Chapitre 24

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La lumière désagréable d'un soleil dont les rayons étaient un peu trop puissants me fit ouvrir les yeux, puis me retourner du côté opposé à la fenêtre pour ne pas être ébloui. Un sourire s'inscrivit sur mes lèvres lorsque je constatai que la place à côté de moi n'était pas froide et qu'en passant ma main sur celle-ci, je ne sentirai pas le vide mais la présence d'un corps chaud.

Ses traits semblaient paisibles et les rayons de soleil dorés qui lui léchaient le visage le rendaient féérique, presque irréel. Nos corps étaient nu sous le drap qui les couvrait et sans me sentir gêné, je repensais à la veille et aux mots que nous nous étions échangés lorsqu'il me surplombait sur le sommier.

Des je t'aime arrachés à la volée entre deux baisers, entre deux soupirs, des promesses que je n'oubliais pas une fois la nuit révolue et des compliments à n'en plus finir.
Voila ce qu'était devenu notre quotidien, la nuit venue lorsque nous partagions le même lit.

Puis il y avait les matins où nous nous réveillions côtes à côtes, et son visage qui quelque fois rougissait quand je lui demandais s'il pensait vraiment ce qu'il m'avait chuchoté la veille. Ça avait été un choc la première fois lorsque j'avais découvert qu'il n'était pas parti le matin; plus encore lorsque j'avais senti ses bras entourer encore mon corps gracile.

J'avais cru à un rêve.

Puis les jours étaient passés, je m'y étais accoutumé et j'avais fini par penser que c'était ça qui était normal; pas fuir dès les premières lueurs du jour.

Alors chaque matin lorsque je me réveillais un peu plus tôt que lui, je le regardais et je me demandais si je le méritais réellement et surtout, combien de temps cela durerait avant qu'il se lasse de moi comme Minjun l'avait fait auparavant. Je gardais mes craintes pour moi, ne voulant pas le faire fuir alors qu'il ne s'agissait encore que du début. Mais celles-ci gagnaient du terrain chaque jour. Alors j'essayais de profiter de chaque instant, de chaque seconde auprès de lui.

Je passai une main dans ses cheveux délicatement et il finit par remuer, puis il ouvrit les yeux en les plissant.

- Taehyung ? dis-je.

Et peu importe combien de temps s'écoulait, ça me faisait toujours tout drôle de l'appeler par son prénom et non par son titre.

Il referma les yeux et émit un son qui signifiait qu'il était réveillé et qu'il m'écoutait, tandis que je continuai à passer mes doigts entre ses mèches emmêlées pour tenter de les séparer.

- Il faut que j'y aille.

Son bras passa au dessus drap pour encercler ma taille, m'attirant à lui.

- Vraiment ? C'est si important que ça ? dit-il doucement, l'oreiller étouffant le son de sa voix grave.

Si ça ne l'avait pas été, il était évident que j'aurais envoyé balader mon rendez-vous pour rester encore à ses côtés. Mais aujourd'hui, il y avait urgence.

- Oui. Je dois vraiment me faire pardonner.

Ses bras se serrèrent un peu fort sur mon corps.

- Encore cinq minutes...

Je sentis mon cœur accélérer, me croyant réellement plongé dans un rêve dont je ne voulais plus jamais me réveiller. Je souris, le regardant avec attendrissement.

- D'accord, seulement cinq alors.

𝄞

Il était midi moins le quart, et j'avais une chance sur trois de me tromper et de tomber sur la mauvaise personne en ouvrant les grandes double portes de la salle de danse. Au début, je pensais effectivement m'être trompé avant de réaliser que le blond ne l'était plus, ses cheveux étaient de nouveau noir charbon.

𝐋𝐄 𝐕𝐈𝐎𝐋𝐎𝐍𝐈𝐒𝐓𝐄 ⁽ᵛᵏᵒᵒᵏ⁾Where stories live. Discover now