« Épouse indignée »

| C H A P I T R E XI |

Si je pouvais dire ce que je ressentais, je pense que la douleur qui emprisonne mon coeur se serait estompée. Mais comment expliquer des sentiments auxquels on n'a aucun mot capable de les décrire ? Comment dire ce que le coeur ressent si même le centrifuge n'arrive pas à le percer ?

On dit souvent qu'il s'agit d'un combat entre le coeur et la raison, mais mon coeur est partagé entre l'amour et la douleur de même que ma raison qui me dit de rester par amour ou de partir par douleur. Quel combat !

26 novembre 2015

La dignité est la valeur suprême, une fois perdue, ton être est remis en question.
Mamadou est distant depuis quelques temps. J'espérais que ça lui passe mais chaque minute qui passe, il s'éloigne de plus en plus.
Il me parle rarement, il rentre tard, il ne me calcule plus trop. À peine deux mois de mariage, j'ai l'impression que celui-ci est un échec. Il suffit de la moindre erreur pour avoir droit à des crises.

Le pire, on dirait que je le répugne, que je le dégoûte. Il  ne veut pas me frôler et même la nuit il installe un écart entre nos corps pour ne pas que je le touche.

Je n'arrive toujours pas à croire que tout va autant mal. Il y'a même pas une semaine il me montrait de l'affection. Alors comment a-t-il pu changer si rapidement ?

Tout cela me rend mal, horriblement mal. Je ressens une douleur au fond de la poitrine, je n'arrive plus à dormir correctement par peur que le sommeil soit profond et que je m'approche de lui sans le faire exprès. La dernière fois, il avait changé de chambre. Je dégoûte autant que ça ?

Son rejet m'attriste, je n'arrive plus à aller bien. Je ne sens plus cette flamme qui brûlait en lui. Cette flamme qui nous a conduit au mariage, cette qui l'a conduit à se rebeller contre chaque membre de sa famille. Cette flamme s'est éteinte pour une raison que j'ignore.

J'étais dans la cuisine entrain de préparer à manger. Mamadou est au boulot, je ne sais pas à quelle heure il rentrera parce d'habitude, il ne travaille pas les dimanches. Quelque chose me dit que c'est une excuse pour ne pas avoir à passer une journée avec moi mais je m'efforce à croire qu'il m'aime toujours autant.

Mon téléphone sonnait et comme d'habitude c'est Nafi. Je ne perds pas du temps à décrocher car j'ai vraiment besoin de parler à quelqu'un.

« - Allô ! Assiyãh, viens vite à la maison. Il y'a une urgence.

À cet instant, la première chose qui m'est traversé l'esprit est que Malik venait de mourir. Je me sentais mal, triste et anéantie.

- C'est quoi ? Malik ? Il est....

- Mais non ! C'est Abiba.

Je soupire de soulagement sachant qu'il n'est rien arrivé à Malik.

- Tu sais que tu m'as fait vraiment peur ? Abiba et toi commencez à vraiment me fatiguer.

- Tu ne comprends pas. Je pense qu'elle est enceinte.

- Abiba est quoi ? Hurlais-je tellement j'étais surprise. Non, c'est une blague. Ma sœur ne peut pas être enceinte. Mon père va le tuer. Dis-moi que tu blagues Nafissatou Diallo.

- Je suis sérieuse. Mieux vaut que tu viennes à la maison avant que quelqu'un ne l'entende.

- Je ne peux pas venir. Mamadou est au travail.