12. RETOUR (Partie II)

189 18 3
                                    

Les Volturi venaient tout de même de jouer l'une des plus belles parties de leur vie. Nous qui faisions partie de l'un des plus vastes clans qu'ils aient jamais rencontré sur leur chemin, nous leur avions déjà prouvé que nous leur tiendrions toujours tête, que nous étions parfaitement capables de prendre le dessus sur eux.

Nous qui pensions nous en être définitivement débarrassés... Aujourd'hui, notre supériorité nous avait coûté cher et n'était plus. Ils avaient trouvé l'un des rares moyens – pour l'instant, j'avais même tendance à croire que c'était le seul – de parvenir à nous dompter sans avoir directement à nous affronter et sans craindre de représailles.

Nous étions à leur merci, car nous savions que rien n'était encore perdu tant que la situation ne changerait pas. Aro s'était assuré une immunité parfaite. Il savait qu'il ne courait aucun danger avec nous – sauf lorsque, comme dans mon cas, la folie avait pris le dessus sur la raison.

Mais même comme cela, je ne pesais rien dans la balance de ses inquiétudes, encore moins face à l'importance de sa garde. Rien ne me disait que j'aurais même été capable de gagner contre l'un des siens. La vision qu'avait eue Alice par le passé ne lui avait-elle pas montré que je serais morte en me battant contre Renata, si nous étions tous partis nous expliquer avec les ravisseurs ?

Si je ne faisais pas le poids face à elle, comment aurais-je pu me défendre face à quelqu'un comme Félix, la puissance à l'état pur, ou à Démétri, le chasseur né ? Je n'étais plus un nouveau-né. Peut-être qu'avec ma motivation actuelle et sans me laisser distraire, j'aurais pu me frotter à eux, mais j'avais de moins en moins confiance en mes propres capacités. Ainsi, je me sentais loin d'être une quelconque menace pour les Volturi.

Je ne faisais que me répéter ces choses-là, encore et encore, assise dans le salon aux côtés d'Edward – le salon qui était devenu notre lieu de prédilection à tous pour broyer du noir et ruminer notre chagrin.

Les réunions de famille étaient progressivement devenues silencieuses, ayant tous conscience qu'à la seconde où nous ouvrions la bouche, c'était invariablement pour évoquer le même sujet. Et revenir sans cesse dessus ne nous faisait aucun bien, bien au contraire.

Jacob essayait de faire des efforts en restant plus de cinq minutes en notre présence, et je compris que sa solitude lui devenait pesante ces jours-ci, lorsque je vis qu'il restait en notre compagnie plusieurs heures d'affilée. Une moue perpétuelle sur les lèvres et les sourcils froncés, mon meilleur ami s'enfonçait un peu plus profondément dans son malheur, à l'instar du reste de la famille.

Ce qui commençait sérieusement à m'inquiéter cependant, c'était l'expression de tristesse mêlée de souffrance qui déformait à chaque instant les traits d'Edward. Je voyais sur chacun des visages qui m'entouraient cet air sombre et accablé que je me voyais contrainte de partager. Mais la douleur qui altérait le masque de son chagrin devenait difficile à supporter.


TWILIGHT - RÉVOLUTION (Tome 2)Where stories live. Discover now