|C H A P I T R E XVII|

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Sans repères ! J'ai peur que mon enfant n'ait pas de repères surtout que l'heure approche. Au début, j'avais peur qu'il n'ait pas de père sur qui compter. J'avais peur qu'il n'ait pas d'épaules sur qui pleurer une perte. Aujourd'hui je suis soulagée de savoir qu'il sera entre de bonnes mains, qu'il manquera jamais d'amour. Je peux même dire qu'il en recevra en excès.

28 Décembre 2015

- Me taire pourquoi ? Je me suis assez tue. Je me suis tue quand les gens parlaient en mal sur moi, quand ta famille parlait en mal sur moi, quand toi, tu m'ignorais, tu n'étais plus présent dans ma vie et par dessus tout tu as ramené une autre femme, tout ça sans que je ne sois au courant. Tu veux que je me taise pourquoi ? Pour que je vous laisse me rabaisser, m'humilier, me torturer ? Non, plus jamais ! De toute façon, plus rien ne me retient ici et désormais ce sera la guerre entre chacun de vous et moi.

Tous me regardaient comme s'ils étaient étonnés. Je ne pus m'empêcher de rire face à leur réaction.

- Pourquoi vous me regardez comme ça ? Vous croyez quoi ? Que j'avais perdu ma langue ? Je l'ai retrouvé voyez-vous ! Et vous savez quoi, je ne veux plus avoir à faire à chacun de vous. Une seule et une unique chose me retient encore dans cette maison. Je ne permettrai plus personne de me faire du mal même toi Sokhna.

- Assiyãh, je t'ai dit de te taire.

- Écoute-moi bien, tu [...] commence Sokhna

A peine qu'elle ait commencé à parler, je la coupe.

- Toi Écoute-moi bien ! Depuis que je suis là, c'est vous qui parlez et moi qui écoute. Maintenant c'est à mon tour de parler et vous vous allez bien m'écouter. Mamadou toi, tu n'as rien compris. Tu me dis de me taire ? Détrompe-toi ! Tu n'as aucun ordre à me donner. Tes ordres, donnes-les à ta femme. Celle que tu as ramené ici sans savoir d'où elle vient. Rien ne nous relie à part un bout de papier. Tu croyais quoi Mamadou ? Tu croyais qu'après ce coup de lâche j'allais continuer à me taire ? Tu te trompes. Et toi Sokhna, quand tu me vois, s'il te plaît ne me calcule pas. Sur ce, si vous avez des remarques à me faire, vous pouvez les faire devant moi. De toute façon, je n'en tiendrai pas compte mais je vais bien m'assurer de remettre chacun d'entre vous à sa place.

Je vois Maty qui rit dans son coin, elle est devenue bizarre mais bon, c'est son dos. Mamadou me regardait avec rage, ainsi que sa mère. Elle voulait répondre mais je suis prise de nausée donc je n'ai pas pu rester pour l'écouter.

Je me sentais en quelque sorte soulagée, soulagée d'avoir tenu tête pour une fois dans ma vie à celui qui me sert de mari et celle qui lui sert de mère.
Ce serait mentir si je dis que j'ai pris du plaisir à parler comme ça à Mamadou. Ça m'a fait du mal de lui avoir tenu tête. J'ai un être qui vit en moi qui est aussi sien mais je ne sais pas si je pourrai le lui dire. J'ai peur que mon enfant paie pour des choses que ni lui, ni sa mère n'ont commis. Une chose est sûre, je le défendrai contre le monde entier, tous sans exception. Mon fils sera un prince, et si c'est une fille, elle sera une princesse, une femme de pouvoir, une reine. Personne ne touchera à mon enfant, personne ne lui fera du mal.

[...]

J'étais allongé sur mon lit quand Mamadou pénètre dans la chambre.

Il était paniqué, pas en colère mais paniqué. Il vient s'asseoir sur le lit, je n'avais rien compris.

- Habille-toi Assiyãh, on va chez tes parents.

Quoi ?

- Pourquoi ?

- Je te le dirai dans la voiture mais dépêche-toi.

Il sort sans me lancer un regard. Je me demande ce qui le rend si calme alors qu'il devrait s'énerver. Pourquoi il veut qu'on aille chez mes parents ? Il veut me répudier c'est ça ? Il veut que je rentre chez mes parents ? Peu importe ! Je pense que ce serait mieux pour mon enfant et pour moi. Je n'aurais plus de stress.

« Épouse indignée » Où les histoires vivent. Découvrez maintenant