36. Parce que c'était comme ça maintenant

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Hey !  Voici la magnifique couverture de la deuxième partie, réalisée par krazymusic

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Hey ! Voici la magnifique couverture de la deuxième partie, réalisée par krazymusic . ♥️ C'est écrit Tome 2, parce qu'au départ, je voulais publier Dissonances en trois tomes, mais je ne veux pas risquer de perdre des lovely lecteurs en cours de route alors je mets tout dans un seul !!! 🎀


Cinq mois plus tard, en mai

Ça lui fait toujours le même effet. Chaque fois. Ses poumons cherchent leur air. Puis se bloquent. Ses yeux se mettent à brûler.   Mais il lutte, car les larmes n'aident personne, n'est-ce pas ?

Bien au contraire. 

D'abord, elles vous bercent de leur rythme alangui ou hachuré. Elles vous envoûtent pour mieux vous prendre au piège de votre propre misère, charriant ce désespoir que vous aviez mis tant d'efforts à endiguer.

Mais le plus grave, c'est qu'elles font souffrir ceux qui ont eu la sagesse de comprendre qu'elles sèment la détresse dans les sillages qu'elles laissent sur vos joues, entraînant les cœurs encore meurtris dans les recoins sombres de leurs blessures. 

Les premiers temps, Franz n'est pas parvenu à les refouler, ces putains de gouttes salées, lorsqu'il a lu l'affiche près de l'entrée. Cette affiche discrète dont les lettres dansaient devant ses yeux : New Born, Private Clinic.

Quatre mots. Quatre mots suffisants pour dépeindre l'horreur de leur nouvelle réalité.

Non. Ce débordement d'émotion ne l'avait pas apaisé. Mais au moins, il n'a pas fait de tort à Haydn. Parce que ses larmes, elle ne les a pas remarquées. 

De fait, elle ne le remarque pas, lui, son propre frère, tout simplement. Ni personne d'autre d'ailleurs. 

Pour Haydn, l'univers s'est rétréci à Lui, et à l'Autre, comme elle les appelle dans son délire. Elle erre, quelque part entre les deux, comme une balle de ping-pong. 

Son estomac dégringole de plusieurs étages. Il grimace. Sa sœur est folle. Sa sœur est malade. 

Plusieurs fois par semaine, il franchit les trois marches de la galerie, inspire un bon coup et tire la porte de bois ciselée peinte en kaki, le cerveau rempli à ras bord d'une incrédulité mêlée de remords. 

Comment la situation a pu dégénérer à ce point ? Après ce pressentiment ravageur que tout cela allait se produire ? D'où ça lui était venu, cette vision opaque et inutile au final ? Les pourquoi se déclinent dans toute une gamme d'émotions négatives quand il s'y met. Le goût amer laissé par cet épisode psychique ne passe pas. Il a beau cracher, ça imprègne ses papilles !

Il se déteste, quand il s'autorise à y songer. Il était responsable d'Haydn, c'était à lui de la protéger ! Il aurait dû l'obliger à voir quelqu'un. La forcer à consulter son psychologue. La traîner par les cheveux dans son bureau.

DissonancesWhere stories live. Discover now