|C H A P I T R E XXII|

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Je me suis très souvent trompée de jugement dans les définitions même de l'amour, de la foi et du ménage. Pour dire vrai, je me suis trompée dans le concept même de la vie. Le professeur Tariq Ramadan disait dans une de ses conférences: "Celui qui s'assume n'attend pas de l'autre qu'il lui dise qui il est. Il cherche qui il est et il parle de l'autre de là où il est, en ce qu'il est pour ce qu'il est avec ce qu'il espère."

Il faut bien l'écouter pou pouvoir le comprendre. Ilsavait tellement dire les choses comme elles se présentaient. J'ai trop souvent écouté la société, j'ai trop souvent fait attention à ce que les gens pensaient de moi. Si je m'assumais vraiment, jamais je n'aurai aspiré à écouter monsieur tout le monde, jamais je n'aurai souffert à cause des fausses accusions. Je me saurais limitée à celle que je sais être, une femme digne dans toute sa franchise. Je ne me saurais pas préoccuper car je sais que l'image qu'il projette de moi est fausse.

À l'heure où j'écris, je suis au moment présent de ma vie. Je veux remplir ces dernières pages qui me restent avant que l'horloge ne sonne. Que dire de plus ? L'histoire d'une épouse indignée touche peut-être à sa fin. Tout reste entre les mains Dieu. Mais avant de partir, je voudrai bien m'assurer que ma petite fille aura la vie de princesse qu'elle mérite. Je ne pourrai être plus heureuse car je sais qu'elle est entre de bonnes mains: celles de son papa. De toute ma vie, je n'ai aimé qu'un seul homme, il s'est avéré que cet homme soit l'amour de ma vie, le père de mon enfant. Il m'a souvent fait du mal mais il a su aussi m'aimer comme il le faut, me donner tout le soutien dont aurait besoin une future mère. Il a pris soin de moi sans rien demander en retour, il a su quelques fois remettre à leur place chaque personne qui m'a voulu du mal. Si j'avais suivi la douleur, la haine, j'aurai été du nombre des perdants. J'aurai non seulement perdu l'amour de ma vie, mais j'aurai vécu toute la vie dans la douleur espérant oublié celui qui a fait battre mon coeur plus fort. Je ne regrette pas de lui avoir pardonné, je ne regrette rien de ce que j'ai vécu car Allah éprouve ceux qu'Il aime. Dieu pardonne nos péchés les plus mesquins, qui suis-je alors pour ne pas pardonner ? Il faut toujours savoir pardonner quand la personne reconnaît ses erreurs et s'en excuse. Personne n'est parfait. Aujourd'hui c'est elle et demain ça pourrait être nous. La roue tourne toujours. Mamadou avait vraiment regretté. Allah l'a guidé et il a su se racheter. Prenons chaque évènement, chaque chose comme un signe du Tout Puissant et non comme un simple acte. Allah est là pour nous guider à chaque instant et nous montrer le chemin à prendre.

Je suis la femme la plus comblée, j'ose une fois encore le dire. Je remercie Ya Rabbi de m'avoir permis d'avoir vécu, de m'avoir permis d'aimer et de le vivre, d'avoir veillé sur moi. L'épreuve a été dure mais je m'en suis sortie encore plus forte. Pour dire que chaque problème a une solution, peu importe le temps que ça prend, on peut endurer et nous en sortir parce que oui "Allah n'impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité."

J'ai eu des parents formidables, une famille extraordinaire. Des frères et soeurs qui n'ont jamais cessé de me soutenir et de me démontrer leur amour. Et puis il y'a Nafi, cette femme a su m'accorder de l'importance. Je l'aime plus que je ne peux le dire. J'ai été avec elle un lien non seulement familial mais amical qui m'a rendu plus heureuse. Elle m'a donné le sourire à chaque instant de tristesse. Elle m'a tendu la main quand je tombais pour essayer de me relever et qu'on marche ensemble. Je l'aime beaucoup plus que vous ne pouvez l'imaginez, beaucoup plus qu'elle même ne peut l'imaginer.

