| C H A P I T R E III |

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Le bonheur m'envahit rien qu'en pensant à ce jour, ce jour où devant tout le monde on a célébré notre amour, ce jour où je suis devenue sa propriété.

|24 Septembre 2015|

Ma mère se tenait debout derrière la chaise sur laquelle j'étais assise, entrain de me faire des tresses. Elle veut que j'accomplisse toute notre coutume à la lettre. Je portais un pagne sur ma taille ainsi que sur ma poitrine. Mon ventre apparaissait, le pagne ne couvrait qu'une partie de mon corps. Des espèces de bracelets recouvrait mes pieds. Je chaussais des sandales en peau de bête. Je stresse comme une folle, le pire, je ne dois pas voir mon mari de la journée.

*
* *
Je venais enfin de finir de me préparer. J'étais assise sur mon lit, tout le monde avait quitter la chambre me laissant seule.

Je jetai un coup d'œil au miroir, je me sentais vraiment belle. Les papillons ne m'ont pas lâché une seule seconde.

Nafissatou entre dans la chambre vêtue d'une magnifique robe rouge. Elle crie à peine quand elle me voit.

- Ma puce tu es très très belle, Mamadou a de la chance.

- Pourquoi tu cries ? Je ne suis pas sourde.

Elle souriait et se pose à côté de moi.

- Aujourd'hui enfin tu vas être une femme. Quand je te vois comme ça, ça me rappelle mon mariage avec ton frère. J'étais tellement stressée de me marier avec un homme que je connaissais à peine mais je me disais que tout irai bien parce que ce sont nos parents qui ont choisi et que leur choix serait meilleur que le mien.
Tu vois, je voyais Alpha comme le grand frère de ma meilleure amie et lui me voyait juste comme sa cousine, comme l'amie de sa soeur et quand je pense que le jour même j'étais obligé de faire l'amour avec lui alors qu'on ne se connaissait pas bien. Je crois que c'est le soir même que j'ai commencé à avoir de réels sentiments pour lui.

Quelques larmes étaient sur le point de couler, je ne pu m'empêcher de pleurer aussi.

L'amitié est un lien tellement fort. Elle est comme l'amour mais en mieux. Tu sais que tu pourras compter sur la personne quelque soit la situation. Ce qui me rend heureuse, c'est de partager ce lien avec Nafissatou. Je l'aime à la fois comme une soeur et une amie. A vrai dire, c'est la seule amie que j'aie. En plus, de nos jours rare sont les vrais amis alors je préfère me contenter d'une seule.

La tradition veut que le soir même du mariage, on donne tout notre être à notre mari. Ça n'a dû être pour elle de le faire avec un presque inconnu.

- Toi tu te maries avec la personne de ton choix, alors tu n'as pas à être gênée avec lui ou complexée vu que vous vous êtes choisis mutuellement.
Chaque jour qui passera ne sera pas toujours roses, le mariage est un mélange de miel et de vinaigre. Il faudra que tu sois forte, que tu endures. À chaque problème, résout le avec ton mari, discutes-en avec lui avant d'y mêler qui que ce soit. Traite ta belle-famille comme ta propre famille. Tu es une fille extraordinaire Assiyãh, qu'Allah t'offre un heureux ménage.

On se prend dans nos bras pendant au moins deux minutes.
S

on discours m'a vraiment touché.

- J'ai eu l'impression d'entendre maman. Merci Nafi.

Elle dépose le pagne leppi* sur mon tête de façon à ce que ça cache mon visage. Les mariées peulh* cachent leur visage avec un tissu, c'est la coutume qui veut ça.

« Épouse indignée » Où les histoires vivent. Découvrez maintenant