4.5 : mise en place de la fuite

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Lochlainn ralentit sa monture une fois hors de vue du chef.
Doyle remonta à sa hauteur et lui jeta un coup d'œil. Ils se comprirent sans même prononcer un mot. Dans un bel ensemble, ils firent faire demi-tour à leurs destriers, pour revenir sur leurs pas, et se dirigèrent vers le sud pour contourner le camp.
Arrivés à destination, ils mirent pied à terre, attachèrent solidement leur monture, et partirent au petit trot. Quand ils aperçurent la falaise, ils dégotèrent l'arbre le plus haut qu'ils purent trouver, se hissèrent sur les plus hautes branches encore assez solides pour soutenir leur poids, et se préparèrent à passer une nuit de surveillance.
Même si Brogan leur avait donner l'ordre de partir vers l'Ouest, ils n'avaient aucun compte à rendre — ou même, ils s'en fichaient d'en rendre — et si l'envie les prenaient de désobéir, ils n'avaient aucun scrupule.


— Niall, il faut partir.
Brogan tenait le bras de son ami et le tirait vers les chevaux.
— Dare, tu surveilles nos arrières.
Le guerrier acquiesça sans mot dire.
Le roi regarda une dernière fois l'endroit où ils étaient restés pendant plus d'un mois puis se mit en selle. Il ajusta la cape dans son dos, avant de rabattre le capuchon sur son visage.


Doyle se pencha en avant et plissa les yeux.
Il faisait encore nuit noire, mais le ciel sans nuage permettait à la lune d'éclairer un peu les alentours. Et au loin, un nuage de poussière s'élevait.
Tout du moins, lui semblait-il.
Il donna un petit coup sur l'épaule de son camarade qui somnolait et Lochlainn ouvrit immédiatement les yeux, aux aguets.
— Là-bas, montra Doyle, un doigt pointé vers la nuit.
Lochlainn se pencha à son tour et essaya de distinguer des formes dans les ombres projetées au sol. Il finit par apercevoir des cavaliers qui arrivaient à toute vitesse sur le camp.
— On y va ! lança le guerrier d'un seul coup, avant de se laisser glisser de branche en branche jusqu'au sol.
Tous deux partirent en courant vers leurs amis.


Daron releva la tête quand il entendit le hululement d'un hibou, ce qui n'avait rien d'anormal en pleine nuit, proche d'une forêt, s'il n'avait pas reconnu le cri de Lochlainn. Il lui fallut plusieurs secondes pour voir ses camarades dévaler la pente vers eux comme s'ils avaient le diable à leur trousse.
Quand il entendit un second sifflement, bien plus puissant, il comprit que le danger arrivait sur eux.
Il se tourna vers Brogan et Niall, qui s'apprêtaient à partir.
Ces derniers regardèrent les guerriers débouler à toute vitesse.
Daron sauta en selle, prêt à partir au galop.
Les chevaux commençaient à s'énerver et à piétiner sur place. Chacun tentait de tenir sa monture, mais la nervosité gagnait tout le monde.

Le Roi en Exil, tome 1 [TERMINÉ]Where stories live. Discover now