| C H A P I T R E II |

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Mes larmes ne cessent de couler en repensant à ces souvenirs, ces souvenirs d'années de douleur.

Quand on te promet l'amour et qu'au final on te donne la haine.
Je serai à jamais détruite.

Mais il y'a eu quand même des instants de pur bonheur, des moments magiques. Je me rappelle, comme si c'était hier, de chaque moment passé aux côtés de celui que j'aime.

Alors voilà, je fais un retour en arrière pour partager le bonheur d'une femme mariée.

-24 Septembre 2015-

-Jour-J-

Je repensais à ce que m'avait dit la gynécologue, je repensais à ce qu'allait me dire la société.

Je suis là, assise dans ma chambre, entrain de me faire maquiller pour mon mariage. Je suis toujours aussi stressée, la paume de mes mains dégouline de sueur.

Je ne pourrai être plus heureuse dans la vie, enfin le grand jour est arrivé. Mon excitation se lit autant sur mon visage que sur mon corps. Je bouge comme pas possible. Le festival de Cannes se joue à l'intérieur de mon ventre, ma gorges est nouée, et mon coeur tambourine à un rythme infernal.

Que puis-je dire? C'est normal vu que je vais enfin être madame Diop. Quelle femme ne rêverait pas d'un époux comme Mamadou ? Un homme aussi bon ,compréhensif et respectueux. Il est très rare de nos jours de voir un homme qui respecte une femme, qui la traite comme il faut, qui la suit pour autre chose que son corps, je ne remercierai jamais assez le bon Dieu d'avoir mis sur mon chemin un homme comme lui.

-Flash back-

Je revenais de mon rendez-vous, j'étais anéantie. Tout ce drame autour d'une histoire de virginité m'inquiète. Je ne peux m'empêcher de verser des larmes, de penser à Mamadou.

Je suffoquais tellement je pleurais, heureusement qu'il n'y a personne à la maison. Je ne suis pas prête à avouer à ma mère ce que m'a dit la gynécologue, ni à mon futur mari d'ailleurs.

Je suis prise de panique, je n'aurai jamais cru qu'en un jour, tout bonheur disparaîtrait laissant place à la peur, à la déception. J'avais envie de tout laisser tomber, mon mariage, Mamadou. Je pensais au pire car je connais très bien la société dans laquelle je vivais. L'hymen est précieux chez elle. Le fait juste de voir un drap tâché de sang est précieux pour elle, peu importe d'où ce sang provient, il faut juste du sang sur le drap.

- Assiyãh ma chérie, pourquoi tu pleures ?

Je reconnais cette voix, c'est celle de ma cousine, ma meilleure amie mais aussi ma belle-soeur. Elle remplit trois statut en même temps, personne ne me connaît mieux qu'elle.
Nafissatou Diallo est marié à mon frère  Alpha depuis cinq ans et ils ont un fils de trois ans.

Elle, comme toutes les membres de ma famille, sont mariés entre eux. Elle a su trouver le bonheur aux côtés d'un presque inconnu.

- Allez, répond-moi ma chérie.

Je la regardais droit dans les yeux avant de tout lui expliquer. Je ne peux rien lui cacher ni lui mentir, c'est ma meilleure amie et bien plus elle est comme ma sœur.

- Sèche tes larmes ma puce. Je ne sais pas quoi te dire pour te rassurer à part que Mamadou t'aime. Si tu lui expliques, il comprendra. En plus Assiyãh, tout le monde te connaît. Tout le monde sait que tu es une fille bien, tu es dans le dîn. Ta foi et ta crainte en Allah prouvent que jamais de la vie tu n'as penser à forniquer. Sérieusement ma chérie, arrête de pleurer et parle avec Mamadou, je suis sûre à cent pour cent qu'il comprendra et t'acceptera.

Ses mots me font du bien, mais tout le monde n'a pas la même vision des choses qu'elle, encore moins cette société.

- Même si Mamadou comprend, qui fera comprendre à maman? Papa? Ma belle famille? La société ?

- Tu te maries avec la société ou avec Mamadou hein? De toute façon, les gens parleront toujours mais c'est l'opinion de ton mari qui compte.

Elle a réussi à me convaincre d'arrêter de pleurer et de parler avec mon futur mari. Il faut que j'aille le voir avant que toute la famille ne rentre. Avec l'aide de Nafi, j'ai pu aller à sa rencontre.

- Arrête de stresser et parle-lui franchement.

Je ne pouvais cesser de paniquer, je jouais machinalement avec mon bracelet.

- Je vous laisse, je ne suis pas loin si tu as besoin de quelque chose.

Cette phrase m'alerte que Mamadou est arrivé. L'adrénaline monte en moi. Ils se saluent avant que mon amie ne parte. Le stress m'envahit encore beaucoup plus de rester seule avec lui, elle aurait pu lui expliquer à ma place, c'est beaucoup trop dur pour moi.

- As salamou aleyki chérie, ça va?

A peine qu'il a commencé à parler, mes larmes se mettent à couler. Il me prend dans ses bras et me fait un bisou sur le crâne (Ça se dit ?)

- Pleure pas ma chérie, on se marie demain non? Alors sèche tes larmes et explique-moi ce qui ne va pas avant que je ne pleure aussi.

Je souris face à tant de douceur et de tendresse, c'est dans ces moments que je me rappelle à quel point j'ai le meilleur fiancé au monde.

- Bah voilà, je préfère ce sourire.

Je lui fais un autre sourire avant de me lancer dans mon récit.

- Ce matin, j'ai été chez le gynécologue,

Je pleurais rien qu'en y repensant.

Il passe son pouce sur mes joues pour essuyer mes larmes. Je reprend mon récit sachant que c'est maintenant ou demain. Demain, impossible d'y échapper.

- Elle m'a dit que je suis vierge mais que je n'ai pas d'hymen. Je n'ai pas d'hymen Mamadou, je n'ai pas d'hymen.

Je pleurais comme une madeleine jusqu'à avoir mal à la tête. Il ne pipa mot. Il se contentait juste de me regarder.

- Voilà, le drap n'aura aucune raison d'être blanc vu que je ne vais pas verser de sang et toi, toi, je suis sûre que tu es entrain de douter du fait que je sois vierge et que tu hésites. WAllah je suis vierge, Billay wallay personne ne m'a jamais touché.

- Arrête de pleurer Assiyãh, je ne sais pas comment ça se fait que tu n'aies pas d'hymen mais je ne doute pas de toi. Je te connais bien, je sais que tu t'es toujours préservée par crainte  d'Allah alors je ne peux douter de toi.

Elle a dit que c'est par contre nature, que certaines naissent sans. Je doute que désormais tu veuilles te marier avec moi.

- À croire que je me marie avec toi juste pour du sexe, juste pour un hymen. Je t'aime Assiyãh et ce sera toi ma femme demain ou personne d'autre donc cesse de pleurer et va te préparer pour demain.

Il a réussi à m'apaiser, je l'aime tellement. Il savait me comprendre, il avait confiance en moi mais qu'en sera-t-il du reste de ma famille ?

-Fin du flash back-

Mamadou m'aime vraiment impossible d'en douter. Mais ce soir tout risque de changer.

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« Épouse indignée » Où les histoires vivent. Découvrez maintenant