Chapitre XXXVIV

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Felipe :

La guerre est finie, nous pouvons rentrer chez nous. J'ai gardé une blessure à la hanche et la jambe qui m 'oblige à marcher avec une canne. Je suis de retour au château pour recevoir de la part du roi, une décoration de chevalier pour avoir mené un combat gagnant. Mon oncle par alliance, me permet de rentrer chez moi. Après plusieurs mois de séparation, je suis heureux de revenir chez moi, retrouver ma famille. Je suis parvenu à maintenir ma promesse. Cependant, avec l'épidémie de la peste je suis très inquiet pour ma femme et mes enfants.

Donc, je hâte mon retour, et ce en dépit de mon état de santé encore faible. Je galope avec mon escorte jusqu'au village où je vis. Quand nous arrivons toutes les rues sont désertes. Je commence à angoisser. Je ressens la peur qui règne. Je décide de me rendre directement chez moi. Des gardes m'empêchent d'entrer.

« - Je suis le mari de Mathilde et le père des enfants ! » Je me présente.

« - Madame, a formellement interdit qui que ce soit d'entrer à cause de la peste ! » Me répond l'un d'eux.

« - Où puis-je trouver ma femme ? » Je m'agace.

« - A côté de la maison du médecin du village, ils ont installé une tente pour les malades ! » Ils me révèlent.

Je m'y rends sans tarder. Je descends de ma monture, et, je découvre, cette tente et des femmes qui courent dans tous les sens pour s'occuper des patients. Je m'avance pour entrer. Et l'une d'entre elles m'empêchent d'entrer.

« - Je suis le mari de Mathilde, j'aimerais la voir ! » Je me justifie.

Elle m'ordonne de l'attendre à l'extérieur. Et après quelques secondes, ma femme accourt vers moi. Elle se jette dans mes bras en pleurant. Je caresse ses cheveux. Enfin, réunis ! Je suis submergé à mon tour par l'émotion, et, je la rejoins dans les larmes. Nous nous enlaçons, nous embrassons.

« - Tu as l'air exténuée ! » Je lui fais constater.

« - Je le suis après tous ces mois à soigner les malades. Puis, je dois t'apprendre que notre petite fille Délia a également été emportée par la peste. J'ai maintenu nos deux fils à l'écart et les ai fait protéger par des gardes pour que personne ne rentre chez nous. Je suis désolée de n'avoir rien pu faire pour notre enfant ! » Elle s'excuse en pleurant.

Je la serre contre moi. Je pleure mon enfant parti, mais, je ne veux pas lui reprocher cette mort.

« - Ce n'est pas de ta faute ! Tu n'as rien à te reprocher ! Tu as certainement fait de ton mieux pour la sauver ! C'était son destin ! » Je la rassure.

« - C'était notre bébé ! » Elle me dit en éclatant en sanglot.

Je la réconforte en l'enlaçant. Je suis aussi malheureux qu'elle. Puis, elle s'écarte de moi.

« - Nous devons être prudents avec l'épidémie qui rôde. Nous avons enfin reçu des médicaments que nous avons administrés à nos malades. Nous avons des remèdes pour les moins atteints, donc, les risques sont minimisés. Nous allons pouvoir sous peu rejoindre nos fils ! » Elle m'indique.

Puis, elle découvre la canne. Elle m'interroge du regard.

« - Une blessure de guerre ! » Je lui explique.

Elle fronce les sourcils.

« - Le médecin du roi m'a examiné. La blessure ne disparaitra pas et je vais continuer à boiter. » Je l'informe.

Elle me sourit.

« - Tu es revenu : Voilà ce qui compte ! » Elle m'étreint fermement.

Nous allons redevenir une famille. Je suis très optimiste. Je me rends sur la tombe de ma fille. Ma femme l'a fait enterrée dans le cimetière avec les autres victimes de la peste. Je contemple ce monticule de terre. Elle se repose ici. Des larmes jaillissent de mes yeux. J'aurais dû être près d'elle pour la soutenir. Cette maudite guerre m'a séparé des miens, et, j'ai perdu l'occasion de dire au revoir à mon bébé. Je me sens coupable. Je reste longtemps et je lui exprime mes sentiments. J'ai besoin de me repentir auprès d'elle à cause de mon absence.

Mathilde me rejoint, également touchée. Nous avons perdu un être cher, mais nous allons continuer à vivre à sa mémoire. La cruauté de la vie m'a toujours surpris et interpelé. C'est encore le cas aujourd'hui.

Le fléau de la maladie ralentit. Plus personne ne meurt. Les médicaments envoyés par le roi et mon royaume ont aidé à stopper la progression. Nous allons pouvoir rentrer dans notre maison.

Nos deux fils sont heureux de nous retrouver. J'enlace toute ma famille. Pierre et Justin sont en bonne santé. C'est un grand soulagement pour nous deux.

Dix ans plus tard :

Nos fils nous apportent de grandes joies. Justin, du même nom que le roi de France, son parrain, a décidé d'aller vivre à la cour avec son grand-oncle. Il veut devenir chevalier, aux côtés de son cousin Gontrand, prince héritier de France. Nous avons décidé d'accéder à son souhait. Pierre est un érudit. Il étudie beaucoup pour devenir ministre. Nous avons eu deux filles ensuite. Mathilde m'a donné de magnifiques enfants. Notre vie est heureuse. Je ne remercie jamais assez mon épouse pour tout le bonheur qu'elle a apporté et qu'elle continue à apporter dans ma vie.

Je la chéris tendrement chaque jour. Mon havre de paix à moi qui me permet de surmonter les obstacles. Je souffre encore de ma jambe, mais ce mal est moindre devant la sérénité de ma famille. Notre foyer a toujours été rempli d'amour, et d'affection. Nos fils sont pratiquement des hommes à présent. Ils tomberont amoureux à leur tour, et créeront leurs propres familles. Je profiterais de chaque moment de leur vie avec joie, en compagnie de la femme de ma vie. Que de chemin parcourut ensemble. Elle reste à mes côtés comme je l'ai toujours souhaité. J'ai l'impression de vivre en plein rêve. Et du rêve et de l'amour, nos enfants nous en donnerons encore .....................................


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Ainsi s'achève l'histoire de Mathilde et Felipe. J'espère que vous avez passé un bon moment autant que moi, j'ai pris plaisir à l'écrire.

Merci à tous pour votre fidélité.

Crisroom


Pile ou faceWhere stories live. Discover now