Pile ou face

Chapitre IX

Le prince Felipe :

Cette complicité que j'ai partagé avec mon épouse était inespérée. Elle a littéralement changé me permettant d'accéder à elle. Je suis conquis en dépit de mes réticences premières. Cette femme est dangereuse parce qu'elle me tient dans sa main, surtout depuis hier. On dirait qu'elle a pris conscience qu'elle ne pouvait pas échapper à son destin d'être à moi. Je suis ravi qu'elle m'autorise de l'embrasser. Je me suis délecté de ce baiser, la volupté de la caresse de ses lèvres sur les miennes. Je me consume. Ce soir, je prendrais d'elle ce qu'elle me doit en tant qu'épouse parce que je la désire tellement que je ne peux plus résister davantage. Elle me charme. Ignore-t-elle ce que je pourrais lui faire ? Un sourire en coin et un regard coquin apparaissent sur mon visage. Je suis conquis et je compte bien la conquérir.

Ah ! Comme une douce danse érotique, j'imagine nos corps enlacés, emboités, et en mouvement. Je secoue ma tête. Ce n'est pas le moment pour cela, le roi m'attend. Je me rends dans le bureau de mon beau-père qui comme toute vraisemblance, m'attendait.

"- Prenez place Prince !" Il m'invite à m'asseoir en face de lui.

Je suis intimidé, et je courbe légèrement le dos. Mon instinct m'indique que je ne vais pas apprécier ce qu'il va me dire.

"- Comme vous avez pu le constater, la princesse est désorientée à cause du mariage ! Je vous demanderais de faire preuve de bienveillance et de lui laisser du temps pour s'accoutumer à son statut d'épouse. Je pensais qu'elle réussirait à gérer cette situation, mais, elle m'a quémandé de lui accorder du temps. Je m'en remets à votre bon sens, et je suis certain que vous comprenez qu'elle ait besoin d'un peu de recul. Je vous commanderais de ne pas la contacter pendant plusieurs jours, et de lui permettre d'accepter sa destinée. Je ne vous apprends rien en vous rappelant qu'elle deviendra la future reine de France et que pour parfaire à ses tâches de gouvernance, elle doit se sentir bien mentalement, et, émotionnellement parlant. Donc, cette requête requiert du bon jugement, et votre collaboration serait fortement appréciée."

Nous y voilà donc ! Il favorise sa fille, en lui accordant de s'éloigner de moi. Justement au moment où nous nous rapprochions. Je suis déçu, indéniablement parce que je la désire plus que tout. Cette femme, ma femme se fait désirer. Je vais perdre patience. Et utiliser l'autorité de son père pour me garder à distance est plutôt astucieux. Je souffle d'agacement. Le regard noir que le roi jette sur moi, finit par me convaincre. Il ne m'écoutera pas, sa décision est prise. Et, je vais devoir patienter encore avant de véritablement me rapprocher de ma princesse. Je lui promets de respecter son souhait. Il m'écarte ensuite en prétextant un rendez-vous important avec ses ministres.

Est-ce que mon épouse joue un double jeu ? Elle m'attire à elle pour mieux me repousser par le biais de son père. Elle est cruelle ! Pour palier à ma déception, je décide de me consoler dans les bras d'autres femmes jusqu'à ce que ma princesse daigne revenir vers moi.

Ce soir, j'ai rendez-vous avec la comtesse de Montmartre. Elle est séduisante, un peu trop âgée pour moi, mais elle fera l'affaire pour assouvir mes désirs. Ces femmes de la trentaine font tout pour attraper dans leur filet un jeune homme comme moi. Alors, j'en profite, et, je leur donne du bonheur également.

Elle se déshabille devant moi. Contrairement à d'habitude, je ne ressens aucun désir, et le baiser que j'ai échangé avec mon épouse me revient à l'esprit. Je repousse ma maîtresse. Elle me fixe agacée. Je m'excuse, me rhabille rapidement et quitte sa chambre pour me réfugier dans la mienne. Je prends ma tête entre mes mains. Elle me hante. Je secoue ma tête, elle ne me quitte plus. Je suis très perturbé par ce que je ressens en ce moment. Je viens de me ridiculiser et pourtant, je me sens soulagé d'être loin de ma conquête de ce soir. Je suis tout en contradiction. J'ai du mal à gérer ces émotions fortes qui me submergent à l'improviste. Je savais pertinemment que je pouvais ressentir ce genre de sentiments pour cette femme qui m'a convaincu au premier regard.