| C H A P I T R E VI |

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La où il y'a une étincelle, il peut y avoir une flamme. Et là où il y'a une flamme quelqu'un risque de se brûler. Mais ce n'est pas parce qu'on a été brûlé que ça doit être la fin. Non, il faut toujours se battre, nous battre avec ambition, pour soi-même et pour ceux qu'on aime. Il ne faut pas laisser la douleur prendre le dessus, il ne faut pas laisser nos démons gagner. Vivons avec ce qu'on aime l'instant présent car demain est incertain.

J'avais finalement compris que pour que mon mariage fonctionne, il faut penser à Mamadou et moi plutôt que la société. J'avais compris que pour vivre heureux, il faut rendre heureux celui que j'aime.

La déception n'est jamais loin. J'avais vécu sept jours formidables avec mon mari, sept jours où je me suis sentie aimé. Mais rien est acquis, il fallait enfin que je termine le dernier rituel du mariage, j'allais enfin pouvoir sortir de la chambre et préparer pour ma famille. Mais oui je le redis, rien n'est jamais acquis [...]

01 Octobre 2015

Le mariage est différent de celui dont on parle dans certaines chroniques. Il y'a une grande différence entre la réalité et la fiction. Mais je comprend pourquoi il est plus facile d'écrire une histoire d'amour que de la vivre. On plonge dans la fiction juste parce que la réalité est dure à vivre.

J'ai commencé à m'accepter comme je suis car me plaindre tout le temps est comme ne pas faire suffisamment preuve de foi.

Je suis l'épouse de Mamadou Diop et non celle de la société.

Ce matin était la cérémonie des tresses, après ça j'avais le droit de sortir de ma chambre.
Je suis heureuse d'avoir accompli tous les rituels correctement et en présence de ma mère, qui chaque jour, je ressens de plus en plus son absence mais je devrai m'y habituer. C'est le plus dure en fait dans le mariage, quitter sa maison, ses parents pour vivre chez des gens qu'on ne connait pas si bien que ça.

- Tu devrais peut-être penser moins et te mettre à cuisiner si tu veux finir avant que ton mari ne rentre.

Je me retournai pour regarder la personne qui venait de me tirer de mes pensées. Et à ma grande surprise c'est Maty, comme d'habitude, elle trouve toujours le mot à dire.

Je ne lui répond pas. Je commence à préparer, pour la première fois depuis que je suis dans cette maison. Je veux épater mon mari, c'est bête de le dire mais je veux au moins qu'il apprécie ma cuisine.

- Fais attention à ne pas te brûler. À ce qui paraît, les femmes de ton genre sont maudites.

Je me retournai pour la regarder encore une fois sans lui répondre.

- Toi, je devrai te trainer à l'hôpital. Tu as vraiment besoin d'un greffe de cerveau de toute urgence avant que ce ne soit trop tard.

Je reconnais cette voix. C'est celle de ma meilleure amie qui, comme d'habitude vient toujours à ma rescousse.

- Hahaha, t'es drôle Nafi. Tu devrais peut-être t'occuper de ton ménage au lieu de celui des autres. Ne le prend pas mal, c'est juste un conseil parce que j'ai appris que ton mari à signer polygamie c'est ça !

- On en reparlera quand t'en aura un.

Elle quitte la cuisine en nous faisant un tchiip. Je me jette dans les bras de ma cousine comme une gamine.

- Toi, je t'ai trop manqué.

- Un tout petit peu, c'est mon bébé qui me manquait en fait.

- C'est ça, il est dans mon ventre donc je te manque aussi.

« Épouse indignée » Où les histoires vivent. Découvrez maintenant