« Épouse indignée »

| C H A P I T R E VIII |

Certains pensent que, pour vivre heureux, il suffit de s'aimer.
D'autres par contre ne connaissent pas l'amour. Leurs histoires d'amour n'existent que dans leurs rêves. Alors pour ça, tout moyen de se faire remarquer est bon. Ils donneraient tout pour un simple regard de la personne qu'ils aime. Tout ! Abiba me l'a fait savoir.

Moi j'ai compris que l'amour ne suffit pas dans un couple, il faut se faire confiance, il faut savoir discuter.
Je le jure qu'aimer n'est pas suffisant. Mon professeur m'avait dit un jour "l'amour est violent, pour le comprendre, il faut aimer et ne pas être aimer." Et c'est malheureusement ce que je ressens de plus en plus envers Mamadou. J'ai l'impression que toute l'affection qu'il me portait est entrain de mourir, de s'en voler, de partir avec le temps. Mais comment douter si il m'a prouvé maintes fois que je compte pour lui ?

26 Octobre 2015

- Pourquoi tu fais l'innocente? Dis-moi, la dernière fois, quand tu es sortie de la maison en furie, tu es partie retrouver qui ? Comme si ton "malheur" ne te suffisais pas tu joues du charme dans la rue.

Voilà, je crois que mon système nerveux vient de se remettre en marche. Encore une de plus contre moi. Si la mère doute de moi qui pourrait avoir confiance en moi?

Je crois que Maty a raison, une fille comme moi est maudite.

Je ne comprends pas comment en si peu de temps, elle a pu changer d'avis sur moi. Je ne comprends pas comment peut-elle m'accuser ainsi de vouloir éloigner son fils d'elle.

Je commence à me poser des questions sur ma propre personne, je commence à penser qu'on m'a peut-être fait du shor. Mais je sais pertinemment que personne n'est à l'origine de ce mal être, personne à part moi.

- Alors là maman, tu me surprend vraiment. Je peux accepter que tout le monde dise du mal à ma femme mais toi maman. Je connais Assiyãh, je sais de quoi elle est capable. Je la connais bien maman. Et même si tout ce dont on l'accuse était vrai, tu devrais avoir confiance en ton fils et respecter ses choix.
Je comprends, Maty a réussi à te retourner le cerveau. Cette enfant a toujours réussi à te convaincre et à te dissuader de tout.

Je me sens honteuse, honteuse qu'à cause de moi, Mamadou soit toujours entrain de tenir tête à un membre de sa famille.

- Tu penses que c'est Assiyãh qui m'a dit de déménager ? Tu te trompes, c'est elle-même qui m'a dit de rester ici. C'est elle qui m'a dit de ne pas te laisser seule. Et c'est encore elle qui est prête à encaisser les insultes du quartier juste pour pouvoir rester dans cette maison et prendre soin de toi. Au lieu de l'accuser, tu devrais la regarder avec les même yeux que tu regardes Maty. Car si on la pointait du doigt, tu serais la première à la défendre, non à appuyer ce que tout le monde dit.
Si elle était fautive, tu la redresserais au lieu de la faire culpabiliser.

- Recrache ce que tu viens de dire. Je ne serai jamais dans la même situation qu'elle. Maman n'aura jamais à subir de la honte venant de ma part. Elle a mis en moi de la dignité et m'a enseigné la vertu.

Maty venait de se joindre à nous.
Elle prononce le mot vertu alors qu'elle même ne connaît pas la signification de ce mot.

- Tu fais pitié Maty. Ouvre un dictionnaire et cherche le mot vertu, tu sauras que tu es le vice même, dis amèrement Mamadou.

- Là c'est bon, répliqua Sokhna. C'est moi qui t'ai mis au monde, non le contraire alors tu vas apprendre à me parler autrement.
À cause de cette femme tu oses me parler ainsi. Que t'a-t-elle fait mon Dieu ? Ouvre les yeux, tu ne te rends pas compte qu'elle te manipule[...]