|C H A P I T R E XVI|

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Peu importe d'où l'on vient, on sait faire la différence entre le bien et le mal.
Des personnes à qui on devrait faire la guerre, s'avèrent être les pansements de nos plaies.

28 Décembre 2015

La douleur m'a tellement gagné que désormais je vis avec. Il n'y a pas pire que de nous sentir manipuler, de voir tous nos rêves se briser.
Papa me l'a toujours répété, Allah n'impose à aucune âme, une charge supérieure à sa capacité. Il était tant pour moi de me redresser, de me relever même si cette douleur paraît insurmontable.
Il est difficile de tenir tête au monde entier quand au fond, on a le coeur brisé, quand on fond, notre âme souffre. Si eux n'ont pas hésité à me faire du mal, pourquoi moi dois-je faire preuve de pacifisme ?

Peut-être juste parce que, Allah est Le Juge, Allah est Le Justicier. Mon sort est un décret qui tôt ou tard devait arriver, je ne pouvais pas le fuir, ni le repousser. Je ne répondrai pas à la violence par la violence sinon je risquerai d'être une bête humaine comme chacun d'eux.

Je vais changer, je serai plus forte pour moi et pour mon bébé .

.

..

Je suis assise au salon, regardant la télé. Depuis que Mamadou s'est marié, je le croisé rarement, sa femme de même. Elle parait plus jeune que moi, dotée d'une véritable beauté. La peau noire, beaucoup de formes, tout mon contraire en quelque sorte. Elle a essayé de faire la conversation mais j'ai agi comme un mur. Je ne l'ai pas écouté, ni répondu. Je ne sais pas ce qu'on pourrait réellement se dire vu que son existence, sa présence m'importe peu. Si ce n'est pour me rappeler l'échec de mon mariage, elle n'a aucune influence sur ma vie. Pour dire court, je m'en fiche d'elle.

Ma famille elle, me soutient. Mon frère n'a pas hésité à dire ses quatre vérités à Mamadou. Toute ma famille lui en veule, sans exception. Elle a du mal à comprendre ses agissements, moi même j'ai du mal à le comprendre mais je ne cherche pas à aller plus loin.

...

J'entends des pas. Ce n'est personne d'autre que ma coépouse, Halimata Dia, j'ai entendu dire que c'est comme ça qu'elle s'appelle. Elle vient se mettre à côté de moi mais je ne la calcule toujours pas. Je ne sais pas ce qu'elle a à vouloir qu'on parle.

- Assiyãh, je sais que c'est dure pour toi de voir ton mari avec une autre mais [...]

Elle s'arrête quand elle remarque que je ne l'écoute pas. Elle inspira avant de reprendre.

- Je vais te dire, je n'ai jamais essayer de te voler ton mari. Je n'ai que vingt et un ans. Je n'ai pas voulu me marier mais je suis d'accord avec les choix que mes parents font. Mamadou et moi, on ne s'est jamais connus. Ceux sont nos parents qui ont arrangé notre mariage. A part ça, il ne m'aime pas. Et moi j'avais déjà un fiancé que j'aimais et que je continue d'aimer malgré ce mariage. Si je te dis cela, c'est pour te rassurer. Ton mari ne t'a jamais trompé.

Alors Mamadou est animal à ce point ? Partager le même lit avec une inconnue. Elle essaie quoi en me disant cela ? De me rassurer ? En fait, l'image que j'ai de Mamadou ne fait qu'empirer. Il ne m'a peut-être pas tromper en draguant mais il l'a fait en consommant son mariage sous notre toit, sans que je ne sois au courant de rien.

- Tu as fini ?

Je ne sais pas comment je pourrais entretenir une quelque relation avec la femme avec qui je partage mon mari. Peut-être que son mariage a été arrangé mais elle pouvait dire non étant donné qu'elle aime un autre.

« Épouse indignée » Où les histoires vivent. Découvrez maintenant