Le Roi en Exil, tome 1 [TERMINÉ]

3.2 : entrainement Magnus/Cavan

Magnus leva son épée au dessus de sa tête et frappa le bouclier de Cavan avec un grand fracas. Ce dernier absorba le choc sans broncher, malgré la douleur dans son bras et attaqua à son tour, pour repousser Magnus de plusieurs pas.
Depuis plus d'une heure, les deux hommes se mesuraient l'un à l'autre, pour parfaire leur entraînement. Ils avaient souvent combattu ensemble et étaient généralement de force égale. À chaque fois que l'un prenait le dessus, l'autre finissait immanquablement par le repousser au bout d'un moment.
Et aucun des deux ne voulaient abandonner.
Cavan car cela lui permettait d'oublier son désir pour Neve et Magnus pour pratiquement la même raison.
Les deux hommes se tournaient autour, levaient l'épée, plongeaient, feintaient, tournoyaient, pour finir par heurter leurs fers.
Magnus essuya la sueur qui dégoulinait de son front, et frotta sa barbe sombre tout en fixant son ami en souriant. Il aimait bien ces petites joutes qui le gardaient en forme.
Cavan lui retourna son sourire. Tous deux avaient besoin de se dépenser, et ils le savaient. Il se mit à nouveau en garde, face à Magnus et attendit que l'autre lance l'attaque. Il n'aimait généralement pas mener l'engagement le premier. Il attendait toujours l'attaque de son adversaire, pour pouvoir ainsi observer sa manière de bouger, et anticiper son coup. Magnus se mit en garde à son tour, et fit tourner sa lourde épée à deux mains au dessus de sa tête, laissant ainsi son torse exposé.
Cavan vit immédiatement l'ouverture et plongea. Mais Magnus fut plus rapide que lui, et il abattit son épée sur celle du guerrier. Il la dévia sur le côté.
La force du coup déstabilisa Cavan qui fut entraîné avec son arme. Magnus en profita alors pour le frapper au visage avec le pommeau de son épée, et envoyer son ami au tapis.
Encore ? ! se dit Cavan, alors que le sang ruisselait sur son visage.
Daron lui avait fait le même coup peu de temps auparavant.
— Désolé, lança Magnus en lui tendant la main, pour l'aider à se relever.
Cavan regarda son ami, et empoigna sa main avec vigueur pour se remettre sur pied. Il leva à nouveau son épée pour continuer le combat, mais il dut, une nouvelle fois, essuyer son visage où le sang continuait de couler.
Magnus abaissa son arme.
— Tu devrais aller faire soigner ça, fit-il remarquer. Tu pisses le sang...
Cavan passa la main sur sa blessure, au creux de l'œil, et la retira sanguinolente. Il rangea son arme, et, à contrecœur, se dirigea vers la maison.