Chapitre XXI

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Mathilde :

Depuis quand il adopte ce langage informel entre nous. Quand il me parle ainsi, j'ai l'impression que nous sommes plus proche. Cette impression m'embarrasse. Il plonge ses yeux dans les miens. Je me sens totalement séduite. Et malgré la douleur de ma blessure, mon cœur bat la chamade. Je ferme les yeux pour échapper à son emprise, il en profite pour se pencher vers mon visage et recouvre ma bouche avec la sienne. Je suis surprise par cette initiative, et quand j'ouvre les yeux, j'observe son magnifique visage collé au mien, nous sommes unis par nos lèvres. Je devrais le repousser, je devrais.... Je devrais vraiment. Je m'y résous et le laisse profiter de cette tendresse passagère que je veux bien lui accorder.

Il détache ses lèvres des miennes. Il m'observe attentivement, et, je peux lire tout l 'amour qu'il me porte. Ce constat est terrible, nous nous aimons. Comment faire face à nos sentiments ? Je suis convaincue que j'ai besoin de lui. Je ne veux plus être Marie. J'avance mon visage vers le sien, et je suis celle qui provoque le second baiser. Il semble ravi, et m'étreint avec passion.  J'expose mes sentiments, il les accepte. Ce baiser long et langoureux nous trouble tous les deux. Cette passion qui nous submerge en même temps est un signe que nous nous aimons indéniablement.

J'ai l'impression que rien ne pourra nous séparer. Il me retient à lui, je n'ai plus de barrières érigées autour de moi pour me protéger de lui.

"- Marie ! Enfin tu m'acceptes dans ta vie !" Il murmure à mon oreille.

Curieusement, je n'apprécie plus qu'il me nomme ainsi. Je désire qu'il connaisse ma véritable identité. Je ne souhaite plus lui mentir. Cependant pour l'heure, nous devons rester en vie. Peu m'importe d'être la reine de France, je possède dorénavant quelqu'un de précieux à mes côtés. Mais, si je ne suis plus reine est-ce que notre union sera caduque ?

"- Nous devons trouver un médecin pour ta blessure." Il m'annonce.

Il embrasse à nouveau mes lèvres. Je devine au loin, les silhouettes des gardes de notre escorte. Il m'aide à monter à cheval, cet effort m'arrache un cri de douleur. Je devine le trouble sur le visage de mon roi. Je suis désolée de l'inquiéter autant.

"- Hâtons-nous de trouver un médecin, la santé de la reine décline !" Il dit à l'assistance.

Nous partons au galop, chaque pas effectué par le cheval déclenche une douleur. Je me retiens de l'exprimer, mais, je sens que je vais finir par m'évanouir. Je résiste, et, je trouve l'énergie nécessaire pour indiquer l'orphelinat Saint André, situé dans une bourgade au nord de Paris, nommée La Chapelle. Je supplie mon compagnon de m'y conduire. Puis, mes yeux se ferment. 

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Felipe, époux de Marie :

"- Quelqu'un connait le village La Chapelle ?" Je questionne mes accompagnateurs.

"- Oui, votre Altesse !" Répond l'un d'entre eux.

Je lui fais signe de s'avancer.

"- Indiquez-nous le chemin pour nous rendre à l'orphelinat de Saint André !" Je lui ordonne.

"- Oui Votre Altesse !" Il s'exécute en prenant la tête du peloton.

Nous galopons plusieurs heures avant d'arriver à destination. Marie n'a toujours pas repris connaissance, j'ai vérifié à plusieurs reprises qu'elle respirait. Je suis véritablement inquiet pour elle. Je ne tolèrerais pas qu'elle meure sans compter la place importante qu'elle a de par son statut royal. Je serre les lèvres, je suis en colère. Mais, je ne veux pas penser à une revanche en ce moment. Tout ce dont je suis certain, si elle périt de ses blessures, je serais sans pitié pour les assassins.

Pile ou faceWhere stories live. Discover now