Malik, il n'y a pas grand chose à dire. Je suis sur le point de le retrouver et qu'Allah nous donne une place au paradis.

Sans le dire, j'ai pardonné tout ce qui m'ont fait du mal, tous, sans exception. Je n'aurai pas à amener dans ma tombe de la rancœur. Je veux partir légère. À Allah nous appartenons et vers Lui nous retournerons.

Si je me devais de donner un conseil aux femmes, ce serait: À toutes les femmes du monde, blanches, ou ébènes, Battons-nous jusqu'à notre dernier souffle. Ne laissons pas cette société déterminer la femme que nous devons être. Ne laissons pas les gens juger de notre vie. Ne laissons personne nous rendre mal tout le bien qu'on a pu donné. Ayons la foi surtout, notre corps appartient au Créateur et non à la créature. Ne nous laissons pas avoir par les belles paroles ou l'argent d'un homme. Aimons sincèrement mais dans le dîn. L'amour aura beau être beau mais ceux sont nos actes qui déterminons si cet amour est halal ou haram. Je ne suis pas un modèle pour les jeunes femmes, je ne suis pas une référence parfaite même si certaines me voient comme telle. Tous les choix que j'ai fait dans ma vie ne sont pas les meilleurs. Donc tout ce que je peux conseiller est de garder la foi quelque soit l'épreuve car ce n'est que ce qui nous rapproche encore plus de notre Créateur. Et surtout, je dis bien surtout, plaçons tout notre confiance à Allah."

Ces quelques mots sont les derniers que j'ai à dire. Peut-être qu'il me reste à vivre, tout dépend du mektub. Les gens ont tendance à croire que la mort est une tragédie, moi aussi j'y ai pensé. La mort n'est pas une tragédie. Le bonheur n'est pas une satisfaction totale. Le bonheur c'est de nous contenter de ce qu'on a et d'aimer ce qui s'offre à nous. La fin s'annonce triste mais rassurez-vous, je suis plus que heureuse. J'ai vécu aux côtés d'un homme merveilleux, j'ai partagé avec lui des bons comme des mauvais moment. Il m'a donné de l'amour et aujourd'hui cet amour va bientôt porter ses fruits et prendre vie. Je suis vraiment mais sincèrement heureuse. J'ai réussi dans la vie. J'ai atteint mes objectifs. J'ai vécu les feux de l'amour et il est temps de retourner vers celui que j'Adore.

Il reste encore une dernière chose. La personne qui trouvera ce journal devra publier ce récit. Je veux que ces mémoires servent de leçon pour beaucoup de femmes ainsi que d'hommes. Je veux que ce recueil soit une aide à toutes ces femmes victimes, qui, chaque jour, vivent l'enfer. La douleur est grande mais l'issue est proche. Patientons d'une belle patience. Patienter ne veut pas dire rester les bras croisés et attendre un miracle mais c'est de faire les choses qu'il faut tout en restant dans le dîn attendant une réponse de Allah.

C'est ici qu'est censé se terminer, l'histoire d'une femme rendue indigne, l'histoire d'une « Épouse Indignée».

-Assiyãh Diallo


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As salamou aleykum, comment vous allez ? Je suis entrain de décevoir mes lectrices et ça me rend triste vous voyez le genre ? Mdrr.

Je suis sûre que vous ne vous attendez pas à une fin comme ça. Ce n'est pas la fin, il reste encore un chapitre et un épilogue.

Merci de me soutenir et 'd'être de plus en plus nombreuses. Je vous aime😘

Et aussi, allez voir ma nouvelle fiction svp. Elle s'appelle « Le banc ». Merci à celles qui iront💘💕😘

Maty, comme d'AB NTR😂

« Épouse indignée » Où les histoires vivent. Découvrez maintenant