Chapitre III

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Felipe Lopez :

Mon épouse est une très belle femme. J'aurais aimé une nuit de noces, mais elle a décidé de m'ignorer une fois notre mariage prononcé. Je voulais la posséder, hier soir, après la réception, elle était très sexy dans cette robe de mariée qu'elle portait à ravir. Elle a suscité mon désir. Elle dormait ou feignait de dormir. Je n'ai pas pu réaliser ce souhait.

Puis, elle a refusé de se joindre à moi pour déjeuner. Elle a ouvert les hostilités entre nous. Par colère, je l'ai embrassée contre son gré. Le contact de nos lèvres a été percutant. Mon corps a vibré. Je crois que si mon épouse était docile, je pourrais tomber amoureux d'elle parce qu'elle me plait. Son physique me convient, mais son caractère est désolant.

Je rejoins mes cousins dans la grand cour du château. Les dames de la cour nous observent avec convoitise. J'en choisirais une, ce soir, pour me distraire à la place de mon épouse rigide. Je suis un homme, j'ai des désirs à assouvir. La petite brune toute souriante qui me dévore des yeux depuis plusieurs minutes fera l'affaire d'une nuit. Je lui souris à mon tour pour lui démontrer mon intérêt. Ses joues rosissent, c'est un signe que je lui plais.  Je la ferais conviée dans ma chambre.

Au même moment, mon épouse qui est enfin sortie de sa chambre passe dans la cour en face de la nôtre. Elle se dirige vers les écuries royales. Je suis intrigué et curieux. Je la suis. Elle entre dans l'étable, et je m'avance davantage. Elle parle à un jeune palefrenier qui semble totalement épris d'elle. Ce constat me rend jaloux, et furieux. Je n'apprécie pas que l'on convoite ce que je possède.

Je décide de m'interposer entre eux. Le palefrenier crotté recule de quelques pas quand il m'aperçoit. Il baisse la tête après m'avoir saluer. Je décide de démontrer que mon épouse ne peut être qu'à moi. Je pose mon bras sur les épaules de ma femme. J'attrape son menton avec mes doigts, je l'oblige à me faire face et je l'embrasse devant ce rival. Elle tente désespérément de se libérer de mon emprise, mais je suis plus fort qu'elle. Je la relâche et l'entraine avec moi, hors de l'écurie.

Quand nous sommes hors de vision, je tire violemment sur son bras pour la maintenir fermement face à moi.

"- Je ne veux pas que ce genre de situation embarrassante se reproduise !" Je lui ordonne.

Elle retire son bras de ma poigne de fer. Elle caresse son poignet qui semble être douloureux.

"- Je ne vous empêcherais pas d'avoir des maîtresses ! Mais, je ferais également ce que je veux !" Elle me répond en me fixant dans les yeux.

"- Je ne crois pas, non ! Ne tiens qu'à vous que je sois un véritable mari !" Je l'informe.

"- Je n'en ai aucune envie !" Elle me rétorque d'un ton sec.

"- Je pourrais vous forcer à être à moi !" Je décide de la menacer.

Elle hausse les épaules. On dirait que je ne l'impressionne pas du tout ! Elle m'agace et m'excite en même temps. Je ne comprends pas moi-même ce qui m'attire vers elle alors qu'elle passe son temps à me repousser. Est-ce que je suis amoureux d'elle ? J'ai pourtant essayé de contenir mes sentiments. Quand je l'ai vue lors de notre première rencontre avancer vers moi, j'ai eu un coup de foudre. Je ne voulais pas montrer cette faiblesse devant ma famille et celle de ma future épouse, alors, je suis resté de marbre, voir même je me suis conduit de manière odieuse avec elle. Je ne le souhaitais pas, je voulais l'impressionner.

Après cette première rencontre, je n'ai pas cessé de penser à elle. Elle avait déjà gagné une partie de mon cœur. Je l'ai revue à plusieurs reprises jusqu'à notre mariage, et, je ressentais constamment la même chose. Elle ne semblait pas du tout séduite par moi, j'ai assimilé que je la rendais nerveuse, et irritable. Il est évident qu'elle ne souhaitait pas ce mariage, moi non plus d'ailleurs au premier abord. Mais, j'ai rapidement changé d'avis quand mes yeux se sont posés sur elle.

"- Mon cœur ne vous appartiendra jamais !" Elle me surprend dans mes réflexions.

