Chapitre 43

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Je m'effondre sur le sol et mes mains s'emparent de mon tote bag que je maltraite, je le retourne dans tous les sens et parviens enfin à trouver mon téléphone mais mes mains peinent à garder mon smartphone.

Je suis toute tremblante et mes mains abimées et couvertes de sang se mêlent les pinceaux et laissent plusieurs fois tomber mon téléphone sur mes jambes.

Mon dieu ! Je n'arriverai jamais à composer un numéro de téléphone si je n'arrive déjà pas à garder ce putain de téléphone entre mes doigts ! Ne perds pas ton sang-froid, Jo ! Inspire et expire !

Je ferme les yeux un instant et essaie de reprendre mon souffle. Je suis essoufflée comme si j'avais couru un marathon. Je parviens non sans mal à déverrouiller mon téléphone dont l'écran affiche des trainées de sang et compose le numéro.

Je vais aller en prison. Je suis une meurtrière.

— Chris ?

Sa voix étouffée me répond et je sens un soulagement m'étreindre.

Tout le stress que je retenais me consume et je fonds en pleurs. Jamais je ne me suis sentie aussi mal de toute ma vie. J'ai besoin que quelqu'un m'aide et prenne soin de moi comme si j'étais une petite fille car je ne sais tout simplement pas quoi faire.

— Christopher... J'ai besoin de toi. Je crois que je l'ai tué, m'étranglé-je à cause de mes pleurs.

Chris qui était encore à moitié endormi se réveille instantanément, mais je l'entends à peine. Je fixe la silhouette inerte.

Qu'ai-je fait ? pourquoi ?

— Jo ! Tu m'entends ? Réponds-moi, s'il te plaît, tu me fais peur... Où es-tu ? m'insurge sa voix rauque à travers le combiné.

— Il y a plein de sang... sur mes mains. Et il ne bouge plus.

Chris s'énerve à travers le téléphone. Sa respiration se fait entendre de manière plus forte.

Je l'écoute bouger et parler à quelque d'autre que moi. Sa voix me rassure un peu. Cependant, je n'arrive pas à contenir mes larmes. Je suis une vraie fontaine. Je ne peux plus articuler un seul mot sans que ma gorge se serre.

— OK, Jo ? Tu vas me dire où tu es, réitère Chris qui paraît plus calme qu'il ne l'était.

Je regarde autour de moi ayant un soudain trou de mémoire alors que tout était clair il y a une quinzaine de minutes.

Il fait nuit. La ruelle est à peine éclairée, mais je reconnais sans mal les lieux. Le bar se trouve à une vingtaine de mètres. Les lumières ne sont pas allumées car c'est moi qui les ai éteintes en partant.

Il fait beaucoup trop sombre. D'un coup, je commence à avoir peur.

— Christopher, j'ai peur.

— Je sais, Jo. Ferme les yeux et écoute le son de ma voix...

Je fais ce qu'il me dit et l'imagine à mes côtés.

Nos bustes nus se collent et sa chaleur m'est tout de suite familière. Je me sens bien au creux de ses bras. Ses bras se resserrent autour de ma taille alors que ses doigts caressent mon ventre, mes poils s'hérissent. Sa bouche se fraie un chemin dans mon cou et m'embrasse finalement la tempe.

Je frisonne. Je veux qu'il soit là.

— Je suis dans la ruelle face au bar, prononcé-je d'une traite, sentant une vague de froid me submerger au même moment que le souvenir de Chris contre moi s'évanouit.

— OK, Jo, tu ne bouges jusqu'au temps que j'arrive. Compris ?

J'essuie mes larmes d'un revers de la main et hoche la tête mais sa voix qui répète la question me rappelle qu'il ne peut pas me voir.

Victoria Line (T1 de Thistly Heart)Where stories live. Discover now