Miss Jauregui ➳ Camren [M.C tome 2]

Chapitre 32 ➳ M.J

    Par conséquent, suite à notre mariage, à cette fameuse phase de lune miel, nous avons décidé de donner une seconde chance à Miami. J'appréhendais énormément au début, j'avais peur de me voiler la face et de me jeter dans la gueule du loup. Nous sommes venues une première semaine avec l'objectif d'acheter un nouvel appartement. Nous étions d'accord sur le fait que l'ancien détonnait trop de mauvais souvenirs. Au début, j'ai eu du mal à me détendre. J'étais sur les nerfs, toujours en alerte. Lauren fut très patiente avec moi. Elle me proposait de nous rendre dans des lieux familiers, ceux du début de notre relation. Petit à petit, j'ai retrouvé mes repères.

    La libération s'est concrétisée lors d'un retour de visite. Nous étions coincées dans les bouchons sous la pluie. Lauren nous a fait sortir de la voiture sur un coup de tête. Je ne comprenais pas son geste mais je l'ai suivi sans réfléchir. Nous nous sommes retrouvées dans le parc où nous avons dansé ensemble des années en arrière. Je fus très émue, les souvenirs m'ont assailli et je me suis abandonnée dans ses bras. Lorsqu'elle m'a embrassé, je l'ai sentie, j'étais enfin de libérer de mes angoisses. Nous étions enfin libres de nous aimer, de nous montrer, de vivre sans avoir peur.

    Dès le lendemain, nous sommes tombées sous le charme d'un duplex au sommet de l'une des plus grandes tours de la ville. La décoration beige avec les meubles en bois, les grandes parois vitrées et l'atmosphère cosy du lieu, nous ont incités à immédiatement signer. L'avantage d'être mariée avec l'une des femmes les plus affluentes du pays est qu'il suffit qu'elle claque des doigts pour obtenir ce qu'elle désire. Pour la première fois, j'étais ravie de profiter de sa puissance. Cet appartement était bien plus qu'un lieu, il signait la victoire après des années de guerre contre ma santé mentale. Il signait les retrouvailles avec ma famille, avec mes amis. Même s'il ne sera jamais notre résidence principale car notre vie est toute tracée sur la côte ouest, il constitue un pied-à-terre parfait pour nos vacances.

"Vous êtes arrivées." nous indique le chauffeur.

    Lauren est la première à sortir, elle me tend sa main et m'aide à faire de même. Je la remercie avec un baiser avant de l'entrainer avec moi à l'intérieur du palace. Un agent d'accueil s'empresse de nous amener à notre table. Nous sommes installées dans l'un des espaces VIP du restaurant. La salle est luxueuse : moquette rouge, siège du XVIIIe siècle, colonnes dorées, moulures, lumières tamisées et grands lustres. Lauren est émerveillée, elle m'en fait part et je suis la plus heureuse. Il est difficile de parvenir à la surprendre avec des diners lorsqu'elle a eu des repas d'affaires dans les plus beaux restaurants du pays. Pour une fois, j'ai son rôle, je suis en capacité de rivaliser avec ses surprises.

"Comment as-tu réussi à avoir une table ici ?" me demande-t-elle en s'asseyant. "Quand le siège de l'entreprise étant encore à Miami, ma secrétaire a tenté d'en réserver une plus d'une fois pour des repas importants mais elle n'a jamais réussi."

"J'ai mes contacts." Je réponds avec un clin d'oeil.

"Puis-je en savoir un peu plus ?" Réplique-t-elle avec curiosité.

    Je ne lui réponds pas dans l'immédiat. Je décide plutôt de lui transmettre la lettre que j'ai reçue deux mois auparavant. Elle la lit attentivement et lorsqu'elle arrive aux dernières lignes, ses yeux s'écarquillent.

"Une de tes chansons a été envoyée aux Grammys ?" Demande-t-elle presque à bout de souffle.

"Oui et j'ai eu l'immense honneur d'apprendre hier soir qu'elle était désormais officiellement nommée." Je lui révèle en essayant de contenir le bonheur bouillonnant en moi.

"Je suis tellement fière de toi." Lâche-t-elle avant de venir m'embrasser.

    Elle me couvre de baisers, de félicitions et de compliments. Elle ne sait plus où donner de la tête, elle est aux anges avec les larmes aux yeux. Elle est fière de moi et elle accentue mon bonheur. Elle me pose des dizaines de questions sur comment une telle opportunité s'est présentée à moi.