J'ignore la cause de sa haine à mon égard. Pour la faire réagir, je vais la rendre jalouse en m'intéressant aux dames de la cour. Enfin, c'est ce que j'ai pensé, or, depuis que je l'ai vue en compagnie de ce palefrenier, je ne suis pas persuadée qu'elle soit offensée par mes tromperies. Ils paraissaient intimes tous les deux. Du moins, je n'ai rien vu de suspect, cependant, je l'ai ressenti de cette manière.

Je vais surveiller la princesse Marie, à compter de ce jour à défaut d'obtenir son amour.

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Marie :

Mon époux a interrompu mon entrevue avec Pierre. J'espère qu'il ne soupçonne pas que nous nous aimons. Il a tout fait pour rendre celui que j'aime jaloux. Il a démontré que je lui appartenais, et, je lui en veux énormément pour cela. Il rêve, je ne serais jamais à lui, du moins de mon plein gré.

Je vais devenir de plus en plus détestable pour qu'il se détourne complètement de moi. Je ne veux plus avoir à le revoir après ce qu'il vient de faire. Je voulais prouver à mon amoureux que je tenais encore à lui, en dépit du mariage arrangé. Mais cet homme arrogant, hautainement prince et qui le revendique, n'a pas trouvé mieux que d'anéantir tous mes arguments.

Je ne veux pas perdre cet amour. Je désire m'y accrocher plus que tout, notamment en ce moment avec ce mariage qui me détruit. Je recherchais un peu de tendresse et d'amour. Il a tout anéanti juste par sa présence, et ses gestes fourbes. Il a osé posé son bras sur moi et m'embrasser devant lui. Je voulais le repousser de toutes mes forces. Je n'ai pas souhaité cela, et je ne souhaite pas qu'il me méprise davantage. Nous devons, juste, garder nos distances, faire semblant d'être un couple devant les autres, et continuer à s'ignorer derrière eux.

Il me dévisage en ce moment, en fronçant les sourcils. Je sais qu'il n'est pas satisfait de m'avoir vue dans cette écurie. Si je ne pensais pas qu'il me détestait, j'aurais cru qu'il était jaloux. Je souris à cette pensée. Ses yeux se posent sur mes lèvres. Je panique tout à coup. J'espère qu'il ne va pas me voler à nouveau un baiser. Il s'écarte de moi, résigné. Je ne comprends pas son comportement. Pourquoi, il ne reste pas loin de moi pour notre bien à tous les deux.

Il part, m'abandonnant au milieu de la grande cour. J'en suis soulagée. Je tourne ma tête vers les écuries. Puis, je renonce, et rejoins ma chambre. Je pense que c'est assez de provocation pour aujourd'hui.

Je contemple le ciel, qui déploie ses plus jolis atouts. Les rayons du soleil caressent et réchauffent ma peau à travers la fenêtre de ma chambre. Je devrais en retirer du réconfort, mais aujourd'hui, rien n'y fait, je me sens frustrée. Pierre me manque. Que va-t-il penser de moi ? Est-ce qu'il voudra encore de moi ? Je ferais tout pour ne pas le perdre, et lui prouver que je l'aime de tout mon cœur ! Dans cette vie, nous ne pouvons pas nous aimer librement. Mon cœur se brise. Je n'ai pas la volonté de renoncer à cette toute petite part de bonheur. Je respire profondément pour me ressaisir. Mais trop tard, les larmes coulent sur mes joues. J'ai véritablement l'impression de me plaindre. Je suis révoltée au plus profond de mon âme de ne pouvoir afficher mon amour. Mon statut de princesse est un fardeau insupportable. Je n'ai jamais demandé à être de sang royal

L'horizon qui s'ouvre devant moi, n'augure rien de favorable pour mon avenir. Je me renferme dans mon désespoir. Je déteste la royauté, je déteste le protocole, je déteste les obligations liées à mon rang.

Le moral au plus bas, je sors de ma chambre. Je vais me consoler dans les bras de ma mère. Je arpente rapidement le couloir qui sépare ma chambre de celle de mes parents. La porte est entrouverte. Je m'approche lentement, sans faire de bruit. J'entends des éclats de voix, je reconnais mon père et ma mère qui à première vue se disputent. Je tends l'oreille pour connaître l'origine de cette embrouille.

"- C'est toi qui m'a rendue ainsi ! Tu les as séparées à la naissance !" La reine crache sa haine au roi.

Mon cœur bat très vit dans ma poitrine. A cause de quoi mes parents se disputent-ils ?

Pile ou faceWhere stories live. Discover now