Othar inclina respectueusement sa tête.

        Nàmo s'adressa ensuite à Suron :

— Je dois vous avouer qu'au début, je me méfiais de vous, à tort. Vous nous avez prouvé votre loyauté, et c'est grâce à vous que les Elfes sont ici aujourd'hui. La Vallée vous en est reconnaissante, vous serez toujours le bienvenu au sein des Combattants, maître Suron.

Le vieil homme inclina lui aussi la tête, touché par cette considération.

— Et vous mes chers dragonniers, continua Nàmo, soyez prudents. Il en va de même pour toi Alex. Vous êtes tous trois de vaillants combattants, et nous sommes fiers de vous compter parmi nos rangs. Votre quête ne sera pas de tout repos, soyez vigilants et évitez de parler aux étrangers. Rien n'est assez sûr.

Son regard se focalisa ensuite uniquement sur la jeune Ilewite :

— Aïkida, ma chère. Nous nous sommes tous attachés à toi ici, prends soin de toi. Malgré ta force, mentale, physique ou magique, tes points faibles sont tes sentiments. Ne te laisse pas avoir, ne sois pas naïve, prend du recul, même lorsque la solution semble être à portée de main.

Puis il l'informa :

— Celui qui t'as tiré cette flèche empoisonnée est le frère de Thorus, celui que tu avais tué lors de la fête annuelle. Il a subtilisé cette arme elfique et s'en est servi sur toi par vengeance. Je ne l'ai pas condamné à mort, mais je l'ai enfermé dans les cachots du château. Je tenais à ce que tu sois au courant.

La Fille Gelée hocha la tête, puis les trois dragonniers s'inclinèrent respectueusement.

        Prenant une profonde inspiration, Nàmo déclara :

— Je vous souhaite à tous, un bon voyage. Alex, Leeroy, Aïkida, nous espérons vous attendre pour la prochaine fête annuelle. Les Elfes seront également les bienvenus si cela leur convient. Que la Vallée soit toujours dans vos cœurs !

Mais alors que le Haut-Dragonnier, suivi de ses gardes, allait mettre son cheval au trot pour repartir en direction du château, des bruits de sabots se firent entendre.

        Tarek arriva au galop, les yeux sévères et les lèvres pincées. Son cheval se cabra lorsqu'il arriva trop près des dragons, mais le jeune dragonnier sut le maîtriser et resta sur la selle. Après avoir calmé son destrier, le jeune brun se positionna en face du Haut-Dragonnier et inclina respectueusement la tête lui aussi, avant de déclarer sérieusement :

— Je suis conscient qu'il était prévu que je reste à la Vallée, mais j'ai réfléchis et j'aimerai avoir votre autorisation pour les accompagner.

Aïkida fixa le jeune brun, les yeux écarquillés, bouche bée. Pardon ?!

Le Haut-Dragonnier avait froncé les sourcils et répliqua :

— J'ai besoin de tes services au château Tarek, tu ne peux pas partir.

Le jeune brun tirait sur la bride de son cheval qui ne tenait pas en place, mais son regard n'en resta pas moins sérieux lorsqu'il répondit :

— Je me suis arrangé avec Kepalâ, c'est le meilleur qui puisse me relayer au niveau des combats, il est déjà chef des armées, j'ai confiance en lui, il saura me remplacer. La Vallée et le Château sont en sécurité, il y a des milliers de combattants à votre disposition. Vous voulez laisser seulement trois d'entre eux partir en terre inconnue ? Si je pars avec eux, nous serons quatre, dont trois puissants dragonniers, bien que j'aie perdu quelques capacités suite à la mort de Brusanth. On n'est jamais assez nombreux face à l'inconnu, et au danger. Aïkida a reçu de sérieuses menaces, je ne serais pas de trop pour assurer sa sécurité.

La Fille Gelée et la Face CachéeWhere stories live. Discover now