TWILIGHT - RÉVOLUTION (Tome 2)

12. RETOUR (Partie X)

- Bien sûr, acquiesçai-je. Je comprends.

- Tiens-moi au courant le jour où...

- Ne t'en fais pas, papa. Évidemment que je te tiendrai au courant. La question ne se pose même pas.

- Bon, je vais rentrer maintenant. Il est déjà tard, je n'aurais peut-être pas dû venir à une heure pareille, d'ailleurs.

- Au contraire, le coupai-je, je suis contente que tu sois venu. Et ne t'en fais pas trop pour cette histoire. Tout s'arrangera bientôt.

Un dernier mensonge qui lui permettrait peut-être de s'en aller sans s'inquiéter plus qu'il ne lui était nécessaire - même si j'avais conscience que cet espoir était chimérique.

- Bella, j'ai une dernière question à te poser, hésita-t-il.

- Vas-y, l'encourageai-je, anxieuse.

- Est-ce que toi, tu vas bien ? Et je t'en prie, ne me dis pas de mensonges.

- Si tu as déjà ton idée, pourquoi me le demander ? marmottai-je.

- Parce que j'ai besoin de te l'entendre dire. J'aimerais que tu sois honnête avec moi.

- D'accord, papa. Pour être franche... ça ne va pas très bien en ce moment.

Si j'avais voulu me montrer parfaitement sincère, je lui aurais carrément avoué que cela n'allait absolument pas dans ma vie depuis quelques temps. Mais je ne voyais pas comment lui épargner des tracas supplémentaires autrement qu'en déformant quelque peu la vérité.

- Je ne peux vraiment rien faire pour t'aider ? m'interrogea-t-il sans grand espoir.

Je pinçai les lèvres tristement et secouai la tête.

- Non, tu ne peux rien pour moi. Mais ne t'en fais pas, je suis certaine que tout va s'arranger.

J'enfonçais le clou en lui réitérant ce mensonge mais encore une fois, je n'avais pas le choix. Charlie fit la moue, comme s'il était peu convaincu par la dernière partie de ma phrase - je n'avais pas donné le change, apparemment.

- À mon tour de te poser une question, papa, déclarai-je, à la fois par curiosité mais également dans le but de changer de sujet.

- Je t'écoute, accepta-t-il, un peu surpris.

- Qu'est-ce qui t'a amené à venir jusqu'ici ?

Il était vrai que Charlie était subitement arrivé à la villa sans prévenir, sans que je puisse deviner ce qui l'avait brusquement amené à se réconcilier avec moi.

- Sue, reconnut-il. C'est elle qui a abordé le sujet avec moi. Elle m'a dit que tu traversais une période difficile en ce moment et que cette situation n'était facile à vivre ni pour toi, ni pour moi. Elle m'a aussi dit que je devais te laisser une chance de t'expliquer. Je lui ai répété que tu n'avais rien voulu me dire, mais elle a insisté en disant que tu ne devais pas avoir le choix. Tu sais, ce n'est pas la première fois qu'on entamait cette discussion elle et moi, mais jusque-là, je ne l'avais jamais laissée aller jusqu'au bout parce que j'étais rudement en colère dès que je repensais à ce qu'il s'était passé. Et puis, ce soir, Sue est passée à la maison alors que j'étais particulièrement mal. Elle a recommencé en disant qu'elle savait très bien pourquoi, mais cette fois je ne lui ai pas répondu, parce que j'étais trop mal pour être en colère. Quand elle est repartie, après m'avoir fait promettre que j'y réfléchirais, je suis monté me coucher mais... je n'arrivais pas à fermer l'œil, comme c'est le cas depuis plusieurs nuits maintenant. J'ai commencé à sérieusement réfléchir et puis d'un coup, je me suis rhabillé et j'ai sauté dans la voiture. Je n'avais même pas pensé qu'il était une heure du matin et que tout le monde devait sûrement être en train de dormir. Mais je vois que toi non plus tu ne dors pas beaucoup ces temps-ci. Je me trompe ?