorsque l'attention que j'attirais devenait trop importante. Et je ne pouvais être qu'admirative en sachant ce que Renesmée allait devoir faire ce soir.

En effet, Emily était passée à la villa quelques jours seulement après que nous ayons reçu notre invitation. Elle avait souhaité parler à Renesmée et lui avait tout simplement demandé de bien vouloir apporter les alliances pendant la cérémonie.

La petite allait devoir traverser la grande allée au milieu des invités et porter dans ses mains un petit coussin sur lequel seraient déposés les deux anneaux. Humaine, j'aurais, sans doute aucun, refusé ce genre de chose. Je n'aurais pas manqué de me prendre les pieds et de trébucher devant tout le monde, de faire rouler les alliances je ne sais où, avant de piquer un fard et de me sentir gênée pour le reste de la soirée.

Renesmée avait bien manifesté quelques réticences - notamment parce qu'elle n'était pas des leurs et avait eu peur de froisser quelqu'un - mais avait vite accepté, trop fière de la faveur que lui demandait son amie.

Le voyage fut plus rapide que prévu, comme Jacob et moi nous en étions doutés. Carlisle, Rosalie, Alice et Edward s'étaient lancés dans une petite course, une fois que nous nous étions suffisamment éloignés de la ville et des routes trop fréquentées.

Je me surpris à rire alors que nous dépassâmes le cabriolet de ma belle-sœur, tandis qu'Emmett trépignait sur son siège de frustration. Moi qui n'avais pas hésité à condamner les excès de vitesse d'Edward autrefois, je ne montrais vraiment pas le bon exemple à ma fille aujourd'hui en me permettant d'en rire. Mais je n'aurais voulu manquer l'expression outragée de mon beau-frère pour rien au monde.

Nous atteignîmes bientôt la frontière du territoire Quileute, où nous ralentîmes singulièrement notre allure et je ne pus m'empêcher de repenser à l'époque encore humaine où Edward passait courageusement – pour lui – le relais de ma sécurité à Jacob, à cet endroit même. Oui, les choses avaient vraiment changé. Ce temps-là était bel et bien révolu.

- Où est-ce qu'on devrait aller en premier lieu, à ton avis ? s'enquit finalement Edward, lorsque nous arrivâmes au village.

- Je t'aurais bien dit d'aller directement chez Emily, mais il faut passer prendre Jacob d'abord, lui rappelai-je.

Edward prit donc la tête de notre convoi et partit en direction de la maisonnette des Black. Lorsque nous nous approchâmes de celle-ci, j'aperçus Jacob discuter avec cinq autres garçons, tous convenablement habillés pour la circonstance. Celui-ci nous aperçut de loin et agita la main, alors que ses amis s'étaient retournés pour nous voir arriver.