12. RETOUR (Partie III)

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Je doutais que les autres l'aient seulement remarqué, tant ils avaient à faire avec leurs propres réflexions, mais moi qui ne passais plus une seconde sans quitter des yeux le visage d'Edward - où je cherchais quelquefois désespérément les traits de Renesmée -, je ne parvenais plus à soutenir la vision de son tourment.

J'avais immédiatement compris qu'il y avait quelque chose derrière tout ça, de pire – si cela était encore possible – que ce qu'il nous était arrivé. Je finis par lui demander un soir ce qui le torturait à ce point.

- Ce n'est rien, assura-t-il en tentant de couper court aux explications.

- Je t'en prie, ne me cache pas ça, le suppliai-je, refusant sa dérobade. Je sais qu'il y a quelque chose qui te blesse en ce moment, et je veux savoir ce que c'est.

Il secoua la tête négativement l'espace d'une seconde, avant de rencontrer mon regard et de flancher.

- C'est Jacob, soupira-t-il, l'air d'avoir honte de paraître le blâmer. Et les autres...

Je ne voyais pas où il voulait en venir et le lui fis savoir.

- Je sais très bien qu'ils n'y peuvent rien... Je fais la même chose qu'eux.

Il s'arrêta une seconde avant de reprendre, l'air de ne pas être certain de vouloir continuer.

- Ma capacité à lire dans les pensées des gens est un peu gênante, ces temps-ci, expliqua-t-il enfin et j'entrevis alors le problème. À chaque minute qui passe, Jacob repense à la façon dont s'est déroulée l'attaque. Et je n'en peux plus de voir le visage de Renesmée déformé par la peur. Déjà que cette image était gravée au fer rouge dans ma mémoire, Jacob me la met sous les yeux constamment. Je sais qu'il n'y peut rien et je ne lui en veux absolument pas. Et puis, Alice repense beaucoup aux dernières visions qu'elle a eues, notamment celle où nous étions tous en Italie. Et te voir mourir, même si je sais que cela n'est jamais arrivé, je ne peux plus le supporter, lâcha-t-il d'une voix brisée. Je crois que c'est surtout pour ça que j'étais en colère quand tu t'es rendue chez les Volturi. Non pas contre toi, mais contre le fait que je pourrais voir cette vision se concrétiser à ce moment-là. Et j'ai compris ce que tu as ressenti lorsque cela avait été mon cas.

- Je suis désolée, chuchotai-je en le prenant dans mes bras.

- Je ne suis pas le plus à plaindre, tu sais, objecta-t-il tout de même en me rendant mon étreinte. Tu n'imagines même pas dans quel état peut se trouver Jasper.

En effet, je n'osais imaginer l'horreur de la situation pour mon beau-frère. Je n'arrivais pas à comprendre comment il pouvait avoir la force de tenir, avec en prime le poids de notre douleur à supporter. Finalement, il devait être le plus fort d'entre nous.

Ce ne fut que le lendemain que j'eus une illumination. J'avais la solution au problème d'Edward et je me sentis idiote de ne pas m'en être rendu compte plus tôt. Lentement, je déployai mon bouclier hors de ma tête et commençai à protéger un par un les esprits de chacun des membres de ma famille, tous, à l'exception de celui d'Edward.

Lorsque celui-ci s'en rendit brusquement compte, il me dévisagea, avant de me sourire légèrement. Pour un temps, j'étais en mesure d'alléger ses peines. Mais nous n'étions pas plus heureux pour autant.


TWILIGHT - RÉVOLUTION (Tome 2)Where stories live. Discover now