Zelyan's ten

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- Je poserai la question à Ereyne lorsqu'elle viendra, murmura t-il pour lui-même.

***

L'invitation du palais arriva entre les mains d'Ereyne un matin alors qu'elle flânait au lit, dans la chaleureuse douceur de la chambre principale. Novembre était arrivé avec sa froideur habituelle, désormais le château et ses alentours se réveillaient chaque matin sous un épais brouillard qui ne se dissipait qu'à l'approche de midi. Zelyan, resté avec elle ce matin là, avait quitté la couche conjugale pour ranimer le feu qui menaçait de s'éteindre au coeur de la vieille cheminée en granit sombre. Au lieu de s'en retourner auprès de sa compagne, il avait néanmoins décidé de s'accorder un peu de temps auprès du feu, vautré sur la fourrure de celui qui fut le premier homme transformé en loup-garou : Ling. Allongée sous les épaisses couvertures, Ereyne ne manqua pas de lui rappeler qu'elle souhaitait énormément voir ce qu'elle considérait être un cadavre quitter leur chambre.

- Tu as cette horrible manière de t'allonger sur le cadavre de ton propre fils, dit elle tout en tournant la tête vers la porte, quelqu'un venait de frapper. Entrez !

Fitz fit son apparition et s'approcha d'elle, un plateau d'argent sur une main et sur celui-ci, un pli portant le sceau de la couronne d'Angleterre, ainsi qu'un petit coupe-papier en argent.

- Tu n'avais pas tant de scrupules lorsque tu le portais sur tes épaules. Rétorqua l'immortel en caressant la tête de feu son fils.

- Tu m'as forcée à le porter !

- Tu n'arrêtais pas de dire que tu avais froid.

- Il gelait !

Cela avait été un hiver des plus rudes, et ils se trouvaient alors en plein milieu du continent eurasien. Oh Ereyne avait maintes fois regretté ces années de vie nomade, des jours et des nuits à marcher pieds nus à travers la Toundra. Les rares humains qu'ils avaient croisés avaient tous été exterminés par son compagnon, pour son simple plaisir.

- Si à l'époque tu m'avais laissé t'apprendre à te transformer tu aurait eu ta propre fourrure.

Il avait dit cela d'un ton badin, et retournait sa critique contre elle, à présent c'était de sa faute si elle avait, par besoin essentiel de chaleur, vécu enveloppée dans la fourrure du loup-garou.

- Tu étais tellement belle roulée en boule dans Ling, entourée par toute cette neige. Une véritable enfant sauvage.

- J'ai failli perdre un pied à cause des engelures... Fit-elle remarquer tout en saisissant la lettre qui lui était adressée.

Elle l'ouvrit à l'aide du coupe-papier qu'elle reposa immédiatement avant le départ de Fitz puis lut rapidement la missive sous l'oeil attentif de Zelyan. Elle plaça ensuite la lettre sur une petite table placée à côté du lit, un magnifique meuble en bois clair datant de la Renaissance, de confection italienne, et ouvrit le second des deux tiroirs de la table. Elle en sortit une télécommande et alluma l'écran mural accroché face au lit.

- Si Ling doit partir, alors cette horreur technologique aussi. Grommela Zelyan, il se releva, monta sur le lit, déposa un baiser sur la joue de sa douce qui passait rapidement de chaîne en chaîne puis s'apprêta à partir lorsqu'elle retint son attention.

- Il y a un cambriolage au M.O.M.A., dit elle surprise. C'est toujours en cours...

Zelyan changea d'avis et vint suivre l'actualité brûlante avec elle. Il était près de quatre heures du matin à New-York et pourtant une nuée de journalistes était venue suivre en direct l'évolution de la situation. Un nombre impressionnant d'unités de police, d'escouades d'élites et de forces spéciales entouraient le bâtiment et une dizaine d'hélicoptères éclairaient ou filmaient la scène. Les criminels étaient retranchés à l'intérieur selon la journaliste qui expliquait que les autorités allaient pénétrer d'un instant à l'autre dans le musée alors qu'elle montrait les portes principales derrière elle.

Immortels I : Déluge [Edité][Version intégrale Wattpad]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant