| C H A P I T R E VII |

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"Pour certains, les liens de la famille sont importants mais d'autres c'est juste un bout de nom qui te relie à une personne."
Mes pensées voyagent à travers ces mots que m'avait dit Mamadou un jour. Il faisait référence à Maty mais aujourd'hui ces mots le reflètent lui. Et pourtant, je suis sa femme donc je suis sa famille. Après tout il s'agit d'un papier signé à la mairie, d'un papier qui se rompt avec un autre papier: le divorce.

Ah, si seulement j'avais su, j'aurai suivi le conseil de papa, j'aurai accepté un mariage arrangé.

Est-ce que j'aurai pu douter une seule seconde de son amour ? De sa tendresse ? De son attention ?
Non, j'aurai pas pu car le Mamadou d'aujourd'hui est différent de celui dont je suis tombée amoureuse. Je ne reconnais plus mon propre mari et ça, c'est triste....

26 Octobre 2016

Aujourd'hui, il m'est difficile de sortir sans être pisté, difficile de sortir sans que l'on me pointe du coup. Je ne comprend pas comment c'est possible que toute les sujets de conversation dans le quartier tournent autour de moi. Je ne comprend pas pourquoi les hommes me font des avances comme quoi "derrière ce visage angélique se cache une fille de joie."

Depuis la dernière fois que je suis sortie en furie de la maison, impossible d'en ressortir.
Si Mamadou n'était pas venu à tant Dieu Seul sait ce que m'aurait arrivé.

Je saute cette étape de l'histoire car les souvenirs me sont douloureux.

Mamadou m'a promis qu'on allait déménager, je ne suis plus en sécurité ici et je suis fatiguée d'entendre Maty à longueur de journée me critiquer.

Ma belle-mère elle, toujours pareille ! Une vraie femme qui sait s'occuper parfois même j'ai honte, elle ne me laisse jamais m'occuper d'aucune tâche ménagère si ce n'est que cuisiner à midi.

Une chose me tracasse, son comportement commence à changer. Son visage doux se renferme dès qu'elle m'aperçois, c'est peut-être mon imagination mais je me fais du soucis.

- Mon amour, j'ai soif.

Mamadou quand il est devant son ordinateur, pour rien au monde il va se lever. C'est dans ces moments qu'il commence à faire ses caprices mais c'est fou comment je me sens bien avec lui.

- Une minute, je reviens.

Je me dirige vers la cuisine pour lui apporter de l'eau. J'entends des voix, celle de Sokhna et Maty.

- Maman, si je te dis que cette fille n'est pas celle que tu penses être. Tu me connais bien, je ne donne pas de la méchanceté gratuitement, tu m'as bien éduqué. Tout le quartier parle d'elle. Quand elle passe, les hommes sont en chiens derrière elle. Tu vois sa soeur Abiba, elle est pareille qu'elle. Mini jupe, décolté, taille basse et toujours entourée d'hommes.

Je remarque qu'elle est entrain de parler de moi, cela ne m'étonne pas du tout. Mais que vient faire le nom de Abiba dans cette discussion ? Ma soeur est une fille bien, tout ce qu'elle raconte n'est que pure invention. Cette fille mériterait bien un prix Nobel.

- Maty, arrête de parler d'elle. Même moi je doute de son innocence mais il ne faut pas parler d'elle. Si tu as quelque chose à lui rapprocher, tu lui dis ça en face. Ce n'est pas comme ça que je t'ai éduqué.

Je décide enfin d'entrer dans la cuisine comme si je n'avais rien attendu.
Je prend une bouteille d'eau et un verre sous leur regard.

« Épouse indignée » Où les histoires vivent. Découvrez maintenant