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Je me retrouve de nouveau seule lorsque Franck Le Gall, médecin de la fédération, sort du vestiaire. Il attend que ma perfusion se finisse pour la retirer.
Les garçons sont tous en interview, le staff est déjà parti et mon père se trouve en conférence de presse.
Je décide alors de jeter un coup d'œil sur Instagram pour voir un peu les publications après le match catastrophique que nous avons fait, mais un bruit me fait relever la tête.
Les deux Lucas en tête, accompagnés de tous les autres joueurs, entrent en marchant comme le fameux McGregor. Cette scène s'accompagne de la chanson de Manns qui porte le nom du sportif.
- Youtube va se régaler ce soir, moi je vous le dis, lance GuiGui.
- Vous êtes au courant que vous chantez la chanson d'un gamin de 9 ans ? je demande, amusée.
- Mais vas-y, sa chanson, c'est une dinguerie, on ne peut pas s'arrêter de l'écouter, répond Antoine avec enthousiasme.
- En plus, laisse tomber, le sélectionneur suisse est passé à la télé pendant mon interview. Il a dit que t'as débarqué de nulle part avec la démarche de McGregor, ajoute Olivier.
- Non ? C'est vrai ? je demande, surprise.
- À ton avis, pourquoi on a débarqué comme ça ? répond Lucas avec un sourire malicieux.
- J'ai hâte de voir ça, dis-je en riant.
Franck revient, m'enlève ma perfusion et place un pansement dans le creux de mon coude. Libérée, je me relève directement et expire de bonheur.
Pas de journalistes ce soir, je rejoins directement le bus avec les joueurs. Retour à Liverpool ce soir pour notre match des quarts de finale contre l'Espagne.
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En repartant de l'hôtel, nous nous réinstallons dans le bus pour 1H15 de route. L'ambiance est quand même tendue, nous ne sommes pas passés loin de l'élimination et ça pèse sur le moral.
Nous avons maintenant un objectif clair : travailler dur pour nous rattraper de ce début d'Euro complètement raté.
Je ferme l'interview du sélectionneur de la Suisse qui a dit, je cite : "Bien évidemment que j'ai peur de Cléa Deschamps. Avec une phrase, elle gagne tout. Elle a débarqué je ne sais d'où avec la démarche de McGregor, encore perfusée. Non mais sérieusement ? C'est pas normal !"
Je pose ma tête sur l'épaule de Kylian et m'endors paisiblement, enfin.
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Mardi 29 juin 2020 - 9H56 - Hôtel, Liverpool.
Je me réveille seulement le lendemain matin, bien reposée. Dans quatre jours, on joue le quart de finale, pas le temps de dormir, là.
