|C H A P I T R E XXI|

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Quand la douleur nous rattrape, il faut savoir fouiller quelques fois dans le passé, revoir les bons souvenirs au lieu des mauvais. Il faut savoir panser notre coeur, le rééduquer pour qu'il puisse guérir. Il faut savoir aussi tourner la page, finir le chapitre et fermer le livre.

Le mal existe-il ? Souvent j'ai blessé des gens, croyant que mon choix était bien et bon. Le mal existe-il réellement ? Si chacun de nous fait une chose prenant cela pour un acte bien alors qu'au final, il s'avère qu'on s'est trompé de vision, le mal existe-il alors ?
La vie, c'est comme la philosophie, un questionnement perpétuel, une remise en question sans cesse et chaque réponse aboutie à une autre question.

La vie est vraiment étrange. Si je laisse supposer que chaque être mérite d'être pardonné, je serai vu comme une faible. Si je laisse supposer que chacun mérite une deuxième, une troisième, une énième chance, je serai vue comme une naïve et fragile. C'est que je n'ai pas le même raisonnement que vous. Je vois la vie sous un autre angle. Je fouille chaque coin et recoin pour trouver moi même les réponses à mes questions.

J'ai entendu toutes sortes de choses durant mon existence, donc j'accepte pour cette fois qu'on me traite de femme idiote. Le pardon, je me dois de l'accorder à ceux qui reconnaissent leurs erreurs. Surtout que des mois sont passés à les mépriser. La trêve était enfin arrivée.

15 Mai 2016

Comme un habituel rituel, je me levais après avoir fait ma douche, ma prière, le ménage, je me pose devant un film: "détresse d'une mère". Ce film, je l'ai regardé à mes seize ans, depuis je ne peux plus m'en passer. C'est fou ce qui relie une mère à son enfant. Ce sentiment qui les met en connexion, qui permet que, quand l'enfant va mal, la mère a un pressentiment. La nature humaine est vraiment quelque chose de fascinant, SubHana'Allah !

J'entendais des bruits, comme quand quelqu'un vomit. C'est encore Abiba, elle est venue habiter chez moi pour un moment. Elle va vraiment mal. Elle ne sort pas de sa chambre, elle n'ose rien faire. Elle se sent tellement honteuse.
À la maison, Alpha ne lui parle plus, il ne la calcule plus, même pas un peu. Je connais Alpha, je sais que cette histoire lui fait beaucoup de mal. Dans sa tête, il se dit que tout cela est de sa faute, qu'il aurait pu la protéger et la surveiller. Abiba pense que tout le monde la déteste mais non, ce n'est pas le cas. Le pire c'est qu'elle nous a tous dupés. Jamais on ne s'en aurait douté, sauf Nafi bien sûre, son ventre apparaissait à peine. On a été au courant seulement à son sixième mois de grossesse. Je lui en veux beaucoup. Ce qui me surprend c'est que Maty a fait un jour référence à ça. Elle m'a dit que ma soeur donnait tout ce qu'elle avait aux hommes, enfin, s'en était un seul.

Depuis qu'on est là, dans cet appart', on entend toute sorte de chose, comme quoi, on veut plus de liberté. Qu'on est venu habiter pour être plus tranquilles de mener nos vies de dévergondées. Ça ne m'atteint plus ! Je pense seulement à Abiba qui se sent rejetée et méprisée. Tout cela est certes de sa faute mais toute personne commet des erreurs, ce n'est pas pour cela qu'on est forcément une mauvaise personne.

Elle passe dans le salon pour aller à sa chambre. Je l'interpelle pour qu'elle me rejoigne. Depuis qu'elle est là, on n'a pas eu une discussion.

Elle va s'asseoir à l'opposé de moi mais je me lève pour aller me mettre à côté d'elle.

- Tu vas bien Abiba ?

Elle me regarde un instant avant de me répondre.

- Oui oui.

Bon, OK. Je sais qu'elle ne veut parler à personne.

- Je sais comment tu te sens. Tu dois arrêter de te faire du mal. Tu as commis une grosse bêtise, on sait mais le mal est déjà. Tu as du soutien, accepte notre aide. Ne nous repousse pas.

« Épouse indignée » Où les histoires vivent. Découvrez maintenant