|C H A P I T R E XIII|

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Je me sens différente, malade. Pas à cause de toute cette douleur, c'est quelque chose de physique. Je suis vraiment malade.
Avant qu'il ne m'arrive quoique ce soit, il faut que je termine ce récit que je suis entrain de raconter. Il faut que je mette en garde certaines femmes et que je donne du courage à d'autres.

14 décembre 2015

Je déambule comme chaque jour dans cette maison vide, avec comme seul compagnon mon être meurtri.
Mamadou n'est plus présent, son absence me fait tellement de mal. Je ressens une douleur inexplicable. Il me manque, nos moments me manquent, tout me manque. Je donnerai tout pour le récupérer, je donnerai tout pour retrouver le Mamadou d'avant.

À ce stade, l'amour fait beaucoup plus de mal que de bien.

Au moins, il y'a une chose qui me rend heureuse, Abiba n'est pas enceinte. Elle est juste malade, rien d'inquiétant. Ça devrait lui passer dans quelques jours. Je suis soulagée et Nafi de même.

J'en veux à Mamadou d'avoir sous-entendu que toute notre famille est indigne. Je lui en veux d'avoir dit que Abiba suit mon chemin donc c'est normal qu'elle soit enceinte. Mais quelle honte pour Maty ! Elle qui criait haut et fort que Abiba avait tout donné aux hommes. Je pense que ça lui apprendra à parler en mal des gens.

Je me sens si seule en fait. Je voudrai parler à quelqu'un de mes soucis, je voudrai en parler à mère mais impossible. Je voudrai aussi parler à Nafi mais je ne peux pas non plus aller jusqu'à la maison de mes parents pour me plaindre de mon ménage. La seule chose qui reste est d'appeler Nafi pour qu'elle vienne m'aider. Elle saura me conseiller vu qu'elle aussi est une femme mariée.

Je compose son numéro et elle décroche au bout de la troisième sonnerie.

« - Allô Nafi ?

- Assiyãh, tu me manques beaucoup ma chérie.

- Moi aussi chérie. Comment tu vas ? Et ta grossesse ?

- Tout se passe bien, al hamdulilah. Et toi ?

- Al hamdulilah, je vais bien.

- Et Mamadou ?

- En fait, c'est de lui que je voulais te parler. Est-ce que tu peux venir à la maison ?

- Euuh, c'est que, tu sais, je fais trop d'aller-retour entre ta maison et celle de ta belle-famille, tes parents et Alpha m'ont dit de te laisser gérer ton ménage tout seul. Je ne peux pas venir désolé. Mais si tu veux, on se retrouve quelque part ou tu me dis tout au téléphone.

- Ne t'inquiète pas, je comprends parfaitement.

- Allez dis-moi qu'est-ce qui ne va pas ma puce.

- C'est juste qu'avec Mamadou c'est de pire en pire.

- Assiyãh dis-moi, tu n'envisage pas d'avoir un bébé. Je pense qu'à ce stade c'est la seule chose qui peut détendre les tensions.

- T'es folle, déjà qu'il manque de confiance en moi, il ne me touche plus, on fait chambre à part, il me calcule même plus.

- Tu parles de ton mari là ? Comment il a pu changer si rapidement ? Lui qui te promettait tellement de chose et qui t'aimait tant ! Je pense qu'on ne parle pas de la même personne.

« Épouse indignée » Où les histoires vivent. Découvrez maintenant