14. ARO (Partie XVIII)

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J'ouvris de grands yeux et me retournai, paniquée, vers Edward. Ça n'allait quand même pas recommencer !

- Mais - et la lueur d'espoir qui avait allumé les yeux de l'ancienne protégée d'Aro disparut - je sais que vous êtes des gens de parole et de valeur. Je ne doute pas une seule seconde que si l'enfant qui naissait venait, d'une manière ou d'une autre, à mettre qui que ce soit en danger, vous seriez à même de prendre les mesures qui s'imposeraient. De toute façon, continua-t-il en s'adressant à Jacob, vu la manière dont tu considères cette petite, elle aura atteint sa maturité avant même que tu ne l'envisages comme autre chose qu'une enfant. Je n'ai jamais douté de votre attachement les uns pour les autres et je le ressens plus encore maintenant que vous êtes tous réunis. Votre amour est puissant. Aussi puissant que celui qui me liait à Didyme.

- Merci, Marcus, réitérai-je, sincère.

- Je n'ai jusqu'ici survécu qu'avec l'espoir secret de pouvoir assouvir ma vengeance. Grâce à vous, c'est chose faite. Une nouvelle vie s'offre à moi. S'offre à nous, corrigea-t-il. Vous avez ma parole que nous ne vous importunerons plus, car je sais que jamais nous n'aurons à nous manifester auprès de vous. J'aurais grand plaisir à vous revoir. Si vous le désirez, bien sûr.

- Nous nous reverrons, affirmai-je.

Je savais désormais que nous n'avions plus aucune crainte à avoir. J'en avais la plus intime conviction, que je n'étais pas la seule à partager d'ailleurs à en juger par l'approbation des garçons. Nul doute que je ne reviendrais jamais en ces lieux, mais n'importe où ailleurs ferait très bien l'affaire.

- Rentrez chez vous, maintenant.

Nous lui rendîmes son sourire et commençâmes à faire demi-tour, lorsque Nessie fit un signe de la main à l'hybride restée silencieuse.

- Tu peux partir, toi aussi, déclara Marcus en s'adressant à elle.

- Et mes sœurs ? demanda-t-elle avec une voix rendue rauque par l'inquiétude.

- Vous n'entendrez plus parler de nous, lui assura-t-il.

Soulagée, l'hybride nous emboîta le pas en observant une certaine distance, cependant. Je fus heureuse de pouvoir m'éloigner de l'odeur désagréable qui s'élevait toujours du bûcher. La tension qui régnait entre nous et la sœur de Nahuel fut soudain plus palpable lorsque nous nous retrouvâmes entre les quatre murs de l'ascenseur.

Elle ne désirait plus qu'une chose : disparaître de notre vue. J'aurais presque été sur le point de partager son souhait, si je n'avais pas eu autant de questions à lui poser. Je regrettais ma jalousie irrépressible à son égard - je comprenais seulement maintenant qu'elle avait dû être contrainte de tenir ce rôle de geôlière. Nous traversâmes le hall et quittâmes le bâtiment.

- Ne pars pas, Serena, protesta la petite.

Je la regardai sans comprendre. À présent que nous étions à l'air libre, Serena voulait se retirer avant même que nous ne puissions lui parler. Mais Renesmée voulut s'asseoir un moment près de la grande fontaine, au milieu de la place déserte. Nous n'avions aucune raison de refuser – même si j'aurais préféré quitter cette ville le plus vite possible, je savais que nous n'avions plus à craindre d'être surveillés désormais.


TWILIGHT - RÉVOLUTION (Tome 2)Where stories live. Discover now